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1960 A Keely Christmas

Keely SMITH - A Keely Christmas (1960)
Par LE KINGBEE le 23 Décembre 2016          Consultée 1217 fois

Qui aujourd’hui se souvient de Keely SMITH? A par le Père Noël, ses rennes et quelques hurluberlus fans d’Old Time, certainement pas grand monde. Originaire de Virginie, elle voit le jour en 1932 dans la riche région d’Hampton Roads et se met très tôt se met au chant. A 14 ans, elle intègre l’orchestre de Saxie Dowell et fait ses gammes dans les bases de l’US Navy. A 15 ans, elle décroche son premier contrat professionnel intégrant l’Earl Bennett Band. En 1949 elle change de statut en étant embauchée dans l’orchestre de Louis PRIMA. Quatre ans plus tard, Keely devient la 4ème épouse du sieur Prima, un bonhomme qui a le vent en poupe et aussi plus de vingt balais que sa nouvelle épouse.
Sous la conduite de Louis Prima et de Sam Butera, elle obtient un gros succès en 1958 avec « That Old Black Magic », un vieux titre de Johnny Mercer qui lui permet de gagner un Grammy Award. En 1958, Keely Smith décroche le premier rôle féminin dans « Thunder Road » au coté de Robert Mitchum, une série B mêlant bootleggers, pègre et chanteuse de cabaret. L’année suivante Keely et Prima sont à l’affiche d’un nanar de David Lowell Rich « Hey Boy ! Hey Girl ! ». Si Keely Smith est une bonne chanteuse évoluant dans un répertoire proche de Doris Day ou Jo Stafford, elle n’obtiendra jamais le statut de ses concurrentes portées par la Columbia.
En 1961, le couple divorce. Keely Smith qui s’était spécialisée dans les duos pour la firme Capitol bénéficiait alors des appuis de Louis Prima et de l’arrangeur, chef d’orchestre et compositeur Nelson Riddle. En deux doigts trois mouvements, elle se retrouve seule avec deux bambins et doit se résoudre à entamer une carrière solo sans la moindre garantie, Prima ayant décidé de quitter Capitol pour Dot Records quelques mois auparavant.

Sous contrat avec Dot, la chanteuse met en boite en 1960 « Swing, You Lovers » un disque de Jazzy Vocal, que l’industrie du disque se plaisait à pondre par tonnes à cette époque. A la fin de l’année, Randy Wood et son staff décide de publier deux albums consacrés à Noël. Si l’album « Christmas With The Lennon Sisters » passe à la radio, les chants de Noël gravés par Keely ne bénéficient d’aucune promotion. C’est autant plus dur quand on connait la courte durée de vie de ce genre de disque. Dot ne fera pas grand-chose pour la chanteuse, Randy Wood privilégiant le nouvel album de Pat Boone « Great ! Great ! Great ! » (une daube de première) le chanteur étant alors le gros vendeur du label.
Au milieu des sixties, Keely Smith est signée par Reprise, firme où elle retrouve Nelson Riddle et pour laquelle elle enregistrera 5 disques. Elle connaitra quelques Top 20 avant de se retirer de la scène. La chanteuse fera un come back vingt ans plus tard avec « I’m In Love Again » édité par Fantasy. A l’orée du nouveau millénaire, Keely Smith fera un surprenant retour avec quatre disques de Jazz Vocal publié par Concord Jazz et Concord Records. Elle rendait notamment hommage à Count Basie, Frank Sinatra et un clin d’œil aux grands orchestres de Las Vegas. En 2008, Keely Smith sera invitée à la cérémonie célébrant le 50ème anniversaire des Grammy Award. Elle reprendra sur scène « That Old Black Magic » en compagnie de Kid Rock.

Revenons à nos moutons ou plutôt à Noël. Ce disque comporte son lot de standards et aussi, n’hésitons pas à le dire, un paquet de chansons qui feront rêver les « cul-bénis » et fantasmer les grenouilles de bénitier. Mais si je rappelle bien que Noël est une fête chrétienne célébrant la naissance de Jésus … tout un programme, alors que les conflits n’ont jamais été aussi nombreux et pernicieux qu’en ce moment.
Keely Smith reprend ici quelques gros classiques : « White Christmas » (qui serait le single le plus vendu au monde), œuvre d’Irving Berlin qui a dû ramasser là de quoi bouffer pendant 30 vies, surtout que le bonhomme a aussi composé « God Bless America »). On ne compte plus les artistes ayant repris le morceau depuis Bing CROSBY en 1942. Toute l’industrie du disque semble s’y être collée de Sinatra à Presley en passant par Doris Day, The Beach Boys, les Supremes jusqu’à Lady Gaga. Rien que pour le dernier trimestre 2016, 15 nouveaux artistes en ont enregistré de nouvelles versions. S’il fallait placer trois versions sous le sapin, Stiff Little Fingers, Sharon Jones et Big Maybelle attendraient bien au chaud que l’Homme en Rouge vienne apporter ses oboles.
« Jingles Bells » grand classique des cantiques de Noël voit son origine sous le titre « One Horse Open Sleigh » une œuvre de James Pierpont datant du milieu du XIXème siècle. Là encore, tout humain capable de tenir un micro semble s’être coltiné ce fardeau, de Sinatra à Ray Charles en passant par Dean Martin, Boney M, Barbra Streisand. Nous retiendrons les versions de Jack Scott, de NRBQ, du Million Dollar Quartet (avec Elvis, Cash, Perkins et Jerry Lee Lewis) probablement la plus célèbre et enfin des Sonics en 1965 qui ont failli conduire Pie XI au suicide. Ah … chez nous autres gaulois, le titre sera adapté par Francis Blanche sous le titre de « Vive Le Vent ». Autre incontournable avec « O Holy Night », une adaptation américaine de « Minuit Chrétien ». Généralement célébré lors de la seconde Messe de Noël, ce cantique reflète la naissance de Jésus et la rédemption de l’humanité. (Ce n’est pas gagné !). Composé au tout début du XIXème par Franz Gruber et Joseph Mohr, « Silent Night » aurait été chanté par des soldats allemands lors de la Première Guerre Mondiale dans les tranchées. Connu sous le nom de « Stille Natch, Heilige Natch » ce titre deviendra chez nous « Douce Nuit, Sainte Nuit ». On vous épargnera les artistes s’étant attaqué à ce blockbuster de Noël (il y en aurait environ 1500).
Autres poids lourds des Christmas Songs : « The Christmas Day », œuvre de Mel Tormé reprise par une ribambelle de chanteurs enregistré pour la première fois par Nat King Cole en 1946 pour la firme Decca er reprise par Bing Crosby, Sinatra, Aretha Franklin jusqu’à James Brown et les Jackson Five. « I’ll Be Home For Christmas » a dû lui aussi rapporter pas mal de monnaie trébuchante à Buck Ram. Ce titre gravé pour la première fois en 1943 par Bing Crosby a lui aussi connu de nombreuses versions : Sinatra, Elvis, les Platters, BB King, Donna Summers jusqu’au country man Toby Keith, l’un de ceux qui étaient favorables à l’engagement de l’armée américaine lors de l’invasion en Irak. « Blue Christmas » n’échappe pas à la règle. Cette composition du tandem Billy Hayes/Jay Johnson a été mise en boîte pour la première fois en 1948 par Doye O’ Dell. Si le morceau a été repris maintes fois (Ernest Tubb, Brenda Lee, Dean Martin, Hank Snow et par le rocker anglais Shakin’ Stevens) c’est Elvis en 1957 qui a popularisé le titre. Signalons qu’Hasil Adkins s’est offert une version déjantée en 1993 sur un single Norton (la pochette vaut le coup d’œil). « Adeste Fideles », un cantique en latin du XVII ème siècle, a connu son adaptation en anglophone avec « O Come All Ye Faithful ». Là encore, nombreux sont ceux qui s’y sont collés (Sinatra, Elvis, Connie Francis, Art Garfunkel, Cliff Richards, les ténors Pavarotti et Bocelli jusqu’au bluesman louisianais Kenny Neal. Plus récent « O Little Town Of Bethlehem » date du XIXème siècle. Oeuvre d’un pasteur protestant, ce standard est enregistre pour la 1ère fois en 1942 par Fred Waring & His Pennsylvanians et sera repris par moult artistes (Elvis, Mario Lanza, Everly Brothers, Jackie Wilson, Cash, Willie Nelson).
Nous arrivons au bout de cette chronique à mi-chemin entre Histoire et chants traditionnels … Chers lecteurs, vous allez pouvoir souffler. Keely Smith s’attaque à quelques titres moins connus (du moins dans notre contrée) « Christmas Island », un doux cantique de Lyle Maraine gravé par les Andrew Sisters en 1946 et repris par Ernest Tubb, Leon Redbone et Dylan. « Hark The Herald Angel Sing », un vieux cantique basé sur une mélodie de Mendelssohn, a connu quelques reprises de Sinatra, Paul Anka, Cash jusqu’à la chanteuse de country FM Carrie Underwood). « Here Comes Santa Claus » a connu une centaine de versions aux USA. Composé par Gene Autry pour la Columbia, ce morceau fait moins recette en France, Santa Claus ne valant tout de même pas notre bon vieux Père Noël. Citons parmi les repreneurs Elvis Eddy Arnold, mais aussi 38 Special, Billy Idol et surtout le Brian Setzer Orchestra.
Terminons ce bref panorama avec le morceau le plus joyeux « Rudolf The Red Nosed Reinder », adapté en Français par le chansonnier Jacques Larue sous le titre « Le Petit Renne Au Nez Rouge » et popularisé par les Sœurs Etienne, puis Nana Mouskouri et Henri Dès. Aux States, on ne compte plus les chanteurs ayant conduit le traîneau. Citons simplement les Temptations, Fats Domino, et plus récemment Chris Isaak et Harry Connick Jr.

Selon la tradition catholique, les premiers chants de Noël ont été exécutés par les anges au-dessus de la crèche pour fêter l’arrivée de l’enfant Jésus. Ces chansons nous expédient a grands coups de bottes à la douce époque de nos enfances respectives, celle où naïfs nous attendions avec impatience que le Bonhomme en Rouge passe par la cheminée apporter nos cadeaux. Avec le temps, je ne dirai pas que tout s’en va (cela a déjà été écrit) mais il faut reconnaître que cette chronique de chants de Noël aura été pour moi un calvaire. Non pas en raison d’un esprit aigri ou vieillissant, mais tout simplement par un rejet d’une Fête devenue orientée sur le Pognon et le Marketing. A ce sujet, il est tout de même étonnant qu’année après année autant d’artistes (principalement américains spécialisés dans la Country) nous ressortent les mêmes radotages, encore une insidieuse histoire de gains.

Alors arrive le moment important, celui de mettre la note. J’avoue avoir beaucoup hésité entre un 1 et un 1. Mais Keely Smith a un beau timbre de voix qui mérite infiniment mieux. Et puis c’est Noël, alors soyons bon prince, au moins une fois dans l’année, et doublons la note. Mesure de prudence au cas où le Père Noël décidait que ma méchanceté ne valait pas le moindre déplacement.

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   LE KINGBEE

 
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- Keely Smith (chant)
- Sam Butera & The Witnesses


1. White Christmas
2. Christmas Island
3. O Little Town Of Bethlehem
4. Jingle Bells
5. Here Comes Santa Claus
6. O Holy Night
7. Silent Night
8. The Christmas Song
9. Hark! The Herald Angels Sing
10. I'll Be Home For Christmas
11. Rudolph The Red Nosed Reindeer
12. Adeste Fideles
13. Blue Christmas



             



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