Recherche avancée       Liste groupes



      
CHICAGO BLUES  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1985 Blues At The Top

Buster BENTON - Blues At The Top (1985)
Par LE KINGBEE le 16 Août 2016          Consultée 1438 fois

Originaire de Texarkana (Arkansas), Arley Benton voit le jour le 19 juillet 1932. Il débute dans la chorale de sa paroisse, comme de nombreux musiciens de sa génération. Fortement marqué par BB KING et le phrasé de Wes MONTGOMERY et la Soul de Sam COOKE, il bifurque vers le Blues au début des années 50 en s’installant à Toledo dans l’Ohio. Pendant près d’une décennie, il va écumer les clubs et les juke joints du Michigan et de l’Ohio avant de rejoindre Chicago en 1959, tout en bossant comme diéséliste le jour.

Durant les sixties, il met en boîte une poignée de singles pour des petits labels (Melloway, Alteen) tout en officiant comme guitariste de session pour John Lee HOOKER, Jimmy REED, Joe Tex, Tyrone Davis, Mighty Joe Young. Mais c’est sur le succès de G.L. Crockett « It’s A Man Down There », une variante d’un titre d’Elmore James, qu’il se fait remarquer en 1965. Guitariste élégant au jeu souple, dans la lignée de BB KING, Buster est repéré par Willie DIXON qui l’engage au début des seventies. Certains titres interprétés par Dixon (« Every Day I Have The Blues », « The Thrill Is Gone ») mettent en avant le jeu de guitare flamboyant de Buster qui va dès lors s’envoler pour une carrière solo ou en band leader. En 1974, Buster met en boîte « Spyder In My Stew », une composition de son ancien chef d’orchestre Willie Dixon, pour le label Supreme aussi racheté par Jewel qui lui vaut son premier succès.

Au tout début des eighties, Buster BENTON est le propriétaire d’une petite discographie comprenant trois albums et dix singles, mais le guitariste va mettre les bouchées doubles malgré l’amputation d’une jambe due au diabète. Participant à la tournée Chicago Blues Festival 83, il profite de son passage pour enregistrer son premier album Made In France sous la houlette de Dominique Samarcq avec « First Time In Europe » édité par Blue Phoenix, une filiale de Black and Blue. Deux ans plus tard, Buster rejoint le Sysmo Studio à Paris et participe à deux sessions les 23 et 24 mai, toujours sous la houlette de Dominique Samarcq. C’est bien connu, on ne change pas une équipe qui gagne. A part que cette fois ci, Buster est venu en Europe accompagné par The Sons Of The Blues, l’orchestre qui l’accompagne pour cette tournée européenne. Exit donc le pianiste Lafayette Leake, Bob Stroger (basse), Odie Payne (batterie) et les guitaristes Joe Beard et John Littlejohn. Cette superbe line-up est remplacée par le guitariste Carl Weathersby, JW Williams (basse et ancien équipier de Buddy GUY et de Junior WELLS), Mose Rutues aux baguettes, le français François Rilhac au piano (décédé en 93 pendu à un pommier) et Billy Branch à l’harmonica. Cet orchestre n’est pas mauvais en soi, Weathersby a servi de guitariste rythmique pour Albert KING et deviendra l’un des poumons de Mississippi Heat, tandis que l’harmoniciste et la section rythmique jouent ensemble depuis près de quatre ans, ayant remplacé Carey Bell et Jeff Ruffin. Mais il faut admettre que cette troupe ne vaut pas la précédente (restons mesurés, Branch deviendra au fil des ans une valeur sûre du Chicago Blues).

D’entrée de jeu, Buster Benton met les choses en place avec « My Lady », un Chicago Blues mid tempo dans lequel la guitare se fait sobre malgré de brefs solos efficaces. Petit détour vers la torpeur avec « Blues And Trouble », un blues lent typique des productions chicagoannes de la fin des seventies. Excellent moment avec l’hypnotique « From Missouri » qui monte crescendo. Le jeu de guitare et le chant s’avèrent impressionnants sur « That’s Your Thing » un autre slow blues gorgé de feeling. Hommage à BB KING avec « Can’t Wait To See My Baby Face » une variante de « Never Make A Move Too Soon » du Roi du Blues (c’est ce qu’on dit). En fermeture, « In The Guetto » se veut légèrement plus funky, la basse bien ronde apporte une sonorité groovy, la guitare plus moderne s’écarte quelque peu des carcans du Chicago Blues traditionnel. Résultat des courses, un excellent album entièrement composé par le guitariste mais qui ne récoltera cependant pas la meilleure note, la faute à un Billy Branch trop présent sans être exubérant et à une rythmique peut être trop conventionnelle.

Cet album connaîtra une seconde vie avec les rééditions publiées par Blue Phoenix, Evidence, Black And Blue (sous le titre « Blues And Trouble ») et enfin Atlas. A noter que la plupart d’entre elles proposent des bonus de 5 titres issus de « First Time In Europe ». Mais à la suite de cette tournée, Buster victime de son diabète devra se faire amputer de sa deuxième jambe. Il partagera son temps entre le Sud et Chicago, enregistrant d’honnêtes disques pour Ichiban. Il décédera dans la Wendy City en janvier 96.

A lire aussi en BLUES par LE KINGBEE :


Billy BRANCH
The Blues Keep Following Me Around (1995)
L'un des rois du marine band;




Lucinda WILLIAMS
Little Honey (2008)
Entre blues et americana. Loin de la country FM


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Buster Benton (guitare, chant)
- Carlton Weathersby (guitare)
- J.w. Williams (basse)
- Mose Rutues (batterie)
- François Rilhac (piano)
- Billy Branch (harmonica)


1. My Lady.
2. Blues And Trouble.
3. It's Good In My Neighbourhood.
4. Loan Me For A Dime.
5. I Wish I Knew.
6. From Missouri.
7. Dangerous Woman.
8. That's Your Thing.
9. Can't Wait To See My Baby Face.
10. In The Guetto.



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod