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2016 Big Boy
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Charlotte CARDIN - Big Boy (2016)
Par MARCO STIVELL le 26 Août 2016          Consultée 957 fois

Quand on parle de musique soul aujourd'hui, il y a de quoi se sentir mal à l'aise. On se dit, souvent ou parfois, "Tiens, je vais aller écouter des nouveautés en soul, en rap. Histoire d'être un peu au courant !". Là, on tombe sur toute une brochette de disques, souvent réalisés par de nouveaux artistes dont on ne connaissait pas le nom ou vaguement. Quelle surprise, en les écoutant l'un après l'autre, de retrouver le même son, la même ambiance... tristes ! Le blues, dans les années 2010, c'est du r'n'b. Rien de neuf, sauf que le r'n'b d'il y a dix ou quinze ans, même édulcoré, gardait un esprit bon enfant.

Désormais, on entend beaucoup d'instrumentations froides, des synthés plombants en introduction de morceaux, des bruitages gris comme un ciel orageux sur le Luberon, une boîte à rythmes glaciale, des voix larmoyantes et passées à outrance dans Auto-tune, beaucoup de réverbération et la sensation que, ouais, c'est pas bien joyeux tout ça. Serait-ce le reflet d'une génération angoissée et en manque de repères "humains", au point d'aller se perdre complètement dans une forêt de machines ?

Ne poussons pas la musico-sociologie plus loin, et ne soyons pas trop critique, car il y a des bonnes choses là aussi, comme partout. Concentrons-nous sur ce qui, justement, permet de se sentir rassuré lorsqu'on redécouvre cette musique, avec une voix humaine authentique. Une jolie voix d'humaine, de femme, sans effets, hors corrections et couleurs éventuelles et qu'on ne peut imputer au travail de studio (la grande différence avec le live).

Charlotte CARDIN (-Goyer, pour compléter son nom), une jeune Canadienne, démarre sa carrière en faisant de la publicité en plus de ses études, elle est mannequin pour Folio. On la remarque dans La Voix, version québecoise de The Voice, puis auprès de GAROU dans la chanson (et le clip) "Du Vent, des Mots". Deux ans plus tard, elle publie son premier disque au format court, moins de 20 minutes.

La demoiselle, dont la voix rappelle celle de COEUR DE PIRATE, reprend les éléments d'une soul-blues globalement triste, mélancolique, mais la profondeur s'accorde avec des sonorités acoustiques mélangées aux bidouillages électro et aux rythmes hip-hop. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais après toutes les écoutes susmentionnées, le fait de retrouver cette chaleur fait toujours du bien !

Après, certains écueils ne peuvent être évités, comme la présence d'une voix rap masculine (HUSSER) sur le deuxième titre, "Like It Doesn't Hurt". On ne remet pas en cause les goûts de la demoiselle ni la prestation évidemment. C'est juste, d'un point de vue personnel, un peu systématique et de façon générale. D'autant plus qu'on se satisfait très bien de la seule présence de mademoiselle CARDIN ailleurs. Le clip reste beau à voir, très réussi, et les deux artistes y forment un duo sulfureux !

Big Boy, l'oeuvre vue d'ensemble, n'a rien de révolutionnaire, il a juste le mérite d'être moderne sans se fourvoyer. Peut-être aurait-on apprécié que la chanteuse copie moins les tics souls de nombreuses autres chansons avant elle, comme c'est le cas sur "Big Boy" et "Dirty Dirty", mais là encore, difficile d'être sévère, on vient toujours de quelque part. La fameuse "Dirty Dirty" a tout d'un tube, avec une mélodie langoureuse et des choeurs soignés. De près ou de loin, on pense à une Erykah BADU blanche, ce n'est pas une sensation incongrue.

Le reste de l'EP vaut le détour. "Les échardes", déroulée sur un piano (comme "Faufile") en valse, possède un goût de chanson française nostalgique, regardant vers BARBARA et une époque dorée. Le traitement moderne y reste léger, et là mademoiselle CARDIN fait ressortir le grain de sa voix et son talent d'interprète. "Talk Talk" a ce petit quelque chose en plus qui fait croire à un potentiel réel, en espérant qu'il soit développé par la suite.

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. Big Boy
2. Like It Doesn't Hurt (duo Avec Husser)
3. Dirty Dirty
4. Talk Talk
5. Les échardes
6. Faufile



             



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