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2016 Everybody Wants
 

- Style : Biters

The STRUTS - Everybody Wants (2016)
Par JASPER LEE POP le 23 Avril 2016          Consultée 1651 fois

« Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. » C'est vrai que c'est important de faire gaffe à ce qu'on mange. Le message commence à passer, on sent qu'il y a une vraie prise de conscience salutaire en ce moment. Et puis rajoutez à ça que dans quelques mois, c'est l'été et qu'il faut aussi faire attention à sa ligne pour pouvoir faire le cacou sur les plages. Alors d'accord pour réduire sa consommation de viande et mettre l'accent sur les légumes. Bref, manger plus sain. N'empêche qu'il faut être franc, le quinoa c'est un peu fade et très vite l'envie de croquer à pleines dents dans un burger refait sournoisement son chemin. Et on finit chez McDo. Sauf qu'au bout de trois bouchées, l'écœurement n'est pas loin. Parce qu'effectivement, c'est trop gras, c'est trop sucré, trop salé. Sans parler des additifs. Et puis ça ne tient pas au corps, on a déjà à nouveau faim deux heures plus tard. Un peu comme avec The Struts.

Ce premier album de The Struts n'est pas réellement le premier galop d'essai de ce groupe originaire de Derby, pile au centre de l'Angleterre. C'est une refonte remixée, relookée et remaniée de l'album portant le même nom sorti en 2014. Certains titres sont passés à la trappe pour faire place à de nouvelles compositions. La galette n'ayant pas rencontré le succès escompté, le label Interscope a mis la main à la poche pour donner une deuxième chance au quartet en les lançant à la conquête du marché américain. Bonne pioche, ils rencontrent un beau petit succès depuis quelques mois, merci pour eux. Il faut dire que les ricains et la diététique...

Les trois premiers morceaux font effectivement leur impression. « Roll Up », « Could Have Been Me » et « Kiss This » sont redoutablement entraînants et addictifs. Nous avons affaire à un généreux cocktail à base de revival glam-rock britannique 70s, de brit pop 90s et de Queen. Le timbre du chanteur Luke Spiller fait immédiatement penser à Freddie Mercury et les similitudes avec QUEEN ne s'arrêtent pas là. Mêmes mélodies, même emphase, même façon de rouler les « r » et le jeunot a beau être originaire du Derbyshire, on se dit que ça fait beaucoup. N'empêche que l'énergie du type est communicative et qu'il emporte tout sur son passage. « Roll Up » convoque THE SWEET et PRIMAL SCREAM, « Could Have Been Me » est taillé pour être repris par 30 000 personnes dans un stade (c'est bien simple, on les fait déjà chanter dans les chœurs) et « Kiss This » pille sans vergogne les Stones avec grands renforts d'arrangements actuels et factices. « Put Your Money on Me » remet une couche de QUEEN matinée de SLADE et de T-REX et « Mary Go Round » fait dans la power balade racoleuse. Assez vite, on commence à discerner les ingrédients de la recette. Des chansons accrocheuses servies par un chanteur au talent certain et à l'abattage impressionnant, une guitare rock pas trop agressive pour plaire au plus grand nombre, une basse pop et une batterie sans saveur absolument inoffensive. Le tout emballé par une production pompeuse qui ne fait pas dans le détail.

On pourrait continuer le jeu des ressemblances/influences pour tous les titres de l'album et on convoquerait encore KAISER CHIEFS, SUPERGRASS, les KINKS (« She Makes me Fell » emprunte un peu trop à « Waterloo Sunset »), Mott the Hoople et beaucoup d'autres. Certains me diront que ce n'est pas un crime et que tout le monde pille tout le monde. Certes mais à un moment donné, un certain malaise s'installe. C'est tellement bien ficelé, efficace, surproduit et roboratif que l'indigestion n'est pas loin. Et le doute s’immisce sur la capacité réelle des quatre jeunes musiciens à avoir accouché eux-mêmes de cette créature dopée aux hormones de croissance. Alors on se souvient d'un détail cocasse qui avait attiré l'attention en regardant une des photos des gaillards. On y remarquait comme une scission capillaire. Le chanteur et le guitariste la jouaient respectivement glam et rock alors que les deux autres formant la section rythmique affichaient une coupe plus courte, vaporeuse et savamment négligée typique... des boys bands. Intéressant. On dissèque alors le livret et on se penche sur les signataires des morceaux. Et là, il y a du monde. À commencer par le duo Ray Hedges et Nigel Butler responsables de ritournelles pour TAKE THAT, BOYZONE. Le sieur Josh Wilkinson a œuvré pour ONE DIRECTION. Rick Parkhouse et George Tizzard forment Red Triangle, un duo de songwriters/producteurs coupables de méfaits pour 5 seconds of Summer, Union J, Cheryl et Ronan Keating (ex-Boyzone). Marti Fredericksen qui a signé des méga-tubes pour AEROSMITH et Carrie Underwood signe aussi un titre. Gregg Alexander a quant à lui œuvré pour BOYZONE et deux ex-SPICE GIRLS. Auxquels il faut rajouter encore deux trois autres faiseurs de tubes. Le chanteur et le guitariste des STRUTS cosignent tous les morceaux mais peut-on vraiment y croire ?

Encore une fois, tout ça n'est pas désagréable mais il y a clairement surdose d'additifs et c'est tellement emphatique qu'arrivé aux deux tiers de l'album, on est gavé. Le groupe semble prouver sur scène qu'il sait pourtant jouer mais l'album est trop calibré pour être honnête. Quand on veut craquer pour un burger, il y a des petites enseignes indépendantes qui font bien mieux que McDo en proposant des ingrédients de qualité cuisinés en toute simplicité. Dans le créneau revival glam-rock avec refrains entêtants, l'établissement le plus recommandable du moment s'appelle THE BITERS et leur dernier album en date « Electric Blood. » C'est du 100% bio.

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   JASPER LEE POP

 
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- Luke Spiller (chant)
- Adam Slack (guitare)
- Jed Elliott (basse)
- Gethin Davies (batterie)


1. Roll Up
2. Could Have Been Me
3. Kiss This
4. Put Your Money On Me
5. Mary Go Round
6. Dirty Sexy Money
7. The Ol'switcheroo
8. She Makes Me Feel Like
9. Young Stars
10. Black Swans
11. These Times Are Changing
12. Only Just A Call Away
13. Where Did She Go



             



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