Et encore un CD enregistré au cours d’un radio-show, à New York aux Ultrasonic Studios le trois novembre 1974, pour les connaisseurs, il en existe déjà une version sortie en 2003 (Dickey Betts & The Great American Music Show).

C’est l’aspect country de Dickey Betts que l’on retrouve ici. Ceux qui aiment les longues chevauchées électriques de l’Allman Brothers Band peuvent passer leur chemin. Ici on fait péter les violons, les banjos, les dobros et la steel-guitar, notre homme a été très influencé par cette musique, qu’il a d’ailleurs distillé dans quelques-unes de ses compositions avec l’ABB (et qui engendra quelques clivages avec les autres membres mais c’est une autre histoire). Force est d’admettre que cela peut devenir rapidement douloureux pour certaines oreilles sudistes.

C’est quasiment le groupe qui joue sur l’album « Higway Call » qui accompagne Dickey dans cette prestation “live en studio” :

David Walshaw (drums), John Hughey (steel guitar, & percussions), Stray Straton (bass), Walter Pointdexter (banjo), Frank Pointdexter (dobro), Leon Pointdexter (acoustic guitar), Oscar Underwood (mandolin), Vassar Clements (fiddle), Jeff Hanna (guitar), Bonne Bramlett (vocals), Jerry Thompson (drums), Spooner Oldham (organ et qui a accompagné Neil Young et JJ Cale), et Vassar Clements (fiddle, bien connu pour ses prestations avec le Nitty Gritty Dirt Band).

Paradoxalement un seul titre, « Long Time Gone » est extrait de l’album Higway Call, et un seul morceau « Blue Sky » a été écrit par Betts pour les Allman Brothers. La version du « Come On In My Kitchen » de Robert Johnson est jouée d’une tout autre manière qu’avec l’ABB.

Les autres titres puisent dans le répertoire traditionnel de la musique country, le genre de morceaux que tout bon américain, blanc de préférence, apprend en même temps qu’il commence à marcher, ces morceaux qui sont des classiques et qui sont diffusés sur les radios country et bluegrass, reprises par une multitude d’interprètes.

L’influence de Vassar Clements est indéniable tout au long des plages, le groupe reprend d’ailleurs « Will The Circle Be Unbroken? » dans une version proche de celle du Nitty Gritty Dirt Band. Alors cet album me semble plus destiné à ceux qui apprécient le Charlie Daniels Band, qu’aux fans purs de durs de Point Blank ou de Blackfoot.

L’ambiance country a certes des amateurs mais aussi de sérieux détracteurs. Pour ma part, le violon et le banjo à haute dose m’usent un tout petit peu les nerfs, mais il est incontestable que cette musique est un peu comme un cousin éloigné du southern-rock, un peu comme le vieil oncle qui raconte des blagues lourdingues à la fin du repas de communion du petit dernier quand il a trop abusé du beaujolais. On l’aime bien, mais on ne va pas non plus en faire une habitude!

Un amateur de country mettrait vraisemblablement une note supérieure à la mienne, mais je juge cet album en le comparant à la production solo de Dickey. 2/5