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JAZZ ORCHESTRAL/BOP  |  STUDIO

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1958 Jazz In Silhouette

SUN RA - Jazz In Silhouette (1958)
Par TEEMO le 7 Mars 2017          Consultée 2040 fois

« Sun Ra », un nom énigmatique, doté d'une consonance divine, plus qu'un pseudonyme, une identité astrale et cosmique. Il s'agit de l'un des personnages ayant le plus marqué l'histoire de la musique et particulièrement celle du jazz. Entre le milieu des années 50 et le début des années 90, le « Pharaon » ne cesse d’enregistrer, la plupart du temps à la tête de son Arkestra. Jazz orchestral, boogie-woogie, piano stride etc, celui qui fut l'un des précurseurs du free jazz compte un nombre colossale de productions en tous genres. L'un de ses premiers faits d'armes date de 1959, s'intitule « Jazz in Silhouette » et est enregistré à Chicago dans les studios de son label de prédilection « El Saturn ».

Depuis son premier album « Jazz by Sun Ra » (1956) le claviériste est accompagné de son « Arkestra », une formation misant beaucoup sur la section des cuivres et saxophones et qui n'aura de cesse d'être alimentée notamment par des instruments plus exotiques collant à l'esthétique si particulière de Sun Ra.
« Jazz in Silhouette » est considéré comme étant un album clé de la vaste discographie du pianiste. Nous sommes au cœur de la première période de sa carrière se déroulant à Chicago. Au cours de ces années, Sun Ra explore surtout les big bands et le swing, à la manière des deux têtes d'affiche de l'époque Count Basie et Duke Ellington ; bien sûr sa recette est unique !

C'est un gong qui sonne le début du voyage sur « Enlightenment ». On se laisse d'abord guider par les rythmes chaloupés d'un piano chevauché par un saxophone aux intonations paresseuses. Puis s'impose un orchestre à la fois virile et massif faisant la part belle aux instruments les plus graves et imposant. L'album reste dans la veine des big band traditionnels bien que les improvisations battent au rythme du bop des années 40, citons par exemple le détonant « Blues at Midnight ». Les soli s'y font saillants et intenses !

Dompté avec brio par Sun Ra, l'Arkestra se dévoile comme étant une entité à part entière avec ses traits de caractère, ses sautes d'humeurs, son grain de folie, tantôt emprunt d'une mélancolie frivole (« Images » avec son introduction au piano), tantôt s'exprimant avec plein de vigueur (« Veltet »). Il y a parfois une certaine nonchalance ardente dans cette musique comme en témoigne « Hours After » avec ses sonorités molles et mielleuses. Le morceau « Saturn » démontre quant à lui que le style d'écriture de Sun Ra n'a rien de banal et a quelque chose de décalé et d'atypique mêlant complexité et nervosité. Il en est de même avec son jeu au piano qui, bien qu'il ne soit pas au cœur de l’œuvre, rappelle le style déstructuré et un peu bourru mais pourtant sensible de musiciens tels que Thelonious Monk et Ahmad Jamal.

Si « Jazz in Silhouette » reste un album relativement conventionnel, le morceau « Ancient Aiethopia » marque tout de même les prémices de l'époque expérimentale à venir : un thème à la cadence écrasante, une rythmique faite de percussions ensorcelantes, flûtes virevoltantes en improvisations simultanées, piano chaotique, chant incantatoire... Bref, 9 minutes qui vous transportent et vous donnent l'impression d'assister à un rite religieux. Brillant !

Au fil de sa carrière, Sun Ra s'aventure sur de nombreux terrains musicaux. Le jazz orchestral est au cœur de l'album « Jazz in Silhouette » et semble puiser certaines de ses influences dans le répertoire des fers de lance du genre. De plus, certains morceaux, par leur aspect avant-gardiste et relativement étendus constituent un aperçu d'un style qui deviendra le cheval de bataille du natif de Birmingham. A la fois équilibré et étonnant, traditionnel mais aussi visionnaire, « Jazz in Silhouette » porte légitimement le statut d'album phare de la carrière de Herman Poole Blount alias Sun Ra.

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- Sun Ra (piano, celeste, gong)
- Hobart Dotson (trompette)
- Marshall Allen
- James Spaulding (saxophone alto, flute, percussion)
- John Gilmore (saxophone alto, percussion)
- Bo Bailey (trombone)
- Pat Patrick (saxophone bariton, flute, percussion)
- Charles Davis (saxophone bariton, percussion)
- Ronnie Boykins (basse)
- William Cochran (batterie)


1. Enlightenment
2. Saturn
3. Velvet
4. Ancient Aiethopia
5. Hours After
6. Horoscope
7. Images
8. Blues At Midnight



             



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