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SPACE ROCK / NéO-PSYCHé  |  STUDIO

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SPACEMEN 3 - Recurring (1991)
Par SEIJITSU le 8 Février 2016          Consultée 1407 fois

Recurring ou le dernier chapitre de l’aventure des Hommes de l’espace. L’opus de trop ? Pas du tout. Mais il s’agit bien de la confirmation de la mésentente entre les deux leaders. Désormais, tout se fait chacun de son côté, même la musique. L’album reste toujours dans le style du renouveau psychédélique qu’on a depuis qualifié de 'néo'. Seulement, les disparités entre les deux compositeurs se sont amplifiées : ils ont poussé la séparation au point de se réserver une face chacun.

La première, c’est celle de Peter Kember qui débute avec un titre bien dans l’air du temps. "Big City", c’est le dance rock du début des 90s revisité par le futur chef de SPECTRUM. Le groove répétitif de ce très long morceau nous entraîne jusqu’au bout de la nuit, au même instant où les premiers singles de l’invincible Screamadelica mettent à genoux toute l’Angleterre. Un chouette moment, mais pas vraiment majeur dans la carrière du groupe. Il démontre surtout la prescience des SPACEMEN 3 sur le futur son de la musique alternative (ne serait-ce pas déjà du ANIMAL COLLECTIVE qu’on entend ?).

A vrai dire, si le reste de sa 'face' ne retrouve jamais l’entrain de cette ouverture, elle reste toujours attachée à l'idée de proposer une musique bâtie sur des boucles. C’est son prochain projet (SPECTRUM) qui se dessine ici. Ces mantras psychédéliques (plus ou moins) intenses qui en feront tout son sel. Bref, ça sent encore une fois la drogue, à la différence près que, quand il en résulte des titres aussi hypnotisants que "I Love You" et "Set Me Free", on ne peut s’en plaindre.

Pourtant, ce n’est pas 'Sonic Boom' qui livre le meilleur de lui-même ici, mais Jason Pierce, également en plein changement dans sa manière de composer et qui l’éloigne de son ex-collègue. Si le fameux "Lord Can You Hear Me" sur Playing with Fire laissait entrevoir de nouvelles perspectives, Recurring les confirme.
J. Spaceman prend de la hauteur au point de tutoyer les cieux et ce n’est pas une image. Le bonhomme s’approche de plus en plus d’une idée de musique sacrée. Il veut devenir une sorte de prophète réconciliant mélancolie et drogue ("Feel So Sad"). Cette seconde face, c’est son gospel psychédélique. Une revendication religieuse apparaissant dans les paroles, notamment sur le chef-d’œuvre 'Hypnotized' qui a connu son petit succès dans les charts indépendants. Les références à l’élévation seront encore plus explicites dans le prochain groupe qui lui permettra d’obtenir la reconnaissance commerciale (SPIRITUALIZED). Cependant, musicalement, on y est déjà presque. "Sometimes" (autre grand moment) livre avec délicatesse son blues cotonneux sur des orchestrations magnifiques dans la veine de l’immense "Transparent Radiation".

Brian Wilson des BEACH BOYS était torturé par des voix dans sa tête (à moins que ça ne fût que des acouphènes ?) au point de l’avoir poussé à composer une symphonie pour Dieu. Pierce en est plutôt éloigné. Il cherche le divin en chacun de nous pour proposer sa propre vision du Créateur, les stupéfiants restant le principal moyen d’y parvenir, auquel s’ajoutera une future rupture amoureuse.

Étrangement, Recurring paraît très cohérent, en dépit de ses deux faces bien distinctes. Le space rock des SPACEMEN 3 a beau être conçu de manière différente par ses deux cerveaux, le résultat reste similaire : nous enfermer dans un cocon ne permettant aucune descente de trip.

On peut pousser des soupirs de regrets en sachant que ce disque (posthume, car paru juste après leur séparation) est leur dernier. Mais on peut également être ravi de constater à quel point leur carrière ne souffre d’aucun gros défauts (le seul de cette sortie étant d’être simplement moins bonne que les précédentes).

Toutefois, l’histoire des deux frères de son était encore loin de toucher à sa fin.

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1. Big City (everybody I Know Can Be Found Here)
2. Just To See You Smile (orchestral Mix)
3. I Love You
4. Set Me Free / I've Got The Key
5. Set Me Free (reprise)
6. Feel So Sad (reprise)
7. Hypnotized
8. Sometimes
9. Feelin' Just Fine (head Full Of Shit)
10. Billy Whizz / Blue 1



             



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