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The GATHERING - If-then-else (2000)
Par AIGLE BLANC le 16 Juillet 2015          Consultée 2708 fois

Dans la discographie de THE GATHERING, If-Then-Else est peut-être l'album dont les fans parlent le moins. En effet, cet opus, contrairement aux précédents, ne contient pas de titres majeurs comme le furent en leur temps "In Motion" (Mandylion), "The Earth Is My Witness" (Nighttime Birds), "Travel" (How to Measure a Planet). De plus, après une période de constante évolution musicale, If-Then-Else marque non pas tant une régression, mais une pause. A lui de supporter le lourd patronage du double album How to Measure a Planet (1998) qui avait vu le groupe hollandais étendre son champ d'investigation jusqu'aux confins du space rock, voire de l'ambient, autant de facettes condensées au point de non retour dans le titre éponyme avoisinant les 30 minutes.
Le successeur de ce grand opus plutôt expérimental ne poursuit pas le voyage sur les mêmes terres psychédéliques ni avec la même originalité. De là à affirmer que cet album mérite la place relativement quelconque qu'on lui attribue au sein de la carrière du groupe, voici un pas que ladite chronique ne franchira pas.

Tout d'abord, ce disque ne comporte aucun moment faible alors que How to Measure..., au-delà de son audace et de son importance historique, souffrait de longueurs et d'un démarrage pour le moins laborieux avec trois titres initiaux à la lenteur répétitive et soporifique. Ici, les plages s'enchaînent harmonieusement, avec un équilibre entre les moments rock toujours aussi accrocheurs et les passages plus atmosphériques qui évitent les pièges de l'abstraction auteurisante. Autrement dit, sur le plan du rythme, If-Then-Else s'avère plus dynamique que How to Measure... quoique pas aussi métal que Nighttime Birds, lequel ne l'était pas autant que Mandylion. Les fans de la première heure doivent se rendre à l'évidence : The GATHERING s'est irréversiblement éloigné du doom métal de ses débuts. Et même d'une certaine façon du rock lui-même, leur musique se rapprochant toujours plus d'une pop sophistiquée de grande qualité.

Si cet opus n'est pas grandiose, il s'avère en revanche d'une indéniable qualité sur le plan des harmonies, des climats, des textures et de la palette sonore. Le son du groupe trouve ici une sorte d'aboutissement dans la finesse de ses timbres et la subtilité de ses ambiances oniriques. J'en profite pour saluer le très beau travail des ingénieurs du son Zlaya Hadzich et Dick Kemper. Le groupe n'éprouve plus le besoin d'en jeter plein les oreilles, contrairement à l'époque de Mandylion quand il était animé d'une soif de reconnaissance. La guitare s'y montre moins délibérément abrasive, au profit de climats planants fort plaisants. La voix d'Anneke est mise plus en avant, ce qui couplé avec sa maîtrise grandissante du chant, contribue au charme irrésistible de l'ensemble.

Cette évolution vers plus de douceur se fait sans heurt grâce notamment à quelques titres qui n'auraient pas dépareillé sur l'album précédent : écoutez les très rock "Rollercoaster", "Shot to Pieces" et "Colorado Incident" aux riffs bien sentis pour vous assurer que le groupe n'a rien perdu de sa puissance de frappe. Ca claque, ça secoue, le tout avec la concision habituelle du rock et un chant énergique d'Anneke. Très efficaces. Le groupe peut même se permettre un aparté blues dans le dernier titre cité avant une avalanche de riffs mordants sans que cela dénature sa composition. Quelle maîtrise !
Aussi réussis soient les titres rock, c'est aux plages les plus pop atmosphériques que l'album doit ses meilleurs moments. On peut y dénicher même quelques pépites.

Commençons par les deux instrumentaux : "Beautiful War" surprend non pas tant par ses riffs de guitares très doom mais par sa section d'instruments à vent qui font leur entrée dans la seconde moitié du morceau. Le hautbois d'Emmeke Bressers, le Cor de Bart van Vegchel et le trombone d'Ad Verspaandonk apportent à la musique de THE GATHERING des couleurs champêtres étonnantes mais totalement intégrées à l'esprit de la composition. Une réussite.
L'instrumental "Pathfinder" qui conclut l'album est rythmé par une séquence monotone délivrée par le vibraphone d'Hugo Prinsen Geerligs tandis que les cordes pincées d'un violoncelle prennent de plus en plus d'ampleur. En arrière-plan, le trombone et le cor soulignent l'assise méditative de l'ensemble. C'est original certes, mais pas d'un grand intérêt. Peut-être le titre en trop de cette livrée.

Infiniment plus intéressantes sont les offrandes suivantes : "Amity", "Analog Park", "Herbal Movement" et "Saturnine". Ces quatre titres glissent sur des territoires calmes transcendés par la beauté étourdissante des mélodies et la sensibilité vocale d'une Anneke ici au sommet de son art.
"Amity" joue sur la rythmique appuyée de la batterie de Hans Rutten et la scansion soutenue des claviers de Frank Boeijen utilisés comme un xylophone. La guitare électrique tapisse l'arrière-plan d'une note étirée en constante suspension. Là-dessus, Anneke glisse sa voix claire avec un sens impressionnant de la mesure, avant que le titre ne s'ouvre sur un pont d'une beauté extatique avec des claviers et vocalises au lyrisme en mode mineur. Sans-doute l'un des pics de l'album.
"Analog Park" lorgne du côté d'une ambiance plus urbaine, mais dont la poésie n'est pas exclue : poésie des néons nocturnes traversés par les phares des véhicules. Anneke double sa voix pour davantage d'efficacité. Le pont encore une fois surprend avec ses riffs doom et ses claviers scintillants.
"Herbal Movement" vaut surtout pour la guitare en picking réverbérée et le chant ultra mélodieux d'Anneke qui trouve ici des accents d'un lyrisme intense à donner des frissons. Durant le pont, les claviers se lâchent et offrent aux vocalises de la chanteuse un écrin absolument divin. Que d'émotions !
"Saturnine" est sans conteste le plus beau titre de l'album. C'est une chanson apparemment simple avec alternance couplets-refrains mais magnifiée par une section à cordes étonnante. Un violoncelle et un violon, d'abord fondus dans l'arrière-plan, puis prenant une ampleur inédite dans le dernier tiers de la composition qui sonne presque comme un quatuor classique. Vous pensez sans doute que THE GATHERING se prend trop au sérieux ? Que nenni ! Cette couleur classique ne sonne pas du tout comme un élément rapporté.
"Morphia's Waltz" s'avère de prime abord moins séduisante, mais convainc sur la durée. La section des cordes y prend une place plus centrale encore. Comme pour s'y accorder, René Rutten débranche sa guitare pour accompagner la chanson sur un mode acoustique convaincant. Est-ce de la pop ? Qui le sait ? Une chanson ? Oui incontestablement... et une fort belle chanson qui plus est, dans laquelle Anneke se frotte à la délicieuse Elizabeth Fraser, chanteuse de COCTEAU TWINS, en se risquant aux confins du Bel Canto.

If-Then-Else séduit en douceur grâce à la pureté des lignes vocales d'Anneke ainsi qu'à la qualité de l'espace sonore qui s'ouvre délicatement à l'acoustique d'une musique de chambre tout en frémissements.

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   AIGLE BLANC

 
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- Frank Boeijen (claviers, orgue hammond, fender rhodes)
- Anneke Van Giersbergen (chant, paroles)
- Hugo Prinsen Geerligs (basse)
- Hans Rutten (batterie, percussions)
- René Rutten (guitares électrique et acoustique)
- Bart Van Vegchel (cor)
- Ad Verspaandonk (trombone)
- Emmeke Bressers (hautbois)
- Jasper Slotboom (violoncelle)
- Marthe Kalkhoven (violoncelle)
- Jiska Ter Bals (violon)


1. Rollercoaster
2. Shot To Pièces
3. Amity
4. Bad Movie Scene
5. Colorado Incident
6. Beautiful War
7. Analog Park
8. Herbal Movement
9. Saturnine
10. Morphia Waltz
11. Pathfinder



             



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