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HARD ROCK  |  STUDIO

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1971 Dust
1972 Hard Attack
 

- Style : Cactus, Cream
- Membre : Blue Öyster Cult, The Ramones , Billy Idol , Brian Setzer , Joan Jett

DUST - Hard Attack (1972)
Par LE KINGBEE le 31 Mars 2017          Consultée 2327 fois

Nous sommes en 1972, DUST a enregistré il y a tout juste un an son premier disque éponyme, une galette valant le détour. Kama Sutra décide de réexpédier le trio en studio. Le groupe s’est forgé en peu de temps une solide réputation sur scène et leur premier disque s’est vendu correctement, de quoi attiser l’appétit de la petite maison de disque. Et chez Kama Sutra, on ne mégotte pas, le label décide d’envoyer les trois jeunes chevelus (ils ne sont plus lycéens) au Bell Sound Studios à New York, endroit mythique qui verra les Stones, Mitch Ryder, Chuck Jackson, Bo Diddley graver quelques unes de leurs meilleures pièces, sans oublier Lloyd Price avec son « Stagger Lee ». Bref le label a mis les petits plats dans les grands.

Idem pour la pochette, le label a reçu l’autorisation de l’illustrateur Frank Frazetta, l’un des plus grands dessinateurs d’Heroic Fantasy, d’utiliser « Snow Giants » en guise de pochette. Tout semble donc réuni pour confirmer le premier jet et pourquoi pas faire un carton, sauf que nos trois jeunes musiciens sont en fait en bout de course. Richie Wise et Kenny Kerner commencent déjà à s’intéresser à la production, à tel point que le parolier et le guitariste décident de produire eux même l’album. Autre problème, si les trois musiciens demeurent de bons copains et qu’ils se sont bien marrés en jouant sur les grosses scènes américaines pendant plus d’un an, le temps de se poser professionnellement est venu. Eh oui c’est dur la vie… à peine sortis du bahut qu’il leur faut prendre des chemins de traverses. Richie Wise a rencontré sa belle et pense au mariage. Seconde constatation, si le premier disque se révélait certes bien «  bourrin » avec des influences heavy à la Cream, « Dust » proposait un répertoire personnel plein de fraicheur et d’envie, il en est tout autre avec « Hard Attack ». Si chaque piste demeure intrinsèquement correcte, on a l’impression que le trio a comme ingurgité diverses influences du moment, d’où un sentiment de flou débouchant sur un répertoire nettement moins cohérent et homogène.

Le titre d’ouverture « Pull Away/So Many Times » est le parfait exemple de ce changement. Si le morceau s’accélère et monte en puissance au fil des minutes, le chant plaintif ne peut qu’évoquer JETHRO TULL. La guitare acoustique se fait plus présente sur « Walk In The Soft Rain », la basse bien ronde et les harmonies vocales ne contrebalancent pas cette sensation de variation. Cette métamorphose devient évidente sur la ballade « Thusly Spoken », gorgée de cordes et de violons, cette piste arrangée par le chef d’orchestre Larry Wilcox (déjà actif sur des enregistrements de Tony Bennett et Dionne Warwick) lorgne carrément vers un registre à la PROCOL HARUM. Le groupe revient à ses premiers amours avec « Learning To Die », un rock fiévreux avec une guitare pleine de colère et une batterie lourde bien stimulante. Ce retour aux sources se confirme avec le dynamique « « All In All » qui renvoie vers les WHO. Cette énergie est suivie par deux morceaux courts diamétralement opposés : une ballade folk alternative « I Been Thinkin » et « Ivory » un petit hard rock instrumental dans lequel Marc Bell laisse partir ses baguettes avec fureur. Cette alternance de tempos et d’orientation donnent l’impression que le trio ne parvient pas à se situer, ne sachant pas sur quel pied danser. « How Many Horses », une ballade Country Soul, demeure l’exemple parlant de cette transmutation. Le titre est excellent, la mélodie agréable, la slide vient en contrepoint du vocal de Richie Wise mais on se demande où la formation veut en venir. « Suicide » marque un retour vers le premier album, le titre rappelant le « Paranoid » de BLACK SABBATH. L’album se termine bizarrement avec « Entrance », un passage de guitare acoustique d’à peine 30 secondes. Faut-il y voir un clin d’œil à SABICAS, l’un des maîtres de la guitare flamenca exilé à New York depuis la Guerre Civile de 1936 ?

Nettement plus diversifié que l’album précédent, « Hard Attack » demeure un disque honnête, comme il en sortait à la pelle au début des années 70, mais cette fluctuation de rythmes et d’orientations donnent l’impression que le trio a été comme avalé par des sources discordantes débouchant sur une inharmonie. Autre problématique, alors que le premier disque proposait au moins deux titres dévastateurs (« Stone Woman » et « Loose Goose »), ce second et dernier recueil du groupe ne contient aucun morceau capable de figurer dans les annales du Hard Rock. Le dernier titre, à l’image d’une démo, laisse un sentiment de travail inachevé, comme inabouti, d’où une note variant entre 2 et 3, la sincérité de ce jeune groupe ne pouvant cependant être mise en cause. Pendant longtemps, une rumeur circulait que le trio avait enregistré une troisième séance, ce cancan n’était qu’un bruit de couloir démenti par Richie Wise en 2013, alors que Sony Music rééditait les deux albums du groupe sous forme de CD et de double Lp.

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   LE KINGBEE

 
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- Richie Wise (chant, guitare)
- Kenny Aaronson (basse, slide, pedal steel)
- Marc Bell (batterie, percussions)
- Larry Wilcox Orchestra (violons, cordes 3)


1. Pull Away/so Many Times.
2. Walk In The Soft Rain.
3. Thusly Spoken.
4. Learning To Die.
5. All In All.
6. I Been Thinkin.
7. Ivory.
8. How Many Horses.
9. Suicide.
10. Entrance.



             



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