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2015 Lay Low

Lou DOILLON - Lay Low (2015)
Par LONG JOHN SILVER le 24 Novembre 2015          Consultée 1941 fois

C’est comme ça, il faut l’admettre, notre modèle de société est ainsi fait, les fils d’industriels deviennent industriels, les enfants de profs, profs eux-mêmes, ceux de bouchers, charcutiers, les politiciens ne font pas des chats, les enfants d’artistes poursuivent leur lignée et les comédiennes enregistrent des disques. Lou Doillon est fille d’artistes, comédienne elle-même et elle vient même d’enregistrer un deuxième (!) disque.

Pourquoi pas, ai-je envie de dire, mais voilà, pour un Arthur H, combien d’Izia ? Évitons de fouiller la case actrice qui chante avant d’aboutir à « pour une Charlotte, combien de… euh.. Lulu ? ». Mais on me souffle que Lulu n'est pas comédien, juste musicien, enfin à ce qu'il paraît. Oui je sais, c’est pas sympa, mais moins que d’écouter les disques de Sandrine Kiberlain, Claire Keim et Julie Delpy. Lou Doillon avait bénéficié d’une abondante couverture médiatique au lancement de son premier disque, preuve que les « enfants de… » intéressent la presse, pas forcément le public, ou alors moins. À ce petit jeu elle était tout de même parvenue à écouler 200 000 copies de Places, son premier disque paru en 2012, un excellent résultat. Reste le doute. Est-ce mérité ? Passager ? Tenable ou au contraire artificiellement monté en flèche ?

Alors ce nouvel album nous est vendu à classer au rayon folk – tendance chez les actrices -/rock parce que c’est un peu plus classe que d’avoir à le ranger entouré de pop ou de variété. Lou Doillon a fait des pieds et des mains et obtenu de travailler avec Taylor Kirk* pour mettre au point ses chansons en studio, elle a fait le voyage au Canada armée de sa seule guitare, le bonhomme désirant travailler à partir d’un matériau brut.

Le fait est que le résultat n’est pas du tout déplaisant, ni folk, ni rock, ni folk/rock et tout le baratin qu'on rapporte dans les médias, même si les guitares saturées sonnent garage, l'ensemble - lui - sonne bien pop pour des titres courts qui dépassent rarement le 40 à l'heure et font parfois furieusement penser aux 60’s. Voilà qui est faire preuve de (fort) bon goût me direz-vous et comment vous contredire, le mérite en revenant beaucoup à ce monsieur Kirk dont j’ignorais l’existence jusqu’alors, il n’est qu’à écouter le final instrumental de « So Still » pour s’en rendre compte, le type en a sous le pied.

Par ailleurs, si Lou Doillon possède un timbre de voix à la raucité ample et agréable, elle n’a ni la puissance vocale d’une rockeuse ni l’agilité d’une folkeuse. Pas bien grave quand il s’agit d’interpréter une perlette pop comme « Above My Head », la mélodie accroche et les arrangements sont au poil. Plus loin « Good Man », presque soul, on pense à la musique d’Amy Winehouse, parvient quasiment à réitérer l’exploit tout comme « So Still » permet de se quitter sur une note positive, grâce à une coda qui se pose comme l’instant le plus intense du disque.

Sinon, on reste le plus souvent dans le « pas désagréable » nonobstant des ambiances sculptées, éthérées, sur mesure comme sur ce « Left Behind » inaugural ou encore sur « Robin Miller ». La plupart des titres peinent néanmoins à fendre la glace, le train lancinant, le ton adopté souvent laconique, un peu trop classieux, presque précieux, appelant les émotions sans les capter vraiment. On commence parfois à frémir en cours de titre, comme sur « Lay Low » mais on n’est tout de même pas happé par l'instant comme on pourrait l’être chez PJ Harvey ou la grande prêtresse Pattie Smith.

Alors qu'en reste-t-il ? Après écoutes, tout en essayant de faire abstraction de l’identité de la chanteuse, on se dit qu’au fond on a déjà entendu cela hier et ailleurs. Si le résultat avait été nettement convaincant ou à l’inverse s’il avait été totalement anecdotique, toute forme de doute aurait été levée sur l’affirmation ou pas d’une nouvelle carrière. Là, on reste avec ce doute, or le disque n'émerge finalement pas suffisamment du lot pour espérer vraiment mieux qu’une écoute attentionnée. Insuffisant pour faire taire les sceptiques, surtout quand - finalement - on se rappelle le nom de la demoiselle. Cependant, cet album possède tout de même une qualité importante : Il est court. Signe que ceux qui l’ont fait ne sont pas totalement coupés des réalités.

*Leader de Timbre Timbre, groupe folk/rock Canadien

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



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1. Left Behind
2. Above My Head
3. Where To Startnothing Left
4. Lay Low
5. Weekender Baby
6. Let Me Go
7. Good Man
8. Worth Saying
9. Robin Miller
10. So Still



             



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