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WEST COAST PSYCHé  |  STUDIO

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- Membre : Randy California

SPIRIT - Twelve Dreams Of Dr. Sardonicus (1970)
Par LE KINGBEE le 18 Août 2018          Consultée 3238 fois

Quatrième opus du groupe californien comprenant 12 chansons. Normal me direz-vous, le titre évoquant les 12 rêves d’un étrange docteur, soit un titre par rêve. La pochette étrangement floue nous dévoile les différents membres avec un Ed Cassidy au visage peinturluré et un Randy California à l’extrême gauche drapé d’une belle paire de moustaches. Une pochette bien psyché, bien dans l’ère du temps, mais tous les membres des disques précédents sont encore présents.

L’opus entièrement supervisé par David Briggs, grand pote de Neil YOUNG, nous diffuse probablement le disque le plus cohérent du groupe, et pourtant le succès n'est pas au rendez-vous. Historiquement, « Twelve Dreams Of Dr. Sardonicus » figure parmi les premiers disques dans lesquels on entend clairement le mot « Fuck ! », mais c’est par la diversité de ses mélodies que l’album se différencie des productions du moment. Il a fallu plus de six mois pour finaliser le disque, Randy California ayant été victime d’un grave traumatisme crânien suite à une chute de cheval.

A sa sortie, certains auditeurs ont été désarçonnés par l’éclectisme des sonorités, les différents rêves du Dr. Sardonicus nous immergeant dans des atmosphères souvent contrastées. Mais on retrouve ici à travers une multitude de sons toute l’ingéniosité du groupe, tant du point de vue des mélodies que de l’orchestration. Jay Ferguson et Randy California sont les principaux pourvoyeurs du groupe en matière d’écriture, ce qui peut expliquer cette diversité de sons, Ferguson étant en partance pour Jo Jo Gunne avec Mark Andes.

Si « Prelude-Nothin’ To Hide » en ouverture envoie du bois dans un registre pas si éloignée du Glam, la basse permet de déboucher sur une ambiance presque crépusculaire. « Nature’s Way », un vrai hymne écolo, nous éclairait déjà sur les problèmes environnementaux, quarante ans avant qu’on nous parle de réchauffement climatique, problème que réfute près de 50 % de la population américaine. Cette diversité sonore se retrouve dans « Animal Zoo », un folk rock débutant sous des arpèges de guitare acoustique avant que California ne durcisse le ton. Coup de cœur pour « Love Has Found A Way » avec son intro d’orgue évoquant les ivoires de Ray Manzarek des DOORS, alors que le court « Why Can’t I Be Free », à peine une minute, laisse place à un folk acoustique tendance psyché. Cette face A s’achève avec « Mr. Skin », une chanson hommage au batteur vétéran Ed Cassidy, avec un titre qui tient autant de la Soul que du Rock West Coast, une petite merveille avec une basse bien ronde et un Ed Cassidy impérial aux baguettes.

L’instrumental « Space Child » nous plonge dans un nébuleux prog, bien trippant, plein de quiétude. Titre le plus long de l’album, « When I Touch You », diffuse en intro un remous de synthétiseurs sublimé par un texte porteur d’espoir alors que le monde semble en fusion. Les amateurs de Rock ne pourront que s’extasier sur « Street Worm » avec un Randy California qui durcit nettement la sauce. « Life Has Just Begun » porté par une guitare acoustique et des harmonies vocales de haute volée pourrait s’inscrire dans l’un des premiers albums des FLOYD. « Morning Will Come » rehaussé par une section cuivre et un Jay Ferguson remarquable au micro servira d’inspiration à Wishbone Ash. Les rêves du toubib Sardonicus s’achèvent avec un titre bien en rapport avec les évènements du moment, alors que ce bon vieux Oncle Sam continue d’envoyer ses rejetons se faire dégommer sur les rives du Mékong. « Soldier » diffuse une note nostalgique et triste loin de toute candeur et pleine de métaphores : « Just by the wave of my hand- I'd let you understand- I am not a lonely soldier … ».

Curieusement, la firme Epic ne fait pas preuve d’ardeur en matière de promotion, seuls quatre titres connaissent une publication en single. Presque un demi-siècle après sa sortie, de nombreux fans du groupe considèrent que cet opus dédié aux rêves du Dr. Sardonicus demeure le meilleur album de la formation. Si certaines pistes ont bien évidemment pris quelques rides, l’album peut aujourd’hui encore figurer parmi les vingt meilleurs du Rock Psyché de la décennie 70 avec un guitariste attachant et largement sous estimé. A noter qu’on retrouve sur deux titres l’arrangeur David Blumberg, un spécialiste des cuivres qu’on retrouver plus tard auprès d’artistes variés (Diana Ross, Michael Jackson, Marvin aye, Milt Jackson ou Smokey Robinson).

Note réelle 4.

Ce disque a été maintes fois réédité. Attention, si certaines rééditions proposent quelques bonus, certaines d’entre elles comportent de nombreuses erreurs de titres. Cette chronique provient du pressage hollandais publié en 1970. Le nom de Sardonicus peut faire référence à un film de série B "M. Sardonicus" réalisé en 1961 par William Castle ou à un buvard (LSD).

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   LE KINGBEE

 
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- Randy California (guitare, chant)
- Jay Ferguson (chant, percussions)
- Mark Andes (basse, choeurs)
- John Locke (claviers, piano)
- Ed Cassidy (batterie)
- David Blumberg (arrangement cuivres 6-11)


1. Prelude - Nothin' To Hide.
2. Nature's Way.
3. Animal Zoo.
4. Love Has Found A Way.
5. Why Can't I Be Free.
6. Mr. Skin.
7. Space Child.
8. When I Touch You.
9. Street Worm.
10. Life Has Just Begun.
11. Morning Will Come.
12. Soldier.



             



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