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1970 Mountains

STEAMHAMMER - Mountains (1970)
Par LE KINGBEE le 7 Mai 2016          Consultée 1719 fois

STEAMHAMMER se monte fin 1968 à Worthing, une ville côtière du Sud de l’Angleterre. Contrairement à de nombreux pays européens, le pays a échappé aux soubresauts du mois de mai. Il y aura bien une grosse manif en octobre contre la Guerre du Vietnam, mais pas de quoi fouetter un chat. L’Establishment et la Royauté se portent bien. Le Pouvoir se montre certes inquiet des mauvais résultats économiques du pays, mais là encore pas de quoi casser trois pattes à un canard, l’argent reste chez les riches. Tout irait donc pour le meilleur des mondes si ce n’est que le Pouvoir commence à se faire des cheveux avec la montée du mouvement Psychédélique. Et oui, les Beatles ont troqué leur coupe à trois francs six sous et leurs costards cravates pour des tenues hippies, les Stones ont été traduits en justice pour détention de produits stupéfiants. Tout change. De nouveaux groupes se fondent et semblent même pousser comme des champignons. Et attention, souvent ces jeunes musiciens sont issus de la bonne société et se consacrent parfois à de hautes études. Mais les autorités vont vite reprendre les choses en main, sans avoir l’air d’y toucher : les principaux bastions de rébellion (la London School of Economics (LES), et la Hornsey Art Shool) vont subir une sévère reprise en main. Mais désormais, l’Université n’est plus un lieu fermé, bien protégé par des murs plusieurs fois centenaires, elle s’ouvre à de nouveaux venus issus de la classe ouvrière, incorpore de nouveaux programmes comme les Sciences Politiques et Humaines. Elle opère aussi un changement avec de nouvelles écoles d’art moderne. Le Parti Conservateur a noyé dans l’œuf la contestation universitaire mais n’a pu empêcher un changement de modes et de tendances.

C’est donc dans ce contexte que les guitaristes Martin Pugh et Martin Quittenton fondent STEAMHAMMER en compagnie du bassiste Steve Davy et du batteur Michael Rushton. La formation, bientôt rejointe par Kieran White (harmonica, guitare rythmique) enregistre deux albums pour la CBS en 1969 (« Steamhammer » et « Steamhammer Mk II »). En 1969, le groupe sert d’orchestre à Freddie King lors de sa tournée en Angleterre. Déçu par les ventes des deux premiers albums, CBS décide de ne pas reconduire le contrat du groupe. Que voulez-vous ma Bonne Dame, en musique le Fric compte autant que le répertoire et la virtuosité. Ce n’est pas avec cent £ de promotion et deux singles que le groupe pouvait espérer atteindre la notoriété.
En deux ans, le groupe multiplie d’incessants changements de personnel, incluant au gré des concerts et des enregistrements des musiciens supplémentaires. En 1970, il ne reste plus que Pugh, Davy et White rejoints par le batteur Mick Bradley. Martin Pugh parvient à décrocher un contrat avec B&C Records, un petit indépendant dirigé par Lee Gopthal. Le groupe s’est produit avec succès en Scandinavie, en Allemagne et en Hollande mais c’est sur ses terres qu’il connait ses meilleurs succès en concert. Durant l’été 70, B&C décide qu’il est temps d’enregistrer un nouvel album et confie le groupe à un producteur débutant Fritz Fryer ancien guitariste des Four Pennies, tandis que la partie son est dirigée par Martin Birch qui vient d’enregistrer une série de bons disques avec Jeff Beck, Wishbone Ash, The Groundhogs, le premier Peter Green, un Fleetwood Mac sans oublier le fameux concerto de Deep Purple avec le Philharmonic Orchestra.

« Mountains » est enregistré au Lyceum, un célèbre théâtre transformé en scène Pop durant la période 60/70, là où se produisirent Les Who, Led Zep, Colosseum ou Emerson Lake & Palmer. Steamhammer se différencie quelque peu des autres groupes anglais de l’époque. Effectivement, la formation mélange British Blues, Psy, Gros Son 70’s et même des zestes de Folk Alt. Le groupe évite toute facilité, orientant son répertoire vers un patchwork expérimental effaçant du même coup toute possibilité de tube. Sur « Mountains » Kieran White se montre le principal pourvoyeur du groupe avec six titres. « I Wouldn’t Have Thought » est coécrit avec Martin Pugh. Le groupe ne distille qu’une seule reprise « Riding On The L&N », un jazz boogie rag de Lionel Hampton, titre repris entre autres par John Mayall, Dr Feelgood, Nine Below Zero (bien plus tard), les hollandais Bitangs et même en version bluegrass par Downtow Mountains Boys. Il faut avoir de l’oreille pour reconnaître le morceau, la version de Steamhammer est longue (10 minutes) et cumule gros son, blues à mi-chemin entre heavy et experimental avec gros passage déjanté de basse.
Le Blues, première influence du groupe, est bien présent, il n’y a qu’à se plonger sur « Hold That Train » pour s’en convaincre. Mais la formation, comme on l’a vu plus haut, possède plusieurs cordes à son arc. « Levinia » nous renvoie vers un autre groupe anglais If. On appréciera (ou pas) le changement de rythme sur « Henry Lane » avec l’apport captivant d’un banjo. Les autres titres oscillent entre tous les registres précités. Afin d’être complet, signalons que la Face B est enregistrée en Live.
STEAMHAMMER fait partie de cette kyrielle de petits groupes n’ayant pas percé, mais qui auront toutefois apporté leur pierre à l’édifice. Les auditeurs pourront toujours se gausser en déclamant qu’il s’agit là d’un Sous Cream, il n’empêche que « Mountains » fut un contributeur d’une nouvelle sonorité. Le répertoire navigant entre différents registres, le groupe reste difficilement classable. Par simplicité, nous rangerons STEAMHAMMER (Coup de Bélier) dans la catégorie Rock Psy.

PS. Cette chronique est issue de l’écoute du pressage français édité en 1970 par Fontana. Ce disque a connu de multiples pressages (CD et vinyles) et l’ordre des morceaux change selon certaines publications. La mort de Mick Bradley en 1972 des suites d’une leucémie foudroyante et d’innombrables changements de line-up sonneront le glas du groupe. Martin Pugh intègrera plus tard Armageddon, un groupe heavy blues éphémère en compagnie de Keith Relf (ex Yardbirds). Mais là encore, l’aventure s’arrêtera au bout d’un album, Relf ayant la mauvaise idée de s’électrocuter accidentellement avec sa guitare.

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   LE KINGBEE

 
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- Martin Pugh (guitare, slide)
- Kieran White (chant, harmonica, guitare rythmique)
- Mick Bradley (batterie)
- Steve Dacy (basse, claviers)
- Keith Nelson (banjo 3)


1. I Wouldn't Have Thought.
2. Levinia.
3. Henry Lane.
4. Walking Down The Road.
5. Mountains.
6. Leader Of The Ring.
7. Riding On The L&n.
8. Hold That Train.



             



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