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PROTO POST PUNK   |  STUDIO

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1978 The Modern Dance
Dub Housing
 

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PERE UBU - Dub Housing (1978)
Par NOSFERATU le 26 Mars 2017          Consultée 1489 fois

Le projet PERE UBU, originaire de Cleveland (le trou de cul du monde pour les loosers locaux), a été lancé par le délirant David Thomas, au sein d’abord des « stoogiens » ROCKET FROM THE CRYT dès 74. Les membres de ce combo précurseur créeront par la suite les furieux DEAD BOYS (le top de la punkitude soixante dix-septarde ) et donc PERE UBU, sous l’influence littéraire pataphysique du père Alfred Jarry.
Le premier PERE UBU fut un coup de tonnerre dans le monde tumultueux des musiques dites d’avant-garde. Voilà un skeud qui proposait en effet une sorte de mélange de garage rock sixties et d’industriel avant l’heure. On parlera d’avant garage pour identifier ce bruit jusqu’alors non identifié. En gros, une rencontre hallucinante entre le psychédélisme des SEEDS, le blues détraqué de CAPTAIN BEEFHEART et le sider rock ultra violent des STOOGES, voire un lointain écho jazzy des divagations cosmiques de SUN RA.
Alors post punk le PERE UBU ? Beaucoup de critiques rock, dès l’époque où le disque sortit (1977), le classèrent rapidement dans cette scène plutôt hétéroclite qui peut être aussi vaste et floue que le courant appelé new wave. D’autres pensèrent avec le temps que c’était plutôt du proto punk qui allait justement annoncer à lui tout seul le punk et le post punk, car il se dégage de cette œuvre une ambiance encore « seventies »… Dans tous les cas de figures, un album fondamental, matrice de tous les styles expérimentaux à venir.

Et on ne change pas de recette sur « dub housing ». On va même plus loin au niveau de la déjante quasi intégrale.
A la production, le groupe reprend le producteur du premier disque, le très chramé du bulbe Ken Harman qui semble en osmose totale avec la bande à Thomas.
Ce qui marque, ce sont bien sûr les vocaux de ce dernier. J’en connais plus d’un(e) qui ne supportent pas cet étrange organe vocal qui ferait passer les cris du bébé du film « Erarserhead » pour du CARUSO ! En effet, la voix est à la limite de la folie sur « navyy » . On entend même des imitations d’un chimpanzé sur le morceau éponyme de l’album. Sur «Pa Ubu», le cri est tellement insupportable que c’en est plaisant ! Sinon, les vocaux sont aussi répétitifs, samplés («On the surface»), fantômatiques («Thriller»).
La guitare joue sur les sonorités « acid/psychédéliques » («Navyy») terriblement influencées par le frappadingue CAPTAIN BEEFHEART. Le solo de «Navy» sur le même morceau semble sortir de la fournaise de « Trout mask replica ». Sur «Caligari’s mirror», la gratte devient même toute molle, un peu comme si SYD BARRET prêtait main forte à ses poulains en leur donnant des drogues lymphatiques…
Le versant dadaïste se retrouve aussi dans ces rythmiques foutraques et tous ces crissements que l’on entend ici et là. Mais ce n’est pas non plus le bruit « kraftwerkien » et ultra agressif de leurs contemporains anglais, les nihilistes THROBBING GRISTLE. On sent une déconstruction des accords du blues poussés à son maximum. Grosso modo, le gang s’est imprégné d’une philosophie structuraliste à la DERRIDA. Vous suivez ? Moi non plus. L’atmosphère du titre éponyme est proche de celle des MOTHERS OF INVENTION de 67. Le refrain de « Calgari’s mirror», très sixties, parodie les BEATLES période « sergent poivre » avec aussi une ambiance qui n’est pas loin des 13TH FLOOR ELEVATORS.

Le must de cette orgie sonore reste en tout cas l’inquiétant «Thriller» avec ses bruits d’insectes, ses collages pompés sur l’axe CHROME/RESIDENTS. Sinon «Drinking Wine Spodyody» annonce carrément la no wave d’un JAMES CHANCE et «Pa Ubu», le surf space rock de MAN OR ASTROMAN ? «Codex» résonne même comme du ENNIO MORRICONE disjoncté et primitif.
En écoutant ce disque, on a la bizarre impression de tout le temps tomber et de se relever péniblement. C’est une sorte de délire masochiste mais évidemment on en redemande.
A la réécoute, je me demande d’ailleurs si je ne le préfère pas au premier.

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   NOSFERATU

 
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- Tom Herman (guitare, guitare basse, orgue)
- Scott Krauss (batterie)
- Tony Maimone (basse, guitare, piano)
- Allen Ravenstine (synthes, saxophone)
- David Thomas (chant, orgue)


- navvy
- on The Surface
- dub Housing
- caligari's Mirror
- thriller!
- i Will Wait
- drinking Wine Spodyody
- ubu Dance Party
- blow Daddy-o
- codex



             



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