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1968 Tighten Up

ARCHIE BELL & THE DRELLS - Tighten Up (1968)
Par LE KINGBEE le 15 Février 2017          Consultée 1114 fois

Voici l’un des nombreux exemples de métissages liés à la Soul durant la seconde partie des sixties. Archie BELL, natif d’Henderson une bourgade située entre Dallas et Shreveport, fait son apprentissage sur les bancs de sa paroisse. Mais le garçon bifurque très vite vers d’autres horizons. L’église et l’école ne sont pas sa tasse de thé, Archie s’intéresse au Blues qui inonde les tavernes noires de Houston puis bifurque vers le doo-wop. Il chante brièvement au sein de Little Pop & The Fireballs et décide de monter son propre groupe The DRELLS avec trois potes James Wise, Willie Parnell et Huey "Billy" Butler. Influencé par la Soul de Chicago, le quatuor participe alors au circuit des lycées raflant pas mal de prix lors de divers concours. Le groupe est repéré par Skipper Lee Frazier, un animateur radio qui leur permet d’enregistrer un premier 45 tours sur le label Ovide. Le single ne connait pas le moindre succès, idem pour les deux suivants mais Frazier n’est pas homme à renoncer, il est certain de détenir une pépite.

Il réunit le groupe qu’il assemble avec les TSU Toronados avec deux titres à la clef : "Dog Eat Dog" couplé à "Tighten Up*". Gravé en 1967, il faudra plusieurs semaines pour que le disque perce enfin. Les animateurs radio texans mettent en avant la face B ("Tighten Up") et le titre fait une fulgurante apparition sur les ondes texanes. Il ne faut pas longtemps pour que le staff d’Atlantic Records s’empare du single. En octobre 67, la firme expédie les quatre texans au Jones Town Studio de Houston pour réenregistrer "Tighten Up" et "A Soldat’s Prayer". Au printemps 68, le titre décroche la première place des charts R&B et Pop à la surprise générale. Atlantic décide de battre le fer pendant qu’il est chaud et décide de mettre en boite un second single, sauf que le père Archie Bell s’est comme volatilisé. Ne croyant pas au succès du disque, le texan s’est engagé dans l’armée. Par chance le bonhomme est en convalescence sur une base allemande suite à une balle reçue dans les rizières vietnamiennes. La maison Atlantic profite de la première permission du troufion pour remettre le couvert. Le 15 mars le groupe au complet n’a le temps que de graver "Tighten Up, Part 2". Atlantic insiste auprès de son nouveau poulain, il n’est pas question pour la firme de laisser tomber un chanteur qui décroche un Numéro Un dès son premier single. Le 19 avril, en guise de permission, le soldat Archie Bell enregistre à Houston avec ses potes sept titres supplémentaires. Il faut dire qu’on ne chôme pas chez Atlantic, le temps c’est de l’argent. Détail amusant qui reflète bien le milieu de charognards tournant dans le sillage de l’Industrie du disque, pendant qu’Archie Bell était indisponible pour cause d’obligations militaires, plusieurs petits ensembles sillonnent le pays sous le nom d’Archie Bell & The Drells.

C’est donc en 1968, que sort le premier disque du groupe tout simplement baptisé Tighten Up du nom de leur premier succès. Ce premier jet reste marqué bien évidemment par les deux parties de "Tighten Up", un morceau festif et décontracté dédié à la dance. D’ailleurs la formation l’annonce clairement dès l’intro : "Eh nous sommes Archie Bell and The Drells de Houston. Nous ne faisons pas que chanter, nous dansons aussi fort bien", ajoutez y une ligne de basse capable de réveiller un sourd, des claquements de mains, des sifflements, un chorus funky, un dialogue entre les différents membres et les guitares de Cal et Will Thomas et vous avez entre les mains un Numéro Un imparable. L’album est orienté vers un éclectisme qui définit parfaitement les influences du combo vocal. On retrouve ici des titres de danse "A Thousand Wonders", une compo de Cal Thomas, "Knock On Wood" popularisé par Eddie Wood, "In The Midnight Hour" gros succès de Wilson PICKETT avec une brève intro à l’orgue. Ces différents titres sont en quelque sorte le trait d’union entre les danses à la mode du début sixties (twist, jerk, pop-eye, madison) et le Disco qui ne tardera pas à déferler. Archie et ses Drells se montrent également excellents dans le domaine de la ballade : "A Soldier’s Prayer" un slow soul militant,""I Don’t Wanna Be A Playboy" qui s’inscrit pleinement dans un registre Philly Soul (futur répertoire de la formation) ou bien encore "You’re Mine" une bonne ballade épicée de cuivre et d’harmonies vocales proches du doo-wop.

La suite sera moins rose pour Archie Bell & The Drells. Confié aux producteurs Leon Huff et Kenny Gamble le groupe connaîtra encore quelques succès dès l’année suivante avec "I Can’t Stop Dancing" qui intègre le Top Ten des charts R&B, mais l’album There’s Gonna Be A Showdown malgré un certain raffinement restera comme un échec commercial. Démobilisé en avril 69, Archie Bell entraînera son jeune frère Lee au sein des Drells afin de concocter de brillantes chorégraphies qui feront fureur sur scène mais sans impact sur disque. Malgré les efforts de l’équipe Gamble & Huff et d’excellents disques, le répertoire des Drells marque la fin d’une époque. En 1970, Atlantic ne renouvelle pas leur contrat. Le groupe parviendra néanmoins à revenir dans les charts à de rares occasions. Les derniers succès "I Could Dance All Night" enregistré à Muscle Shoals et "Let’s Groove", un titre Disco représentatif du Philly Sound grimpant dans le Top Ten seront leur chant du Cygne. En 1981, Archie se séparera des Drells et intègre les classements pour la dernière fois avec "Any Time Is Right". Les modes et les tendances avaient changé depuis des lustres. Le groupe se produira toutefois lors de tournées Rétro, les créateurs de "Tighten Up" n’étant jamais oubliés par un public vieillissant. En 2016, le groupe fêtait son cinquantième anniversaire sur scène et en décembre le label Big Break Records leur consacrait une compilation sous forme de double CD intitulée Let’s Groove – The Archie Bell & The Drells Story.

*Titre incontournable des Drells, "Tighten Up" connaitra plusieurs relectures : Benny Gordon & The Soul Brothers, le groupe anglais The CLASSMATES, la formation du Soleil Levant YELLOW MAGIC ORCHESTRA en offriront des versions qui ne resteront pas dans les anales. Eddy MITCHELL se servira du titre en fond sonore pour la présentation de ses musiciens sur l’album 7 Colts Pour Schmoll. Le titre sera repris en Zydeco par Beau Jocque & The Zydeco High Rollers et plus tard par les Bamboos pour une interprétation vintage. Mais aucune de ces versions ne retransmet le punch festif, le rythme et le groove de la version originale.

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   LE KINGBEE

 
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- Archie Bell (chant.)
- Huey 'billy' Butler (chant)
- James Wise (chant.)
- Willie Parnell (chant)
- Joe Cross (chant)
- Will Thomas (guitare)
- Cal Thomas (guitare)
- Jerry Jenkins (basse)
- Dwight Burns (batterie)
- Robert Sanders (orgue)
- Leroy Lewis (saxophone)
- Nelson Mills (saxophone)
- Darryl Busby (saxophone)
- Clarence 'creeper' Harper (trompette)


1. Tighten Up (part 1).
2. Tighten Up (part 2).
3. I Don't Wanna Be A Playboy.
4. You're Mine.
5. Knock On Wood.
6. Give Me Time.
7. In The Midnight Hour.
8. When You Left Heartache Began.
9. A Thousand Wonders.
10. A Soldier's Prayers, 1967.



             



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