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FOLK-ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style : Wurtemberg, Machin
- Membre : Alan Stivell , Ys, Tri Yann, Magma, Gilles Servat , Goldman Jean-jacques
- Style + Membre : Malicorne

René WERNEER - Ecoutez Tous, Pauvres Et Riches (1978)
Par MARCO STIVELL le 16 Février 2017          Consultée 2172 fois

Sept ans. Peut-être huit... C'est le temps qu'il m'a fallu pour trouver ce disque. Ca ne semble pas grand-chose, mais à un rythme de recherche effréné et régulier, c'est long ! Le deuxième album de René WERNEER et L'HABIT DE PLUMES se trouvaient parfois en vente sur Internet, mais à un prix déconcertant. En tant que fan d'Alan STIVELL et ayant tous les disques des musiciens de son groupe mythique sauf celui-ci, on pouvait parler de Saint Graal ! La Dame du Lac a eu pitié de ma personne, l'occasion plus qu'abordable s'est présentée d'elle-même au final, comme quoi...

C'est donc avec un certain soulagement que l'on pose le saphir sur le sillon, car on parle évidemment de vinyle. Difficile d'espérer retrouver la magie intégrale du premier effort de René WERNEER en solo, surtout que l'introduction nous propose une énergie rock avec urgence, par opposition aux mesures planantes de "L'Habit de Plumes", le morceau. Avec une intention différente donc, ce "Branle de Daigny" ne dépareille pas en termes de propos ni de qualité.

L'influence rock progressive, délestée de ses orgues vaporeux, est présente avec un certain mordant, dans le son de la guitare, de la basse et de la batterie, délicieusement virtuoses et "lourdes" en même temps. Prenons le cas similaire d'"Arles Qui Est en France", en début de seconde face, qui repose sur des métriques savantes avec des envolées de guitares virtuoses. La musique se veut narrative, plus encore que sur le premier opus, mais les textes et la sélection du répertoire francophone demeure un point fort. Pour cette chanson, l'artiste joint une note croustillante : "Chanson de compagnon, ce Tour de France évite les pays du nord de la Loire. L'étude des techniques régionales n'exclut pas l'amour du soleil."

On retrouve effectivement les notes sur la pochette simple alors que la précédente était double, avec des dessins. Celle-ci est peut-être moins saisissante, mais le plaisir rattaché aux visuels des disques de folk et rock progressifs des années 70 nous gagne forcément. Tout comme l'ambiance générale, les morceaux pleins de surprises... Même si le violoniste que l'on a tant adoré se retire au profit du chanteur que l'on a découvert après la fin de sa collaboration avec STIVELL.

Sa voix splendide, quoique parfois enregistrée d'une drôle de manière (sur "Arles Qui Est en France" justement), se dédouble en polyphonie, grande nouveauté de l'opus. L'effet est splendide, on l'entend aussi sur "Ecoutez Tous, Pauvres et Riches", chanson empreinte d'un contexte millénaire rappelant que la danse de toute sorte était très mal vue par le clergé en France jusqu'au début du XXème siècle, et le non moins excellent "Au Château de Belfort". Cet air de conscrit se conclut par une danse psychédélique au son très lourd, presque doom/heavy-metal ! Dans la lignée de l'album Urba de TRI YANN, un an avant. Les "Allemandes" font intervenir des harmonies de trombones, celle du duc de Brunswick tout comme la "Gaillarde" de la seconde face sont dans une veine très STEELEYE SPAN de l'année 1971.

Les arrangements sont très riches (et parfois très "pauvres", épurés !) et le violon apparaît comme un invité de marque, sur la "Gaillarde" ou la "Pavotte" composée par le guitariste John Faure. Gavotte ou pavane, "ou bien y a-t-il un rapport avec une fleur hallucinogène ?" écrit WERNEER avec réflexion. En tout cas, c'est superbe, enchanteur. Que dire alors du "Récit des Plus Grandes Misères" et du "Sort des Mariniers", présentés comme des formes de blues blanc ? Ils nous viennent pour l'un des bûcherons du Canada avec une passerelle pour ceux d'Auvergne qui travaillaient dans le Morvan infesté de loups en plein hiver, pour l'autre des marins bordelais qui "phantasmaient" sur les belles filles, les emmenaient parfois avec eux "à leurs risques et périls".

On se souvient d'un premier album homogène, avec une rupture nette, le "Reel de Saint-Irénée", morceau court pour violon seul. Ici, la diversité est un atout de même qu'un meilleur équilibre sans doute, avec plusieurs interludes (la "Pavane" de Thomas MORLEY, compositeur de la Renaissance, au clavecin, etc). On pense à MALICORNE et son Bestiaire paru la même année, mais avec une touche plus fidèle au prog classique. Un beau trésor.

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   MARCO STIVELL

 
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- René Werneer (chant, violon, clavecin, orgues)
- John Faure (guitares, banjo, choeurs)
- Pierre Roussel (basse)
- Pierre Marcault (batterie, percussions)
- + Bugles, Trombones, Violoncelles, Quatu


1. Branle De Daigny
2. Le Sort Des Mariniers
3. Pavotte
4. Au Château De Belfort
5. Allemande Du Duc De Brunswick
6. Arles Qui Est En France
7. Allemande D' Entrecasteaux
8. Le Récit Des Plus Grandes Misères
9. Le Docteur Bull Va à La Châtre
10. Ecoutez Tous Pauvres Et Riches
11. Gaillarde
12. Pavane



             



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