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ROCK ATMOSPHéRIQUE  |  STUDIO

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The GATHERING - Home (2006)
Par CTHN429 le 21 Juin 2006          Consultée 8239 fois

The Gathering est un groupe qui ne fait rien comme les autres. Les hollandais, depuis l’arrivée de Anneke van Giersbergen en 1994, n’ont jamais choisi la facilité : alors que bien des formations trouvent un style et s’y tiennent, eux ne cessent de progresser, d’évoluer vers de nouveaux horizons musicaux en prenant à contre-pied leurs fans. De Mandylion (1995) à Souvenirs (2003 et deux ans d’écriture), le groupe va toucher un grand nombre de style : metal (c’est d’ailleurs l’étiquette qui colle à la peau du groupe alors qu’il a abandonné depuis bien longtemps ce style…), pop, rock, trip hop, atmosphérique, expérimental… Bref, il n’est pas possible de définir le style de Gathering, étant donné qu’il est réinventé à chaque album.

Pourtant, alors que les fans attendaient avec une fébrilité certaine l’album suivant, une nouvelle a mis la communauté en émoi. Le producteur de Home serait celui de How to mesure a planet. Ce double album, sorti en 1998, a marqué une évolution majeure au sein du groupe. Exit alors les sonorités metal, bonjour à une musique plus expérimentale et atmosphérique, où les synthés donnent une ambiance si particulière. Que pouvait-on attendre alors de cet album ? Un retour 8 ans en arrière ou encore une évolution ? Comme avec The Gathering, rien n’est simple, la réponse à cette dernière question pourrait être « un peu des deux ».

Le changement, on le retrouve essentiellement avec deux titres. "Shortest Day" ouvre l’album par un morceau assez simpliste et finalement jugé grand public pour le fan du groupe. Cette chanson a dérouté pas mal de monde dans la communauté gatheringoise, d’autant plus qu’elle était disponible quelques semaines avant la sortie de l’album comme cadeau du groupe à ses fans. Mais la chanson la plus déroutante n’est pas forcément celle qu’on croit et on s’en aperçoit avec "Solace". Des voix en italien, espagnol ou français surprennent l’auditeur, qui se trouve sans doute en face du morceau le plus expérimental du groupe.

Le reste de l’album est plus consensuel. Le fan se trouvera en terrain connu avec certains morceaux, bien marqué de l’empreinte du groupe. On pense à "In Beetween", "Your troubles are over", "Box" ou encore "Alone", qu’on avait pu entendre en acoustique sur leur DVD A sound Relief et qui nous est donnée dans une version plus électronique et électrique.

Cet album nous fait donc voyager entre différents sentiments. Tantôt désarçonné, tantôt en terrain connu et tantôt frappé par la magie d’un titre. "Waking hour" nous marque par sa progression constante, ces changements de rythme, le piano entrecoupé de guitares et de batterie et la voix d’Anneke. Ah cette voix… on a parfois l’impression que les instruments ne l’accompagnent pas car elle devient un instrument parmi les autres. "A noise severe" est un autre titre très marquant. L’atmosphère est lourde, presqu’oppressante. Le synthé y tient une place primordiale, que ce soit pendant la partie chantée que pendant cette minute trente qui clôt le morceau, qui frise avec l’expérimental et se termine de manière angoissante. Certains y voient (ou plutôt entendent) le successeur de "Travel", morceau mythique du groupe que l’on trouve sur How to mesure a planet.

On tombe dans l’intimisme avec "Forgotten", où le dialogue est permanent entre le piano et Anneke ou dans l’angoissant avec "Home", qui aurait du clore l’album avec un final plus rassurant que le reste du morceau… ou de l’album ! Mais il aurait pu seulement car nous avons le droit une autre version de "Forgotten", avec beaucoup plus de synthé. Cette version est finalement anecdotique, comme peuvent l’être "Fatigue" et "The quiet one" qui font figure d’intermède entre deux phases de l’album.

Que retenir au final de cet album ? Tout d’abord qu’il prouve une nouvelle fois que The Gathering est inclassable et que leur musique n’est résolument pas gaie. Au départ, le groupe devait faire un album plus électrique, plus metal. Mais en choisissant d’enregistrer Home dans une ancienne église reconvertie en studio, le groupe s’est visiblement imprégné des lieux et sort cet album à la fois angoissant, planant, parfois déroutant et…rendu magique par la voix d’Anneke! C’est sans doute l’album le moins accessible du groupe (contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord) et il faudra plusieurs écoutes pour admirer cette nouvelle œuvre majeure de The Gathering. Croyez-moi, ça en vaut la peine !

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   CTHN429

 
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- Anneke Van Giersbergen (chant)
- Frank Boeijen (claviers)
- Marjolein Kooijman (basse)
- Hans Rutten (batterie)
- Rene Rutten (guitares)


1. Shortest Day
2. In Beetween
3. Alone
4. Waking Hour
5. Fatigue
6. A Noise Severe
7. Forgotten
8. Solace
9. Your Troubles Are Over
10. Box
11. The Quiet One
12. Home
13. Forgotten Reprise



             



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