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2006 Blue Moon Of Kentucky

Johnny SEAY - Blue Moon Of Kentucky (2006)
Par LE KINGBEE le 29 Octobre 2016          Consultée 1092 fois

Si le nom de Johnny SEAY (parfois typographié SEA) ne vous dit rien, ne vous prenez pas la tête, il est quasi inconnu en Europe. La pochette de cette compilation parle d’elle-même, encore un bon petit péquenot, un vrai redneck, avec sa selle sur l’épaule, sa cigarette au bec, c’est à se demander si le bonhomme ne songeait pas à piquer le rôle du cowboy de la pub Marlboro.
Certains diront que je suis moqueur ou méchant, intolérant ou inculte (voir les 4) en caricaturant ainsi une telle pochette. Bein en vérité, je me sens un peu coincé voire « couillon » avec une telle entrée en matière car moi Messieurs Dames, je le connaissais bien cet inconnu. Seul hic, j’ignorais que le bonhomme s’était crashé cet été en avion lors d’un épandage sur des récoltes. Il semblerait qu'à 75 ans notre cowboy pilote soit entré en collision avec une ligne haute tension. La disparition du chanteur n’a pas eu le droit à une ligne dans les revues spécialisées et encore moins dans les journaux télévisés qui ont préféré se jeter tels des charognards sur les décès de Bowie, Prince, sans parler de René Angelil qui aura fait pleurer les chaumières pendant plusieurs semaines. Rien d’étonnant à cela, à une époque où la désinformation, l’inculture, les pseudos scoops et le fric prennent le pas sur le reste.

A défaut de lâcher un beau discours funéraire, je me contenterai d’une rapide petite bio. John Allan Seay (son vrai nom) est né en 1940 à Gulfport, un bled entre la Nouvelle Orleans et Biloxi, en plein Golf du Mexique. Sa mère chantait de la Country tandis que son grand-père était animateur sur la WGCM, une radio locale. A dix ans, le gamin qui suit les pérégrinations de sa mère entre le Mississippi, la Floride et la Georgie se met à la guitare. A 17 ans, il gagne un concours amateur, ce qui lui permet d’être embauché par Bill Lowery, producteur, manager et patron de NRC, un petit label qui ne tardera pas à tomber en faillite. Entre 1958 et 1960 Johnny grave 5 singles pour NRC mais c’est son second single avec « Frankie’s Man, Johnny », une reprise de Johnny CASH, qui lui permet de monter à la 13ème place des classements, alors l’original Columbia du grand CASH grimpe sur la 9ème marche. Le second succès du gamin provient encore d’une reprise, « Nobody’s Darlin’ But Mine », un vieux morceau de Bill Nettles racheté par Jimmie Davis (futur Gouverneur de Louisiane) publié en 1934 par Decca. Le titre sera repris par Rosemary Clooney pour la Columbia, Hylo Brown pour Capitol et Clyde Stacy chez Bullseye, mais Johnny Seay parviendra à tirer son épingle du jeu en faisant grimper son morceau dans les charts. Etrangement, ce succès va compliquer la carrière de notre chanteur guitariste. L’étiquette indique le nom de Johnny SEA, ce qui va contribuer à perdre les auditeurs. Troisième coup de maître, il parvient à intégrer les radios sudistes avec « Ghost Riders In The Sky » un vieux Western de Stan Jones popularisé par Burl Ives, Vaughn Monroe ou Gene Autry, un des premiers titres qu’il avait appris enfant. En 1959, il passe à la Louisiana Hayride par le biais de Shelby Singleton. Son manager lui promet alors la lune. Johnny aurait dû enregistrer « Johnny Reb » une composition de Merle Kilgore, mais, manque de chance, c’est Johnny Horton qui s’y collera en premier, décrochant un nouveau hit.
Dépité, notre jeune péquenot s’installe à Nashville en 1961 et signe un maigre contrat avec Capitol. Poussé par Johnny Western, notre guitariste tente sa chance à Hollywood, mais Western le laisse plus ou moins en plan. Notre countryman délaisse alors la musique pour travailler dans le ranch du beau père de l’acteur Ben Johnson. Il faudra attendre 1964 pour que notre cowboy regagne le chemin des studios en registrant deux disques pour Philips Records sous la houlette de Shelby Singleton, une vieille connaissance. En 1966, sous la houlette de Gene Nash, son nouveau manager, Johnny enregistre pour Warner Bros. « Day For Decision » un album country patriotique, la réponse républicaine à la massive protestation contre la guerre au Vietnam. L’année suivante, Johnny Seay tourne dans un nanar « What Am I Bid » en compagnie de Faron Young et Leroy Van Dike. Notre Johnny quitte le monde de la musique en 1970, après avoir gravé une poignée de singles pour Columbia et Viking Records, microsillons qui ne connaissent pas le moindre succès.
Johnny Seay ne s’accroche pas outre mesure à une vie pour laquelle il n’était certainement pas fait.
Il embrasse durant quelques années le beau métier de cowboy, avant de bosser pour une compagnie de chemin de fer pendant plus de vingt ans. Propriétaire d’un ranch au Texas, le chanteur revient à ses premières amours durant les années 90 en autoproduisant deux albums marqués par un esprit patriotique affligeant.

Si vous découvrez ce chanteur pour la première fois, vous vous direz qu’il s’agit de Johnny CASH et vous aurez raison, car Johnny Seay peut être considéré comme le parfait clone du Men In Black. Même Erwin qui s’est coltiné la discographie cashienne se ferait certainement avoir. Seay ne s’en est jamais caché, il admirait fortement la star qu’il croisa à plusieurs reprises lors de tournées.

Revenons à notre cowboy. Le label allemand Bear Family propose avec « Blue Moon Of Kentucky » 27 plages écrémant la période 58/64. Fortement influencé par Johnny CASH, Seay reprend deux titres de son idôle « My Old Faded Rose » dans une version plus Pop et « Frankie’s Man Johnny ». Sinon, on retrouve ici de la ballade: « Loneliness », « I Love You » tirant sur certaines guimauves à la PRESLEY, ou « Every Day » popularisé par Buddy HOLLY, des mid tempo tendance boogaloo avec « My Time To Cry », du Honky Tonk tendance Johnny Horton « It Won’t Be Easy To Forget » ou la bonne reprise « Nobody’s Darling But Mine » plus respectueuse que celles de Clyde Stacy ou Jerry Williams. Le chanteur se montre aussi à son avantage sur des westerns songs à la Lorne Greene ou Frankie Laine « Stranger », « Ghost Riders In The Sky ».
Certaines compositions pourraient sortir tout droit de chez Johnny CASH : « A Man Is Love » ou « Lonesome Road ». Diverses sonorités évoquent l’influence d’Elvis, Johnny Seay reprenant ici trois titres chantés par le Kid de Tupelo « Blue Moon Of Kentucky », « Mystery Train » standard Sun de Junior Parker et Presley et l’excellent « When My Blue Moon Turns To Gold Again », un vieux hillbilly Wiley Walker massacré par de nombreux artistes. Il se montre à son avantage sur « My Baby Walks All Over Me » avec une interprétation qui éclipse celles de Bob Luman et Waylon Jennings. Même impression avec « Why Can’t I Just Come Home » avec une version plus rythmée que le folk d’Ed Bruce. Enfin, il nous délivre une petite curiosité avec « Hitchin’ And Hikin’ », une œuvre de Cowboy Joe Babcock qui flirte avec le « Don’t Think Twice It’s Alright » et le « Who's Goin' to Buy You Ribbons When I'm Gone » de Paul Clayton.
De la Country typique du début des sixties. Le chaînon manquant entre Cash et Horton. Cette petite compilation mérite toutefois de sortir de l’obscurité.

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   LE KINGBEE

 
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- Johnny Seay (chant, guitare rythmique)
- Jerry Reed (guitare)
- Al Casey (guitare)
- Ray Stevens (piano)
- Bob Moore (basse)
- The Jordanaires (chœurs)


1. Blue Moon Of Kentucky.
2. My Baby Walks All Over Me.
3. Mystery Train.
4. When My Blue Moon Turns To Gold Again.
5. Drown In My Sins.
6. All Mixed Up.
7. Why Can't I Just Come On.
8. There's Another Man.
9. That's When It All Began.
10. Lonesome Road.
11. Standing Room Only.
12. Every Day.
13. If It Wasn't For Hard Luck.
14. My Old Faded Rose.
15. Hitchin' And Hikin'.
16. It's A Shame.
17. It Won't Be Easy To Forget.
18. I Love You.
19. Loneliness.
20. Frankie's Man Johnny.
21. Judy And Johnny.
22. Stranger.
23. My Time To Cry.
24. Nobody's Darling But Mine.
25. Ghost Riders In The Sky.
26. Mister And Mississippi.
27. A Man In Love.



             



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