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2016 Eddie Taylor In Session

Eddie TAYLOR - Eddie Taylor In Session (2016)
Par LE KINGBEE le 30 Octobre 2016          Consultée 1560 fois

Considéré à juste titre comme l’un des architectes du Chicago Blues, Eddie TAYLOR n’aura étrangement que peu enregistré sous son nom durant sa première partie de carrière. Guitariste flamboyant (il n’utilisait pas de mediator mais jouait « avé » ses doigts), excellent songwriter, cette légende au tempérament modeste avait la réputation d’être réservé et de privilégier sa vie de famille, tout le contraire de l’image qu’on se fait parfois des bluesmen des années 50 et 60, bagarreur, alcoolique, sans éducation et trousseur de jupons.
Eddie Taylor voit le jour en 1923 à Benoit, une bourgade perdue du Mississippi. Ses parents se séparent alors qu’il est tout gamin. Dès lors il partage son temps entre l’école et les travaux de la ferme maternelle. A 13 ans, il se met à la guitare qu’il apprend en autodidacte. Enfant, il aurait rencontré Charley Patton, Son House, de quoi vous mettre des rêves plein la tête. Durant son adolescence, il monte un petit groupe avec l’un de ses voisins Jimmy REED. Après la Guerre il s’installe brièvement à Memphis avant de rejoindre Chicago en 1949. Là il collabore avec Jimmy Lee Robinson, l’harmoniciste Snooky Pryor puis devient guitariste rythmique pour Muddy Waters, Elmore James, Big Walter Horton, les stars du moment à Chicago. Au début des fifties, il s’installe à Gary (Indiana) une ville industrielle à 40 bornes de Chicago, devient accompagnateur pour John Brim puis rejoint rejoint son ancien voisin et partenaire Jimmy Reed. En décembre 1954, Reed met en boite son 3ème single pour Vee Jay, avec « You Don’t Have To Go », le succès est immédiat. Derrière ce succès, se cachent la patte et le toucher de guitare de notre Eddie. Dès lors, notre guitariste devient le principal accompagnateur et l’organisateur de la carrière de Jimmy Reed. De 1954 à 1965, Eddie Taylor va enregistrer pas moins de 31 singles pour son leader et 7 albums. Instigateur du Sound Jimmy Reed, schéma musical mêlant Chicago et Mississippi Blues, Eddie Taylor lassé par l’alcoolisme d’un leader devenu ingérable et incontrôlable entreprend alors une carrière sous son nom. Les tournées européennes et japonaises vont alors se succéder et consacrer cet homme de l’ombre comme l’un des plus grands guitaristes de Blues.

Eddie Taylor va alors enregistrer au moins cinq albums dit de référence, dont « I Found Out » enregistré au coté de son épouse Vera, une excellente chanteuse et nièce de Jimmy et Eddie Burns. Parallèlement à sa carrière d’accompagnateur, il aura enregistré 5 singles pour Vee Jay Records et Vivid entre 1955 et 1964. Producteur avisé, excellent auteur compositeur, il aura participé comme accompagnateur à de nombreux projets. Eddie Taylor décède en 1985 d’une crise cardiaque le jour de Noël après avoir mis Jésus dans sa crèche.
Son fils Eddie Taylor Jr et sa fille Demetria au chant ont repris le flambeau, suivis de Larry Taylor (son petit-fils) qui officie à la batterie. Ceci confirme l’expression Les chiens ne font pas des chats !

Cette compilation rend hommage à icône du Blues avec 29 pistes gravées entre 1953 et 1957. Si Charly Records avait édité en 1993 une compilation de 15 titres dédiée au guitariste, c’est la première fois qu’on retrouve autant de ses titres sur un même recueil. Le compilateur respecte un ordre chronologique (chose rare en matière de réédition pour être signalé) et propose des titres enregistrés par le guitariste sous son nom et diverses collaborations. C’est ainsi qu’on retrouve quatre faces du guitariste John Brim dont « Ice Cream Man » et « Lifetime Blues » en provenance d’un single JOB jamais sorti (ces titres ont été publiés sur une compilation Blue Horizon). Le phrasé de guitare tout en sobriété d’Eddie Taylor prend toute sa signification derrière le piano de Sunnyland Slim sur 4 faces Blue Lake. Le guitariste Floyd Jones est également bien représenté avec 3 morceaux Vee Jay, il ne manque que « Floyd’s Blue ». La compile n’occulte pas les deux titres de l’harmoniciste Little Willie Foster avec Lazy Bill Lucas qui endosse le premier rôle au piano. Le compilateur croyait réaliser un tour de force en incluant un inédit de John Lee Hooker avec « Wheel And Deal », seul hic ce titre issu d’une séance Vee Jay est paru en 1960 sur un EP Top Rank pressage français. Bien évidemment, Jimmy Reed ne semblait pas pouvoir ne pas figurer dans un tel contexte, le compilateur lui consacre trois plages : « You Got Me Dizzy » massacré par Bill Fury quelques dix ans plus tard, le swamp blues« Ain’t That Loving You Baby », repris à toutes les sauces en blues mou du genou par Clapton, en bluette sentimentale par le duo Betty Everett/ Jerry Buttler, en rock garage par Q65 et Lyres, en pop soporifique par les Everly Brothers. On conseillera la version du Johnny Cale Quintette pour le label
Chan évocatrice de Ray Sharp ou la sophistiquée de Bettye LaVette. Troisième pioche dans le répertoire de Jimmy Reed avec « You Don’t Have To Go », un slow blues qui sera magnifié par Barbara Lynn, Freddie King, Otis Rush et mis à la sauce Zydeco par Rockin’ Sidney.
Eddie Taylor dans un costume de leader est représenté sur 10 titres explorant 4 singles Vee Jay, dont « Bad Boy » peut être son plus gros succès repris trente ans plus tard par Luther « Guitar Junior » Johnson et « Big Town Playboy » titre enregistré dès 1949 par Little Johnny pour le label Aristocrat, preuve du talent d’écriture du guitariste. Enfin terminons par un petit mystère, les deux derniers titres proviendraient d’une session de novembre 57 et seraient longtemps restés dans le fond d’un tiroir, Vee Jay ayant décidé de ne pas les publier. Seul bémol, je ne trouve aucune trace de cette session. On peut supposer que le batteur Earl Phillips et Eddie se soient retrouvés avec Jimmy Lee Robinson et aient profité du studio pour graver « Find My Baby » et « Stroll Out West », deux titres déjà parus sur deux compilations Charly.

Cette première partie de carrière témoigne de l’aisance du guitariste, véritable métronome et poseur d’ambiance. On peut se demander pourquoi Vee Jay aura autant privilégié un poivrot (Reed) devenu ingérable au détriment d’un tel rythmicien, sans doute à cause de la vingtaine de hits que Jimmy Reed rentra dans les charts…Eh oui encore une histoire de gros sous !

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   LE KINGBEE

 
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- Eddie Taylor (guitare, chant)
- John Brim (chant, guitare)
- John Littlejohn (guitare)
- Floyd Jones (guitare)
- John Lee Hooker (guitare, chant)
- Jimmy Reed (chant, harmonica)
- Little Walter (harmonica)
- Snooky Pryor (harmonica)
- George Washington (basse)
- Jimmy Lee Robinson (basse)
- Quinn Wilson (basse)
- Elga Edmonds (batterie)
- Albert King (batterie)
- Alfred Wallace (batterie)
- Grace Brim (batterie)
- Ray Scott (batterie)
- Tom Whitehead (batterie)
- Vernell Fournier (batterie)
- Earl Phillips (batterie)
- Sunnyland Slim (chant, piano)


1. Ice Cream Man.
2. Lifetime Blues.
3. You Don't Have To Go.
4. Going Back To Memphis.
5. The Devil Is A Busy Man.
6. Shake It Baby.
7. Bassology.
8. Schooldays On My Mind.
9. Ain't Times Hard.
10. Any Old Lonesome Day.
11. Tough Times.
12. Gary Stomp.
13. Falling Rain Blues.
14. Four Day Jump.
15. Bad Boy.
16. Et Blues.
17. Wheel And Deal.
18. Ain't That Loving You Baby.
19. Ride'em On Down.
20. Big Town Playboy.
21. Dimples.
22. You'll Always Have A Home.
23. Don't Knock At My Door.
24. You Got Me Dizzy.
25. Crawlin' Black Spider.
26. I'm Gonna Love You.
27. Lookin' For Trouble.
28. Find My Baby.
29. Stroll Out West.



             



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