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2016 Junk

M83 - Junk (2016)
Par MK ULTRA le 20 Mai 2016          Consultée 2245 fois

M83... Mais quel diable m'a pris de m'attaquer à un si gros morceau ? La prochaine fois, arrêtez moi nom de Dieu ! Après de longues heures de réflexion, je pense avoir trouvé la solution à la question :  "Comment se préparer à chroniquer Junk ?" ; c'est donc avec une bouteille de Leffe et un double café Senseo dégueulasse dans l'estomac que j'entame l'écriture de cette chronique. "Ben alors MK ? On cède déjà à la tentation dépravée des spiritueux ? Quel exemple..." Oui, bon hein ! Visiblement, je n'ai pas été la seule à m'interroger, M83 aussi s'est posé des questions, notamment celle qui devrait devenir un onzième commandement tant elle a été posée : comment fait-on un album après avoir connu un succès interplanétaire avec le précédent ? L'audience attend impatiemment la réponse de M83, qui se résume à : "On lance la cassette de La Boum, on sort les mulets, les synthés, et on écrit des chansons top-délire" ! J'exagère peut-être un peu, mais à peine... Junk est un plongeon dans le grand bain des années 80. Ça vous fait peur ? Mes pauvres bichettes, vous n'avez rien vu !

Après le succès international de Hurry Up We're Dreaming et du titre "Midnight Cities" (Mais oui vous savez ! La chanson qui fait "Ah ouh ouh ah" ! Dans la pub pour la voiture !), M83 se trouve face à un dilemme cornélien : comment lui succéder ? Je ne vous fais pas de dessin, c'est délicat comme situation. C'est ainsi qu'est né Junk, qui se traduit littéralement par "camelote", "déchet" ou plus sobrement, par "truc". Avec cet album, le groupe Antibois fondé en 1999 et mené par Anthony Gonzalez, revient aux sources de l'électro des années 80 et nous pond un ovni à l'image de sa jaquette : space. La première écoute de cet album a été une véritable expérience physique pour moi: que de bons morceaux, mais également que de déceptions !

L'album s'ouvre sur le titre "Do it, Try it" qui peut paraître énervant les premières secondes mais s'avère être très surprenant. On passe d'un côté super eighties à un rythme moderne d'enfer, presque destiné à faire bondir la foule sur le dance-floor. La fin du titre me rappelle presque les influences de MAJOR LAZER. Bref, très agréable. Mais ça ne s'arrête pas là ! Junk est bourré de titres qui alternent entre électro-80 et électro moderne ; comme par exemple l'excellent "Go !" en featuring avec la chanteuse Mai Lan qui prêtera d'ailleurs sa voix à quatre titres dans l'album. "Go !" se lance tout en douceur : sensation de vide intersidéral, saxophone (y verrait-on un petit clin-d’œil à BOWIE ?), un décompte puis le refrain ; on se retrouve catapultés dans la galaxie M83 et on ne veut plus en sortir. Le titre se démarque par un solo offert par le gigantesque Steve VAI, qui donne envie de se mettre à l'Air-guitar dans la minute et de battre furieusement la rythmique en headbangant (je sais que vous voyez exactement de quoi je veux parler, ne faites pas les malins). Vient ensuite "Walkaway Blues" porté par Jordan Lawlor, le chevelu du groupe. Quelle merveille ! A l'image du titre précédent, "Walkaway Blues" démarre sur des cuivres et annonce ,à sa différence, un côté très mélo-romantique qui aurait pu lui desservir... Mais non ! La chanson est terriblement bien construite. Vous vous souvenez de ce que je vous disais sur l'Air-guitar ? Et bien ne rangez pas votre gratte tout de suite, parce que rebelote ! Ajoutez un regard plissé perdu au loin et un petit mordillement des lèvres durant le riff de fin et vous aurez cerné le personnage.

On dirait que cet album s'annonce bien ! ...Comment ça je suis un peu trop enthousiaste ? Oh... on me souffle à l'oreillette que M83 n'est pas du genre constant et qu'il aime bien faire des expériences. En effet, la suite de l'album pourra se classer en deux parties : les titres qui passent bien et le reste.
Je garde évidemment la dernière catégorie pour la fin, il faut bien vous tenir en haleine...
Le business... Dans la catégorie "titres qui passent", deux se démarquent tout particulièrement : "Solitude" et "Laser Gun". Les deux ne sont clairement pas au même niveau : "Solitude" peut facilement être qualifié comme étant LE titre principal de Junk, symphonique, grandiose, digne d'une Bande-Originale. Il faut dire qu'M83 commence à avoir l'habitude des BO, après Oblivion et les deux premiers Divergente, le groupe commence à être rôdé de ce point de vue là. Il faut vraiment s'accrocher à ce morceau, il paraît au départ mélo à souhait mais sait surprendre ; l'oreille du public non-averti est habitué aux consonances des années 80 et puis soudain... BAM ! La fin de "Solitude" tombe dans un élan magistral qui promet un décollement immédiat de pilosité. Dans un tout autre registre nous retrouvons "Laser Gun". Ce titre se place relativement loin derrière mais conserve cependant une fraîcheur qui le rend tout à fait écoutable. "Laser Gun" fleure bon la jeunesse, Coachella et les couronnes de fleurs. Il se présente en hymne national des jeunes femmes qui veulent prouver qu'elles peuvent être fortes et indépendantes et MK comprend ça ! Étrangement, le rythme de ce titre fait, avec les écoutes, monter une furieuse envie de se déhancher, les bras en l'air, debout sur une table. Quand je vous parlais d'expérience purement physique.

Et puis il y a les titres qui ne passent pas, et ils représentent les deux-tiers de l'album, soit dix chansons sur les quinze que comporte Junk. Dommage. Entre les titres complètement jetés comme "Bibi the Dog" ou "Atlantique Sud" (tous deux en français d'ailleurs, grande nouveauté de Junk, illustrant l'envie du groupe de revenir à ses sources), qui sont difficilement supportables tant ils se veulent originaux et "hypsteurisants", et l'atmosphère globalement très mélo-molle du reste de l'album, la déception entre très vite en jeu. On ne saurait oublier l'atrocement cliché "I know that my love will last for the eternityyy" issu de la mignonnette chanson "For the Kids", ou le terrible "Sunday Night 1987"qui m'a donné la furieuse envie de m'arracher les cheveux tant le titre avait dépassé le taux de niaiserie recommandé et autorisé pour un mode de vie sain et équilibré.

En bref, Junk plaira certainement aux nostalgiques des années 80 et de Starmania. Le groupe sait manœuvrer avec brio entre les titres accrocheurs, poétiques et ceux qui le sont moins, cependant, l'atmosphère mollassonne et presque cul-cul-la praline, des titres fermant l'album, ruinent complètement à mes yeux l'expérience Junk. Séduite par les titres qui marchent, déçue par le reste, mon vécu de Junk est très bipolaire, à l'image de l'album. Suis-je accroc ? Pas vraiment. Cependant, ce dernier album de M83 reste un bébé parfaitement respectable du groupe antibois et mérite largement une couverture médiatique plus étendue au sein du public français. En espérant un prochain album qui saura relever la barre de l'errance et du retour aux sources que symbolise Junk.

Note finale 3/5.

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1. Do It, Try It
2. Go !
3. Walkway Blues
4. Bibi The Dog
5. Moon Crystal
6. For The Kids
7. Solitude
8. The Wizard
9. Laser Gun
10. Road Blaster
11. Tension
12. Atlantique Sud
13. Time Wind
14. Ludivine
15. Sunday Night 1987



             



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