Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1971 Made In Germany

MADE IN GERMANY - Made In Germany (1971)
Par WALTERSMOKE le 16 Janvier 2017          Consultée 924 fois

Quand on creuse le krautrock, c'est un passage obligé de devoir se farcir des groupes qui n'en relèvent pas. Car bien sûr, il est toujours des gens qui se sentent obligés de voir dans le premier c(h)ar d'Allemands venus ce bon vieux rock choucroute, ce qui n'est pas toujours le cas. Oh, bien sûr, parfois ça permet de belles découvertes (Eloy, Emma Myldenberger), mais surtout un bon paquet d'horreurs indicibles qu'il convient d'enterrer au fond du jardin. Chose qu'on ne fera pas avec Made in Germany.

Né en plein milieu des années 60, Made in Germany, né des cendres de divers groupes et s'appelant autrefois Take Five, a pendant un bon moment tracé sa route dans les rues de Berlin-Ouest, la fameuse enclave « occidentale » de la RDA. Le groupe a d'ailleurs tardé à entrer dans les studios pour enregistrer un album, ce qui ne l'a pas empêché de se faire remarquer bien avant. Ainsi remporte-t-il en 1968 le premier prix d'un concours de musique beat. Mais ce qui caractérise surtout Made in Germany, tous styles confondus, c'est son chant, notamment tenu par une femme, du nom de Rita Peuker. Un élément (trop) original qui permet de prendre l'ascendant sur la quasi-totalité de la scène musicale, notamment notre cher krautrock aux chanteurs si incroyables (c'est le cas de le dire quand on écoute Kraan).

Made in Germany, ce n'est pas qu'une voix, cependant. C'est aussi une musique au potentiel qui ne demandait qu'à être exploité, ce qui a été le cas en 1971, avec un premier (et dernier) album qu'on imagine, ou plutôt espère, être de bonne qualité. C'est pourtant pas gagné avec le morceau-titre qui l'ouvre. Made in Germany, du rock ? Mais bien sûr, si l'on admet que rock = variétoche gentillette. Allez, le refrain s'ancre vite fait dans la tête, mais pas pour longtemps. Sauf que c'était une introduction trompeuse. Dès le second morceau, "The Arrow and the Song", le groupe passe immédiatement à la vitesse supérieure, avec un morceau progressif de très haut vol, qui en plus ne se perd pas dans des emphases grandiloquentes. Entre la voix de Peuker qui sait frapper fort, et ses camarades aux autres instruments qui abattent un travail formidable, on peut dire que Made in Germany représente une idée qu'on peut se faire du rock progressif inventif et pas chiant. Quant à "Man in History", l'autre mouvement progressif notable, il force un peu sur la grandiloquence, mais il sait s'arrêter à temps.
Côté pop, le groupe n'est pas en reste. Bon, peut-être pas sur le morceau-titre, mais le début de la face B fait s’enchaîner "Don't Forget The Time", une chanson qui a au moins le mérite de grandement atténuer la niaiserie dont risque de faire preuve Made in Germany, et "Away", un peu long mais au rythme ô combien efficace associé à une musicalité qui ne faillit pas.

Malgré une expérience relativement longue (6 ans d'existence), Made in Germany ne peut s'empêcher de rater quelques morceaux, comme sur tout bon premier album qui se respecte. J'ai déjà parlé plus haut du morceau-titre, mais il n'est pas seul. Il y a également "Leisure", qui sort l'orgue, mais se plante dans d'inutiles longueurs, rendant la fin de la face A très, très pénible. En parallèle, "Custom of Life" possède des paroles à la tautologie peu avenante, mais la musique rend l'écoute passable. Et puis, niveau production, l'album accuse le coup, il a mal vieilli et met mal en valeur la musique par moments.

Made in Germany avait toutefois tous les atouts en main pour devenir un intéressant groupe à suivre, surtout avec une voix féminine et agréable à écouter. Encore une fois, le destin s'est joué d'un groupe de musique, qui n'a pas su concrétiser. Le plus grave (et le coup de grâce) ayant sans doute été le départ de Rita Peuker, qui a retiré une grosse partie de la plus-value de Made in Germany. Nous reste donc un album studio au parfum d'inachevé, et quelques singles passables.

Note réelle : 3,5/5

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par WALTERSMOKE :


EMBRYO
Embryo's Rache (1971)
L'embryon se développe




KING CRIMSON
Sailor's Tales (2017)
Trois matelots perdus


Marquez et partagez





 
   WALTERSMOKE

 
  N/A



- Rita Peuker (chant, percussions)
- Wolfgang Schulz (guitare, chant, percussions)
- Stephan Pade (basse, chant, percussions)
- Hans-dieter Graber (orgue, piano)
- Dieter Alsleben (batterie, percussions)
- Joachim Pade (vents, chant, percussions)


1. Made In Germany
2. The Arrow And The Song
3. Find Your Way
4. Pain Of War
5. Leisure
6. Don't Forget The Time
7. Away
8. Ma In History
9. Custom Of Life



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod