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SQUAREPUSHER - Hello Everything (2006)
Par CHIPSTOUILLE le 25 Décembre 2006          Consultée 4917 fois

SQUAREPUSHER est l’un des artistes campant sous la bannière médiatique du label WARP officiant dans les styles IDM, Braindance, Drum et Drilln’Bass et autres espiègleries électroniques. Derrière ce nom se cache Tom Jenkinson, un jeune Anglais, ami du fameux Richard D. James (cf. APHEX TWIN et AFX) auquel on ne pourra que le comparer. SQUAREPUSHER se différencie cependant dans l’utilisation d’instruments plus classiques (tels qu’on peut les voir sur la pochette de l’album qui nous intéresse). L’artiste s’établit donc en virtuose de la guitare basse (une vidéo live du titre d’ouverture, en ligne sur son site, vous en dira plus long que moi), de même que quelques prouesses à la batterie ce qui lui permet d’atteindre, de façon brillante, quelque chose que d’autres ont abandonné depuis longtemps : le feeling.

Hello Everything est donc le premier album de l’artiste qu’il m’ait été donné de découvrir. Si une influence jazzy se fait fortement remarquer (évidente sur le titre "Theme from sprite"), il la partage avec Amon TOBIN. En revanche, SQUAREPUSHER se veut plus mélodique dans son approche musicale, à l’image de ce que propose AFX. Vous comprendrez donc facilement que le cocktail feeling/mélodie, dans cet univers assez expérimental et électronique, constitue un atout de choix, quand bien même tous les albums du monsieur ne sont pas des réussites (je pense au squelettique Hard Normal Daddy)… Tout ce que j’avais pu reprocher par piques succinctes aux autres artistes fond ici comme neige au soleil. Si l’on ajoute à cela que ce disque n’est jamais répétitif, son approche expérimentale étant parvenue à maturité, il va sans dire que l’on tient là une merveille.

Et que dire d’autre, sinon énumérer des descriptions de titres, tant ceux-ci explorent diverses contrées toutes aussi succulentes les unes que les autres. A ma gauche donc, quelques ambiances feutrées et chaleureuses ("Theme from sprite", le passage à la guitare acoustique intimiste de "Circlewave 2" ou la fascinante montée en puissance Drum’n bass de "Rotate Electrolyte"), déversant une ambiance apaisante mais travaillée, qui rappellerait une halte dans ces fameux saloons aux teintes sombres et bleutées, que l’on pouvait apercevoir dans certains animés japonais se la jouant western de l’espace (Cowboy beebop, Cobra ou Albator).

A ma droite, l’espace donc, dépeint par deux pièces sonores pratiquement immobiles. La première est terrifiante. "Vacuum garden" est un bruit sourd, continu (j’ai lu qu’il serait inspiré de travaux de classique contemporain de compositeurs tels que XENAKIS) le genre de titre que je vous aurais totalement déconseillé dans n’importe quel autre album (le CD 3" livré en bonus regorge d’exercices de ce style – proprement barbant sur la longueur) mais qui trouve par miracle sa place dans celui-ci. Même chose pour le conclusif "Orient orange", titre m’évoquant la participation de Nick Mason sur Ummagumma de PINK FLOYD ("The grand vizier’s garden party", ça n’est d’ailleurs pas le seul rapprochement que l’on pourra établir entre les deux albums), très typé percussions extrêmes-orientales, avec une angoisse palpable portée par quelques nappes de claviers rarissimes mais indispensables, dans cette prison vide dont l’écorce glaciale rompt petit à petit sous les coups de batterie, laissant l’immensité froide de l’espace régner sur la fin de cet album futuriste.

Cependant, entre les saloons mal famés et l’espace, cette superbe épopée de science-fiction ne serait rien sans ses scènes d’actions. Présentation des personnages, avec un héros ne manquant pas d’humour et de classe, "Hello Meow" ouvre le space-opéra sous un jour accueillant, presque humoristique mais non dénué d’une certaine finesse, idéal pour mettre l’auditeur en bouche. C’est surtout "Planetarium" qui une fois le contexte de l’album bien mis en place, vient vous mettre une méchante claque : Drum’n bass cossu, avec de somptueuses notes de piano (ou apparenté électronique) évanescentes en fond sonore, le tout parcouru par un discours au nappage délicatement saturé, empreint d’une fantaisie rafraîchissante et s’aventurant dans un rythme plus soutenu.
Plus tard, l’album renoue avec les scènes d’actions dans un "Welcome to europe" tout aussi capricieux : mélodie évitant les tirs ennemis dans une chorégraphie sonore savoureuse : collection de montées en puissance dont l'apogée est à chaque fois plus intense. Suite à quoi le compte à rebours haletant "Plotinus" aligne des instruments jouant rapidement mais tout en finesse, histoire de nous expliquer que notre héros ne manque pas de sang-froid. Enfin, "The modern bass guitar", le big boss, dandy érudit à la mélodie de base un peu grossière vous achève, à coup de jeu plus saturé et faisant preuve d’une rapidité inhumaine échappant finalement à tout contrôle. Le héros de notre histoire n’arrivera à s’en dépêtrer qu’en faisant appel à l’espace absolu et intangible, dans lequel il trouvera la même fin tragique et immobile que son adversaire, mais je vous ai déjà parlé d’ "Orient orange"…

C’est donc dans cet ensemble de morceaux rythmés que les "vides" spatiaux de cet album prennent toute leur mesure, s’écoutant religieusement, par respect pour la maestria de l’œuvre, et démontrant du même coup de par cette hétérogénéité maîtrisée la maturité dont elle fait preuve. La plupart des critiques que vous pourrez lire y voient un délire d’un artiste, dans son studio, s’arrêtant aux instruments de travail évoqués sur cette pochette très sobre, de même qu’un univers joyeux aux couleurs fantaisistes. Pour ma part la fantaisie s’échappe dans des contrées spatiales et se voit rapidement rattrapée par un destin plus sinistre. Et si la musique est un instrument d’évasion, SQUAREPUSHER nous fait ici voyager comme on ne l’a fait depuis très longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Tom Jenkinson (tout)


1. Hello Meow
2. Theme From Sprite
3. Bubble Life
4. Planetarium
5. Vacuum Garden
6. Circlewave 2
7. Cronecker King
8. Rotate Electrolyte
9. Welcome To Europe
10. Plotinus
11. The Modern Bass Guitar
12. Orient Orange

- bonus 3' Cd
1. 4026 Melt 1
2. 4026 Melt 3
3. 4026 Melt 4
4. 4026 Melt 5
5. 4026 Melt 6



             



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