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2007 Natural Soul Brother

Danny WHITE - Natural Soul Brother (2007)
Par LE KINGBEE le 11 Juin 2016          Consultée 1735 fois

Dans le monde de la Soul, White est un nom qui revient souvent. On connait bien évidemment Barry propriétaire de plusieurs Numéro 1, Maurice, Verdine et Fred membres de EARTH WIND & FIRE, Artie « Blue Boy », Lenny (Jamaica Boys), les chanteuses Lenny, Judy, Karyn, Lynn, Margo (une chanteuse blanche de la Nouvelle Orleans) sans oublier Robert (Funk Brothers), le batteur Michael (membre de Maze), Ronnie et Ronald (membres des MIRACLES), sans oublier Ted le mari d’Aretha Franklin ni les deux Johnny. Le 1er a enregistré pour Dau Records, le second au sein de Mighty Crusaders. Hormis les premiers cités, les autres sont peu connus, ne vous mettez donc pas martel en tête. Histoire de corser le tout, notre Danny dispose d’un homonyme probablement plus réputé, claviériste au sein des groupes Matt Bianco et Basia.

Revenons donc à Danny (le nôtre … enfin celui dont il est question ici). Originaire de la Nouvelle Orléans, où il voit le jour en 1931, Joseph Daniel White débute le chant, comme beaucoup d’autres, dans la chorale de sa paroisse mais délaisse rapidement hostie et micro. Danny passe quelques temps chez les Marines puis revient à la chanson en incorporant brièvement l’orchestre d’Al Hibbler, le temps d’un dépannage. Il profite de GI Bill pour retourner à l’université tout en chantant dans un petit groupe local. En 1958, il intègre The Clowns, le groupe de Huey Smith. Au début des sixties, il chante au sein des Cavaliers et passe diverses auditions pour le label Ace de Johnny Vincent, tente sa chance auprès de Shelby Singleton qui revend aussitôt deux titres à Dot Records. En 1962, Danny est approché par Connie LaRocca, un restaurateur qui tient aussi le label Frisco. LaRocca est à la recherche d’un chanteur capable d’intéresser les radios locales, les trois premiers singles Frisco ayant fait chou blanc. Entre 1962 et 63, Danny enregistre pas moins de six 45tours jusqu’à ce que LaRocca mette la clef sous la porte. Mais son interprétation de « Kiss Tomorrow Goodbye » ne laisse pas la firme ABC-Paramount insensible, elle décide de l’engager pour un an, histoire de voir et réédite « Loan Me A Handkerchief » couplé à « One Little Lie ». Si le single ne rentre pas dans les charts, il se vend tout de même à cent mille exemplaires. Une bagatelle pour ABC qui laisse tomber son poulain au bout du 3ème single. En 1965, Stax décide d’enregistrer le chanteur via le label newyorkais Atlas. Danny enregistre à Memphis sous la houlette de David Porter et Isaac HAYES deux titres dans le studio Hi mais le single ne perce pas faute de promotion. Un an plus tard, White tente sa chance chez Decca avec deux singles à la clef, mais c’est l’année suivante que le chanteur met en boîte son meilleur titre avec « Natural Soul Brother » pour la firme SSS International, de Shelby Singleton, celui-là même qui s’était séparé du chanteur en vendant deux titres au label Dot, un peu comme l’épicier du coin nous vend son kilo de patates ou le patron bienveillant ses ouvriers (mais c’est là un autre débat). En septembre 1969, Danny White qui avait intégré la troupe de Wilson PICKETT, fait une escapade à Paris lors du concert de son leader. Il stoppe toute activité musicale en 1970, après avoir été brièvement managé The Meters. Le chanteur s’installe avec sa femme à Washington où il deviend représentant. Victime d’une attaque cardiaque, Danny nous a quittés en janvier 1996 à son domicile de Capitol Heights dans la banlieue de Washington.

Premier album dédié à Danny White, hormis un vinyle japonais sorti en 1994 et indisponible (ou à quel prix), cette compilation de 22 titres remet au goût du jour un chanteur méconnu, mais roi de la ballade. Le label anglais Kent propose une excellente rétrospective de sa carrière. Le compilateur a regroupé les singles Frisco, ABC-Paramount, Atlas et SSS International et ajouté un titre issu d’une séance publicitaire. Le vocal ample, puissant et plein de feeling reste caractéristique des productions de Deep Soul du milieu des années 60.
Les faces Frisco (les 8 premières plages) proviennent du studio de Cosimo Matassa, là où passèrent Fats DOMINO, Ray CHARLES et Little RICHARD et son « Tutti Frutti ». Ces titres portent la griffe de l’arrangeur Wardell Quezergue; les orchestrations, souvent cuivrées, oscillent entre ballades et des morceaux plus énergiques comme l’impayable « The Twitch » avec une introduction en old french aussi irrésistible qu’incompréhensible. Un titre à ranger entre James BROWN et Lee Dorsey ou Jackie Lee.
Mais c’est dans le domaine de la ballade Deep Soul, que le vocal et le timbre de White sont impressionnants. « Kiss Tomorrow Goodbye » aurait pu décrocher le jackpot avec une bonne promotion et l’appui d’une plus grande maison de disque. La version de White nous parait au moins équivalente à celles de Reuben Bell pour Alarm ou de Billy Thompson plus cotonneuse.
Si White ne composait pas, il bénéficie de l’apport d’excellents songwriters ; Alfred Reed, Naomi Neville (pseudo d’Allen Toussaint), Earl Johnson (alias Earl KING), ou bien encore le duo HAYES/Porter.
Si les premiers titres diffusent des parfums typiques de la Crescent City, la seconde partie nous propulse vers la Soul de Memphis. Les présences des Memphis Horns, du guitariste Mabon « Teenie » Hodges (futur accompagnateur d’Ann Peebles, Syl Johnson ou O.V. Wright) et du batteur Howard Grimes (des musiciens attitrés du studio Hi) contribuent à rehausser le chant qui n’a plus qu’à se placer sur orbite. Terminons ce rapide panorama par « Natural Soul Brother », un funk de folie gravé pour SSS International avec grosse ligne de basse bien ronde et une troupe de choristes qui a pour don d’émoustiller notre chanteur. Il suffit d’écouter les paroles pour se laisser aller : « All right …All Right … Take This ! Put your hand together to the groove of the funky beat … … » Même un cul de jatte ne pourrait y résister. Signalons que le dernier morceau est issu d’un spot radio publicitaire.

Si Danny White fait figure (chez nous) d’inconnu, son répertoire très mid sixties n’a pas vieilli d’un poil, le vocal et l’émotion retransmis dans ses enregistrements font encore mouche. On pourra juste regretter que le compilateur n’ait pas jugé bon d’inclure les quatre titres Decca et les singles Dot et KaShe, cela nous aurait permis d’avoir une anthologie complète.

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   LE KINGBEE

 
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- Danny White (chant)
- Mabon 'teenie' Hodges (guitare)
- Irving Bannister (guitare)
- Leroy Hodges (basse)
- Charles Hodges (orgue)
- Howard Grimes (batterie)
- Gene 'bowlegs' Miller (trompette)
- The Memphis Horns (section cuivre)
- Avec Probablement
- Andrew Love (saxophone)
- Wayne Jackson (trompette)
- Floyd Newman (saxophone)
- Jack Hale (trombone)


1. Kiss Tomorrow Goodbye.
2. The Little Bitty Things.
3. Never Tell Your Friend.
4. Make Her Mine.
5. The Twitch.
6. Why Must I Be Blue.
7. One Little Lie.
8. Loan Me A Handkerchief.
9. I've Surrended.
10. Love Is A Way Of Life.
11. Hold What You Got.
12. Moonbeam.
13. Miss Fine Miss Fine.
14. Can't Do Nothing Without You.
15. My Living Doll.
16. Note On The Table.
17. Keep My Woman Home.
18. I'm Dedicating My Life.
19. One Way Love Affair.
20. Natural Soul Brother.
21. Kiss Tomorrow Goodbye (radio Ad).



             



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