Qui n’a pas dansé sur ce morceau enjoué et matraqué à mort qu’est « Happy » ? Sans doute pas grand monde à en voir l’engouement incroyable suscité par ce titre, hit ultime de 2014. Il faut dire que Pharrell Williams, comme le professionnel qu’il est, a bien préparé le terrain en sortant plusieurs tubes en amont. La collaboration avec Daft Punk puis celle avec Robin Thicke, deux énormes tubes planétaire. Mais ce disque « Girl » est-il aussi énorme que prévu ou est-ce juste l’album d’un seul hit ?

Ni l’un ni l’autre en fait. Ce n’est pas un grand disque qui changera le monde de la pop et ce n’est pas un total ratage non plus. C’est juste souvent sans intérêt et surtout très en dessous des capacités de Pharrell Williams. On parle quand même de celui qui a produit les plus gros tubes pop de cette dernière décennie - Timberlake, Spears et compagnie peuvent le remercier - et qui a été à la tête du génial groupe N.E.R.D. On pouvait s’attendre à bien mieux.

L’introduction se fait avec le tubesque « Marilyn Monroe ». Tout est là, un beat efficace, une production aux petits oignons. Le morceau pêche seulement par sa (trop) longue durée, là où sur un format radio, il aurait été encore plus efficace. « Brand new » est le premier featuring du disque, en compagnie de Justin Timberlake. Avec ces deux grosses pointures de la pop, on pouvait s’attendre à tellement mieux. C’est efficace, bien produit, mais clairement anecdotique. Pas mieux avec « Hunter », qui sonne très funk 80’s, mais pas de quoi taper du pied non plus.

« Gush » est sans aucun intérêt, et ce début d’album est heureusement sauvé par le tube mondial « Happy ». Matraqué jusqu’à l’overdose absolue, ça reste le meilleur titre du disque. Ultra efficace, dansant jusqu’à l’épilepsie, une bombe. Bon point également du côté de « Gust of wind », plutôt sympatoche bien que l’on reste sur le schéma habituel de l’album où toutes les pistes se ressemblent plus ou moins. Comme le fadasse « Come get it bae », chiant à mourir. Seul sursaut, la chouette ballade soul « Know who you are » avec la délicieuse Alicia Keys, qui survole toute la chanson vocalement. Quant à la conclusion « It girl », c’est à nouveau pas désagréable, mais générique, sans saveur, oubliable dans la seconde.

Bref, toute la hype autour de ce disque est largement exagérée. Pharrell Williams est un excellent producteur, mais un chanteur finalement moyen. L’ensemble de ce disque est générique, sans véritable âme. D’autant que Pharrell est complètement tombé dans la pop, là où ses précédents projets avaient clairement une ambition urbaine et hip-hop. Fort regrettable. Reste le méga-tube « Happy » qui a fait danser le monde entier.