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1987 Soul-Crusher
1995 Astro-Creep : 2000
 

1987 Soul-crusher
1989 Make Them Die Slowly
1992 La Sexorcisto
1995 Astro Creep : 2000

WHITE ZOMBIE - Soul-crusher (1987)
Par NOSFERATU le 19 Août 2022          Consultée 708 fois

Le cas WHITE ZOMBIE. Un groupe à polémiques. D’un côté, les discours des intégristes du rock underground ne jurant que par les débuts frappadingues du groupe et ceux des fanatiques de 'métal attitude' taillée pour les stades à la KISS.
Encore une fois, ainsi que d’autres formations plutôt dures des années 90 comme HELMET,THERAPY ?, voire TODAY IS THE DAY, on est évidemment partagé. Et on avoue avoir découvert la bande à ROB ZOMBIE avec le tumultueux La Sexorcisto, suite d’ailleurs à une excellente chronique dans le magazine Best.

New-York 1985. Trois scènes existaient dans le rock extrême local. Celle du hardcore avec les charges furieuses de CRO MAGS et d’ADRENALIN O.D. Celle plus 'arty' perpétuant la geste des activistes de la 'no wave' autour de formations étiquetées 'noise rock' comme SWANS ou SONIC YOUTH. Celle enfin, plus métal, avec OVERKILL oeuvrant dans un style speed/thrash assez conventionnel.
Ces influences locales touchent bien sûr l’esprit tourmenté d’un certain Rob 'Dirt' Straker, étudiant en audio-visuel travaillant comme graphiste dans un magazine pornographique et friand de 'sub-cultures' tournant autour des 'comics', des films d’horreur, des 'pelloches' z fifties. Appartient-il d’ailleurs encore à la race humaine ? Avec déjà ses 'dreadlocks', adorateur devant l’éternel de Lux Interior (CRAMPS), il ressemble à un mutant américain gavé aux décibels de MOTORHEAD, de KISS et de surf. Une sorte de Charles MANSON engendré par un alien en quelque sorte qui se lance dans une carrière de hurleur.
WHITE ZOMBIE était ainsi une bande de 'freaks' dégénérés issus de la grosse pomme, fanatiques de culture bis tout azimut. La compagne de Rob, Shauna Reynolds, qui va prendre le nom plus sexy de Sean Yseult, sorte de Poison Ivy (toujours la référence aux CRAMPS) du métal 'stoner', prend la basse.
Pochettes, design, vidéos, concerts, Rob, en véritable 'chaman' omniscient veut s’occuper de tout ce qui tourne autour de l’inquiétante secte.
Outre les CRAMPS, le groupe s’entiche aussi de déviances musicales post-punk comme BUTTHOLE SURFERS, BIRTHDAY PARTY, louche fortement du côté du thrash métal (METALLICA,ANTHRAX), écoute des formations hard-rock classique des 'seventies' (SABBATH, MOTORHEAD), s’abreuve de la théâtralité du 'shock rock' (ALICE COOPER, KISS), s’allie avec les formations hardcore locales (AGNOSTIC FRONT et consort) et concurrence le noise-rock new-yorkais (SONIC YOUTH, PUSSY GALORE). Sauf que ces derniers énervent un peu nos 'zombies blancs'. S'ils retiennent le côté noisy décalé de leurs compositions, ils ne supportent pas leur facette typiquement 'arty', ces groupes manquant cruellement à leurs yeux d’ 'entertainment'.
Les créatures émergent des bas-fonds du Lower East Side new-yorkais, une nuit de pleine lune de septembre 85.
Ils écument tous les clubs moites en livrant une sorte de 'rocky horror show' alternatif faite d’imagerie de monstres, de vampires, de démons, de serial killers, de guerriers du bronx et de zombies, qui faisaient partie de l’essentiel de leur public à leurs débuts.
Leur première démo fut produite par le fou de FŒTUS, Jim Thirdwell, pote de NICK CAVE, que certains considèrent comme le pape de l’industriel métallique. Deux albums 'noise shock rock' chez caroline records (l’époque du groupe que Kurt Cobain et Jon spencer, alors jeunots, citent comme références) puis la signature chez Geffen avec La Sexorcisto : devil music vol.1 qui amorce un virage nettement 'stadium métal' à connotation industrielle.

En attendant, Soul-Crusher sorti en 87, en pleine vague 'graboes', est donc d’une toute autre trempe. L’aspect strictement 'heavy métal indus', la marque de fabrique postérieure, apparaît moins sur ce premier disque. Certes, il y a déjà des sampling issus d’émissions tv et de films d’horreur, mais ils ne sont pas encore prépondérants. Le chant de Rob, saccadé, ponctué de ses fameux yeah, ne se manifeste pas encore. Ici, on entend plutôt la facette branque d'un personnage angoissant directement sorti d’un film de tueur en série, dévoilant une folie lancinante.
D’entrée, "Ratmouth" nous plonge dans la fournaise d’une sorte de noise-rock farouche plus ou moins métallisée assez hystérique, proche des travaux 'space punk' d’un HELIOS CREED au sein de CHROME. On est ensuite totalement surpris par la délicieuse bouillie sonore à la BUTTHOLE SURFERS de "Shack of Hate". Le 'headbanger' classique retrouve un peu ses marques avec le 'sabbathien' "Drowning the Colossus" qui serait une réponse aux expériences belges de LA MUERTE réalisant un peu la même potion musicale barge durant cette période. "Crow III" sonne comme du PUSSY GALORE dont les membres porteraient des patches de SLAYER.
"Skin" est assez métal mais finit dans une tuerie indus. "Truck On Fire", au riff fortement syncopé, serait une alliance entre l’ALICE COOPER sixties et un KILLDOZER nineties.
En haut du panier, on met sans problème "Die Zombie Die", morceau bien tribal et barbare dont la fin rappelant le courant psychobilly déjanté nous donne le vertige. Mais aussi "Future Shock", pas loin des premiers SWANS pour la rythmique 'no wave' dans sa première partie et développant des riffs répétitifs
bien carabinés par la suite.

Cette synthèse de punk psyché et de métal noisy est donc la bande-son d’un film imaginaire de Carpenter se situant dans un New-York revu par Ferrara et Richard Kern pour rester dans la culture cinoche locale de l’époque. Plus proche musicalement du label Amphetamine Reptile que de l’indus métal à la MINISTRY
qui va influencer le combo par la suite. Et on ne comprend toujours pas à ce jour pourquoi ROB ZOMBIE a tant décrié ce disque bruitiste délirant.

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- Sean Yseult (basse)
- Rob Straker (chant)
- Ivan Deprume (batterie)
- Tom Five (guitare)


1. Ratmouth
2. Shack Of Hate
3. Drowning The Colossus
4. Crow Iii
5. Die Zombie Die
6. Skin
7. Truck On Fire
8. Future Shock
9. Scum Kill
10. Diamond Ass



             



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