A la fin des années 90, la Trance disparaît peu à peu des ondes et des médias. Pour trouver les rares personnes à qui emprunter des disques du genre, il fallait bien creuser. Mes premières découvertes, en conséquence totalement anarchiques, furent les compilations Cyber Trance 4&5. Des diques composés par Max, célèbre animateur de radio libre et DJ à l’occasion sur Fun Radio. Si ces deux disques se révèlent assez monotones sur la longueur, c’est avant tout avec leurs titres conclusifs, qui détonnaient de par leur qualité supérieure, que j’allais mémoriser pour la première fois quelques noms de la scène.

On vous a déjà fait plus que des éloges sur A Culture of human beings d'E-MAX qui concluait la 5ème mouture. Karma de LAUGHING BUDDHA a en revanche été passé sous silence jusqu'à aujourd’hui sur FP. Sans se montrer tout à fait au niveau, il venait faire poindre la qualité de par un titre légèrement plus brutal que la tendance, avec une ligne mélodique accrocheuse en plein milieu du trip. Suite à quoi LAUGHING BUDDHA resta longtemps le groupe d’un seul titre. J’apprendrais bien trop tard qu’il s’agissait à l’origine du side-project de COSMOSIS, un second pseudonyme probablement inventé pour des raisons de droits afin de publier quelques disques sur le label TIP. Le duo était autrement plus productif sous son premier pseudonyme. Malheureusement, en découvrant les faits trop tard, il devint très difficile de se procurer les disques dudit groupe. Je ne parviendrais à acquérir qu’une compilation tardive à un prix onéreux, un autre témoin de la métamorphose et du déclin du genre au cours des années 2000.

Puis, contre toute attente, Sacred Technology fit irruption en 2010, faisant ressortir LAUGHING BUDDHA des limbes pour les moins au faîte de l’actualité. En réalité, Jeremy Van Kampen avait délaissé son ex-comparse Bill Halsey depuis 1997 pour se consacrer à ce side project. Après ce divorce à l’amiable, LAUGHING BUDDHA continuera bien à sortir quelques EP et singles très confidentiels durant toutes ces années.

13 ans plus tard, une métamorphose du genre et un membre amputé, il fallait l’optimisme naïf d’un Mickey Mouse pour espérer s’y retrouver. Sur la forme néanmoins, on s’étonne de retrouver un mélange relativement similaire, composé de sons exclusivement artificiels, à l’inverse de la tendance générale. On pourra même qualifier LAUGHING BUDDHA d’old school, ce qui n’est pas pour nous déplaire. En outre, quelques avancées ces dernières années ayant permis des productions sonores plus puissantes, c’est avec satisfaction qu’on remarque au premier abord, que LAUGHING BUDDHA garde cette envie de faire péter vos murs d’enceinte. La puissance est toujours là.

Malheureusement, niveau mélodique, on pourra s’avérer déçu. Ne vous y trompez pas, LAUGHING BUDDHA n’a pas suivi le train de la Trance Psychédélique. On ne cherche pas ici à vous faire patienter pour sortir la purée au bout de quelques minutes. On trouve ici des choses relativement comparables à l’inégal EP de 1997 Karma-Megamorphosis-Earth Medecine. A l’image de Megamorphosis donc, la plupart des trips de Sacred Technology ne trouvent pas de point d’ancrage dans des mélodies accrocheuses. On écoute malheureusement tout cela avec une relative indifférence.

Certes, il y a bien quelques pointes qualitatives, 2, 3 pas plus, sur "Audio Rodeo", "The Pill" et surtout "Space Race" pour être précis. Elles sont de durées variables, avec divers taux de réussites. On ne s’emploiera pas à toutes les décrire ici, il s’agit juste de ces petites choses qui font décoller et que Mickey et moi-même espérions trouver en plus grand nombre à l’origine. On est loin du compte, circulez.