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2016 Reunion
 

- Membre : Aerosmith, Ted Nugent

WHITFORD/ST. HOLMES - Reunion (2016)
Par JASPER LEE POP le 3 Novembre 2016          Consultée 1488 fois

À ma droite, Brad Whitford, 64 ans, guitariste d'AEROSMITH, raffiné et discret, presque besogneux, écrasé qu'il a toujours été par son exubérant collègue Joe PERRY au jeu plus flamboyant. À ma gauche, Derek St. Holmes, 63 ans, guitariste/chanteur principalement connu pour ses années passées auprès du Ted NUGENT des grands jours. À la faveur d'un manager commun (David Krebs), les deux hommes s'étaient rencontrés une première fois en 1981 pour un album sobrement intitulé Whitford/St. Holmes. À l'époque, chacun traversait de son côté une crise assez comparable. Whitford souffrait en silence chez les Dupond Volants où plus rien n'allait (Perry avait déjà claqué la porte et Tyler faisait des allers-retours en désintox pour mieux rechuter) et St. Holmes s'était fait évincer de chez Tonton Ted jaloux à l'idée que le chanteur puisse lui piquer un peu de lumière (il se dit aussi que le Nuge aurait bien arnaqué St. Holmes côté royalties). Enregistré en deux semaines, l'album initial avait permis aux deux lascars d'évacuer leurs frustrations. Ce qui n'empêcherait pas Whitford de filer juste après sa démission aux bostoniens.

35 ans plus tard, les deux hommes se retrouvent donc et si de l'eau a coulé sous les ponts, la frustration n'est pas pour autant totalement absente de la genèse de cette réunion. Whitford et ses camarades n'ont pas caché leur agacement face aux choix de carrière de Tyler parti faire le juré d'American Idol et plus récemment un album solo. Il est gentil le Steven à jouir d'une nouvelle popularité à faire tourner la tête parce que dépassant de très loin le cercle des amateurs de rock mais quid d'AEROSMITH dans tout ça ? De son côté, St. Holmes a reçu le coup de fil qu'il n'attendait plus, Ted lui a enfin demandé de rejouer avec lui malgré les brouilles et les actions en justice. Il faut savoir mettre ses rancœurs de côté. Alors pourquoi ne pas se retrouver entre potes et pondre dans la plus grande décontraction une nouvelle fournée de morceaux ?

Parce que c'est bien de ça dont il s'agit. De décontraction. De facilité. De nonchalance. Et de plaisir surtout. Les deux papys aux cheveux blancs sont libres et ça s'entend. Envolés les problèmes d'ego de leurs « patrons » respectifs, ils peuvent laisser libre court à leurs envies, composer et enregistrer rapidement sans prise de tête. La spontanéité n'est-elle pas un des ingrédients essentiels du rock ? « Shapes » est parfait pour ouvrir l'album, c'est percutant et honnête jusque dans les paroles (« on n'entend pas révolutionner les choses » en substance) avec un clin d’œil assumé au « Shape of Things » des Yardbirds dans le refrain (« Come Tomorrow... »). St. Holmes n'a presque rien perdu de sa voix claire tellement identifiable. Certes, il ne risque pas de décrocher le Nobel de littérature pour ses textes à l'instar de DYLAN. Pour ceux qui entravent l'Anglais (et c'est plutôt facile avec sa diction impeccable), c'est plutôt cul-cul la praline mais bon, il paraît que le mec en a bavé ces dernières années côté femme et enfants alors on dira qu'au moins c'est sincère. Derrière les deux héros du jour, c'est du costaud avec Charles « Chopper » Anderson à la basse, un requin de Nashville et le bûcheron de TESLA Troy Luccketta derrière les fûts. Le tout saupoudré des claviers de Buck Johnson officiant chez Aero, on va se gêner !

« Tender is The Night » calme le jeu avec un violon country et ça sonne plus authentique que la moitié des escapades western de l'album solo de Steven TYLER. On repart de plus belle en tapant du pied avec « Rock All Day », « Hot For You » et « Hell is On Fire », millésimés papy rock avant un « Catch My Fall » façon Bryan ADAMS période Reckless. « Shake It » bastonne plutôt bien et « Flood Of Lies » clôt joliment la galette en proposant une vraie ambiance qui peut manquer à l'ensemble un peu trop classique du projet.

Alors non, comme l'opus de 1981, ce Reunion ne fera pas date dans l'histoire du Rock, les deux vieux briscards en sont conscients et n'essaient pas de nous enfumer. Ils font ce qu'ils savent faire et le font avec conviction et sincérité. L'album est en cela à l'image de sa pochette en forme de fly case qu'on a déjà vu mille fois. Mais voilà, c'est solide un fly case. Et si on rajoute à ça qu'en CD2, on a le droit au premier enregistrement remastérisé des deux pistoléros (avec l'excellent « Sharpshooter »), ce serait dommage de se priver de cet album bien sympathique.

3,5/5

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   JASPER LEE POP

 
  N/A



- Brad Whitford (guitare)
- Derek St. Holmes (guitare, chant)
- Charles 'chopper' Anderson (basse)
- Troy Luccketta (batterie)
- Buck Johnson (claviers)


1. Cd1
2. Shapes
3. Tender Is The Night
4. Rock All Day
5. Hot For You
6. Hell Is On Fire
7. Catch My Fall
8. Shake It
9. Gotta Keep On Movin'
10. Flood Of Lies
11. Cd2
12. I Need Love
13. Whiskey Woman
14. Hold On
15. Sharpshooter
16. Every Morning
17. Action
18. Shy Away
19. Does It Really Matter?
20. Spanish Boy
21. Mystery Girl



             



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