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ROVER - Let It Glow (2015)
Par CHIPSTOUILLE le 3 Juillet 2016          Consultée 1629 fois

Sur mon ordinateur, figure une photographie prise depuis le parking du supermarché Auchan de Clermont-Ferrand (1). Pourtant, il s’agit peut-être du lieu le plus anodin au monde, c’est même assez moche. Je ne comprendrai d’ailleurs jamais pourquoi les hypermarchés cherchent à nous vendre du rêve avec des endroits aussi laids. Pourtant, je l’ai bien pris en photo et je compte la garder. Pourquoi ? Parce qu’à cet instant, j’ai été témoin d’un phénomène relativement rare, un double arc-en-ciel (2), avec même la présence d’arcs surnuméraires. Ma fibre scientifique m’a immédiatement balancé « t’emballe pas coco (oui, ma fibre scientifique et moi-même sommes assez familiers), tu sais qu’il suffit d’un angle de 42° entre le soleil, des gouttes de pluie et ta pomme pour que ça arrive, donc c’est une histoire de double réflexion. » Sauf que ma fibre scientifique s’est vite mélangé les pédales à essayer de comprendre les raisons de tout cela. Mon âme d’enfant, elle, est juste resté plantée là, au milieu d’un parking, à ne rien savoir faire d’autre que d’observer bêtement le spectacle. Quelques minutes plus tard, tout ceci avait disparu et le parking d’Auchan est redevenu l’endroit morne et anodin qu’il est.

Tout ça pour dire quoi ? Pour faire une sorte d’analogie, un peu bancale, avec le second album de ROVER. A force de s’entendre dire qu’il avait un peu trop recopié tout le monde, Timothée Régnier s’en est allé gommer ses influences. Certes, on entend toujours (rain)BOWIE ça et là, les inrocks parlent même d’une sorte de trinité avec BACH et GAINSBOURG. Pour BACH, on trouvera toujours un lien avec à peu près n’importe qui, si ce n’est René la Taupe et Patrick Sébastien. On a déjà plus de mal à percevoir la filiation, si ce n’est le côté Dandy, avec Serge GAINSBOURG, passons. Les Inrocks cautionnent donc ce second album, qui nous a, avouons-le, franchement moins emballé que le tout premier.

On s’y est même - vous m’excuserez la vulgarité - carrément fait chier. Un peu comme lors d’un samedi après midi pluvieux d’automne à se faufiler entre les gouttes pour aller chercher son faux-filet et son paquet de Chipster chez Auchan. Ce n’est même qu’à la toute fin, sur "In the end", un peu plus rythmée que le reste de l’album, que nous avons perçu une lueur d’espoir. La chanson, suffisamment immédiate pour nous éviter la crise de narcolepsie imminente, arrive trop tard, bien trop tard, pour nous donner le sourire. La seule pensée que nous avons eue durant l’écoute, c’est que le feu d’artifice magique d’"Aqualast" était bien loin…

Mais un jour, le soleil est reparu, a opéré sa magie, et nous a ramené les couleurs dans nos cœurs. N'allez pas croire, ROVER fait toujours de la musique romantique et automnale pour solitaire en manque de spleen. Mais pris séparément, sous un angle avantageux, avec les bonnes dispositions (mettons un angle d’environs 42° avec le soleil), certains des titres de ce Let it glow pourraient vous surprendre. Il n’y a en effet pas besoin de retenter plusieurs fois l’aventure de "Trugar" pour succomber à ce piano qui bat la chamade. Le final de "Glowing Shades" est superbe de justesse. "Odessey" ou "Let it glow" nous démontrent que ROVER sait encore jouer avec sa voix, passer de grave à aigu et vice-versa. Et si l’ensemble manque définitivement de punch, on pensera alors à "Innerhum" qui à défaut d’un rythme soutenu, relève suffisamment l’intensité, au moins dans sa première partie, pour que l’on souhaite retenter l’aventure.

Chacun trouvera probablement sa muse, dans cet album qui, dès son titre, nous invite à ce qu’on le laisse rayonner. Une capacité que ROVER semble vouloir trop cacher, emmitouflée entre des passages presque statiques où l’inspiration pourtant toujours présente semble vouloir arrêter le cours du temps, creuser nos cernes et user nos corps déjà meurtris par le quotidien. Bien sûr, nous retenterons l’aventure ROVER une troisième fois. Le talent est toujours là, c’est une évidence. On espère juste que le prochain album sera plus diligent à nous faire ressentir des choses. Que dès sa première écoute, les arcs en ciels multiples reparaissent, et que l’on oublie le temps d’une écoute, les liens de causalité qui provoquent en nous l’émerveillement face au sublime.

(1) Lequel, me demanderont ceux qui connaissent, celui qui se trouve sur la route d’Aubière. Mais on s’en fout, là n’est pas le sujet.
(2) Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit de couleurs supplémentaires qui apparaissent en dessous du violet de l’arc principal, on peut voir ainsi apparaitre une deuxième bande verte, puis de nouveau du violet.

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   CHIPSTOUILLE

 
  N/A



- Timothée Régnier (tout sauf)
- Arnaud Gavini (batterie)


1. Some Needs
2. Odessey
3. Call My Name
4. Innerhum
5. Trugar
6. Hcyd
7. Let It Glow
8. Along
9. Glowing Shades
10. In The End



             



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