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2011 Hoy Hoy

Clyde STACY - Hoy Hoy (2011)
Par LE KINGBEE le 19 Novembre 2016          Consultée 931 fois

Si le nom de Clyde STACY ne vous interpelle pas, rien d’anormal à cela. Le bonhomme n’a gravé que six singles entre 1957 et 1961. Chanteur guitariste, Clyde a connu quelques jours de gloire avec « So Young », titre préalablement enregistré par les Clovers et l’acteur Robert Wagner, qui grimpa dans les charts américains en 1957 et 1959. Il aurait pu décrocher la timbale avec « Honky Tonk Hardwood Floor » si Johnny Horton ne l’avait précédé de quelques mois en gravant la chanson pour la Columbia.

Né en 1936 près de Tulsa (Oklahoma), il suit sa famille à Lubbock, ville de Buddy Holly, et commence sa carrière sur la KDAV avant de revenir à Tulsa où il monte son premier groupe The NITECAPS avec le guitariste John LeVan. Remarqué par Don Wallace, l’un des plus importants disc-jockeys de la région, il décroche un contrat chez Candlelight Records et met en boîte son premier single en juin 57. Outre « So Young » il reprend « Hoy Hoy », un R&B Bop gravé par Little Johnny Jones pour Atlantic. La version de Clyde Stacy & The Nitecaps n’a plus rien à voir avec l’original, le guitariste transforme la chanson en un rockabilly déchaîné avec un bon passage de gratte et de slippin’ basse. « So Young » aurait pu atteindre une plus grande notoriété si les radios américaines, souvent outrageusement puritaines, n’avaient pas boycotté la chanson en raison de Patricia Peyton choriste qui donnait la réplique à Clyde dans une veine trop sensuelle.
A peine deux mois après la sortie de son premier single, Clyde Stacy entre en studio à New York, ville où est basé Candlelight Records. Cette fois, les Nitecaps disparaissent des écrans radars. Woody Hinderling et Ron Zinsser ont décidé d’entourer le chanteur d’une troupe plus aguerrie avec les guitaristes Kenny Burrell et Al Caiola, plus ancrés dans le Jazz, Panama Francis qui deviendra bientôt l’un des batteurs les plus demandés et le pianiste Ernest Hayes (futur accompagnateur pour James BROWN, Nina SIMONE, Aretha FRANKIN ou Sam COOKE). Hinderling a décidé d’aseptiser le répertoire avec « A Broken Heart (Is So Hard To Mend) », une ballade teens composée par le chanteur et de reprendre « Dream Boy », un mid tempo insipide de Dickey Lee gravé pour Tampa Records. Curieusement, c’est au Canada que les deux singles connaîtront le succès.

En 1958, Clyde poursuit sa route sur Bullseye Records, la maison mère de Candlelight, enregistrant trois singles dont « Baby Shame », un rock médium de Little Willie Littlefield, « Honky Tonk Hardflood Floor » un rockabilly dévastateur avec gros passage de piano, titre supérieur à la version de Johnny Horton, « I Sure Do Love You Baby », un mid tempo au chant syncopé et une guitare bourrée de reverb gravé quelques semaines plus tôt par Bobby Lee Trammel.
Entre 1959 et 1961, Clyde Stacy continue à tourner et figure à l’affiche des tournées package regroupant les Everly Brothers, Frankie Avalon, Chuck BERRY et Jackie Wilson. Retiré en Pennsylvanie au début des sixties, le chanteur participe à trois sessions entre l’été 60 et 1963, gravant quelques belles pièces demeurant longtemps inédites avec le pianiste Big Al Downing. Après avoir vécu au Canada et en Pennsylvanie, le chanteur revient en Oklahoma au milieu des années 70, se produisant sporadiquement sur les scènes locales, parfois dans un rôle de bassiste jusqu’en 1985, année durant laquelle il se retire complètement du monde de l’industrie du disque.

En 2011, tel le diable surgi de sa boîte, Clyde Stacy revenait brièvement sur le devant de la scène, se produisant au Viva Las Vegas en avril et en mai en Angleterre au Festival d’Hemsby. L’embellie est de courte durée, Clyde étant victime d’un accident de la route fatal en novembre 2013.

Durant sa carrière, Clyde Stacy n’a jamais enregistré le moindre album. En 1993, le label Eagle Records lui consacrait une compilation de 24 titres sous le titre de « Pleasant Jamboree - There’s A Good Rockin’ Tonite ». C’était tout ce que l’industrie du disque proposait du chanteur américain, curieusement plus connu au Canada ou en Europe que sur ses terres. On retrouvait bien sûr quelques-uns de ses titres, souvent les mêmes, sur d’obscures compilations Hillbilly ou Rock n Roll.
« Hoy Hoy » regroupe 22 titres enregistrés entre mai 57 et juillet 61 ; on retrouve ici 21 doublons avec la précédente compilation ; « Lonely Guy », « Just Your Love » et « Forget Me » manquent à l’appel alors qu’apparaît « Once In A While ». Encore une fois, Bear Family se signale par un excellent dépoussiérage sonore et un livret intérieur (32 pages) richement illustré. Le répertoire contient des Rock Teens très en vogue à l’époque (« Nobody’s Darlin », « Dream Boy » ou « Sit’in Down Crying ») mais relativement très quelconques, des ballades souvent guimauves comme « You Want Love », « Live And Learn », « Once In A While » dans laquelle le vocal évoque plus un crooner qu’un rocker et « Return To Me » popularisé par Dean Martin et future reprise de Chris ISAAK. « Scotch On The Rocks » et « Transquilizer Cins », deux instrumentaux Surf, ne se démarquent pas par leur originalité oscillant entre Duane Eddy, les SHADOWS et les Ventures. A la lecture de ces quelques lignes, vous penserez que le chat est maigre et vous aurez raison.
Si le chanteur distille quelques titres honnêtes de Rock' n'Roll médium comme « Well I Love You », « You’re Satisfied » ou l’intense « I’ll Try », c’est sur les pièces de Rock'n' Roll bien plus rugueuses que Stacy semble dans son élément : « Hoy Hoy », « Baby Shame » un Rock gorgé de R&B, « Honky Tonk Hardwood Floor » avec un Ernest Hayes dévastateur au piano, ou la bonne reprise du « Summertime Blues » d’Eddie COCHRAN, un titre étrangement publié sur un single Len sous le nom de Spic & Span en lieu et place de Clyde Stacy, sans oublier une trépidante version de « Good Rockin’ Tonight », un grand classique de Roy Brown.

Le bilan de cette compilation demeure insuffisant pour récolter la moyenne. Le nombre de titres teens rocks ou de ballades à l’eau de rose à la Pat Boone tenant une place trop importante. Cette orientation certainement due à une direction artistique ou une exigence des labels plombe le répertoire d’un chanteur guitariste qui nous paraissait plus à l’aise dans le Rock' n' Roll comme en atteste le frénétique et sauvage « Hoy Hoy ».

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- Clyde Stacy (chant, guitare)
- John Levan (guitare 3-7)
- Kenny Burrell (guitare 1-2-4-5-10-17-18)
- Al Caiola (guitare 1-2-4-5-6-10-17-18)
- Pete Demarzo (guitare)
- Vernon Sandusky (guitare)
- Rick Eilert (basse 3-7)
- Milt Hinton (basse 1-2-4-5-6-10-17-18)
- Johnny Cognetti (basse)
- Bill Tolbert (batterie 3-7)
- Panama Francis (batterie 1-2-4-5-6-10-17-18)
- Sal Mecca (batterie)
- Ernest Hayes (piano 1-2-4-5-6-10-17-18)
- Big Al Downing (piano)
- Patricia Peyton (choeurs 3-7)


1. Dream Boy.
2. Nobody's Darlin'.
3. Hoy Hoy.
4. Baby Shame.
5. You Want Love.
6. Honky Tonk Harwood Floor.
7. So Young.
8. Summertime Blues.
9. Scotch On The Rocks.
10. I Sure Do Love You Baby.
11. Good Rockin' Tonight.
12. Transquilizer Cins.
13. Live And Learn.
14. Sit'in Down Crying.
15. I'll Try.
16. You're Satisfied.
17. Once In A While.
18. A Broken Heart (is So Hard To Mend).
19. Well I Love You.
20. Be My Love.
21. End Up With The Blues.
22. Return To Me.



             



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