Recherche avancée       Liste groupes



      
GUIMAUVE ET DYNAMITE  |  COMPILATION

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Frank Zappa

Spike JONES - The Best Of Spike Jones And His City Slickers (1967)
Par LE BARON le 7 Janvier 2017          Consultée 2260 fois

Batteur, percussionniste, acteur, homme de radio et de télévision, Spike JONES démarre sa carrière dès les années 30, comme musicien accompagnateur au sein de grands orchestres de variété, notamment pour Bing CROSBY. Il s’y ennuie vite, et c’est tant mieux. Sa rencontre avec quelques hurluberlus de son acabit va lui permettre de monter son propre groupe, THE CITY SLICKERS, au début des années 40. Le succès arrive rapidement, dès leur premier enregistrement avec un titre pas forcément très subtil : « Der Fuehrer’s Face », qui tourne Aldof Hitler en ridicule. Pas subtil, mais efficace. De cette propagande sonore, Disney tirera un célèbre dessin animé avec Hitler, Hiro-Hito, Mussolini, et Donald Duck en travailleur affamé qui finira par se réveiller de son propre cauchemar. Ouf ! Il est américain, et non allemand. Le succès de cette pochade antinazie va permettre à Spike JONES de se consacrer à ce qu’il fait de mieux : à peu près n’importe quoi.

Comme il est avant tout percussionniste en plus d’être chef de meute, Spike JONES s’entoure de chanteurs. Chanteurs de variété, chanteurs d’opérette, mais également rois des borborygmes et autres bruits de bouches. Spike JONES fera même appel à Mel Blanc, la célèbre voix de Bugs Bunny ou Daffy Duck, officialisant ainsi une évidente proximité avec l’univers du cartoon. Car s’il est parodique, SPIKE JONES charrie également une bonne dose de délire. Sa façon d’introduire différentes déflagrations sonores, à grands coups de pistolet, de klaxon ou de kazoo au sein d’une même chanson fait immanquablement songer à Carl STALLING, le musicien des « Looney Tunes ». Son physique même renforce l’impression : Spike JONES est un échalas en costume à très gros carreaux, aux sourcils perpétuellement froncés. Mâchonnant du chewing-gum, il a constamment l’air sérieux, voire en colère, quelles que soient les circonstances.

Il devient donc auteur de chansons farfelues, voire débiles. Il sévit principalement dans des chansons d’amour sirupeuses, qu’il prend un immense plaisir à démolir à la dynamite. Il faut dire qu’il apparaît sur les télévisions américaines à la même époque que, disons, Perry COMO, et d’une multitude de chanteurs englués dans la guimauve. Spike JONES se fait également une spécialité de rejouer des thèmes connus de la musique classique. « Casse-noisette » le bien nommé, par exemple, ou l’ouverture de « Guillaume Tell », mais à grands renforts de casseroles. Une des nombreuses compilations qui lui sont dédiées sortira d’ailleurs sous le titre de Spike JONES Is Murdering The Classics. Tout un programme.

Spike JONES fait partie de la lignée des iconoclastes inclassables. Cousin de Bugs Bunny et des Marx Brothers*, il sera lui-même une influence très importante pour Frank ZAPPA. On retrouve en effet chez les deux hommes, en plus d’un indéniable talent pour l’humour et le spectacle, une exigence très forte quant à l’interprétation des morceaux. Car si délire il y a, celui-ci est parfaitement organisé, le jeu de casseroles millimétré, le coup de pistolet sur le temps. Les CITY SLICKERS, sous leurs airs farfelus, prennent le délire au sérieux, tout comme Frank ZAPPA le fera en son temps. Parions également qu’un Mike PATTON connaît bien le bonhomme. Ses improvisations vocales à base de bruits de bouche sont déjà chez Spike JONES, aussi étonnant que cela puisse paraître.

Ce vinyl de 1967 est un excellent moyen de découvrir Spike JONES. Il a depuis été réédité en CD. Il existe pas mal d’autres compilations, et pas de véritable discographie, au sens où on l’entend aujourd’hui. Grand bonhomme, mal connu en France, Spike JONES a peut-être souffert du manque de reconnaissance que connaissent parfois les amuseurs publics. Il faut absolument écouter cet ovni de la variété américaine, réjouissant aujourd’hui comme il y a 70 ans.

*Et notamment de Harpo, bien sûr !

A lire aussi en VARIÉTÉ INTERNATIONALE par LE BARON :


SECRET CHIEFS 3
Le Mani Destre Recise Degli Ultimi Uomini (2009)
Des nonnes et des Zombies




John ZORN
The Big Gundown (1985)
C'era una volta Ennio e John


Marquez et partagez





 
   LE BARON

 
  N/A



Non disponible


- the Best Of Spike Jones And His City Slickers C
1. William Tell Overture
2. Chloe
3. My Old Flame
4. The Glow Worm
5. None But The Lonely Heart
6. Laura
7. The Man On The Flying Trapese
8. You Always Hurt The One You Love
9. Der Fuehrer's Face
10. Dance Of The Hours
11. Hawaiian War Chant



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod