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- Membre : The Beatles , Harry Nilsson , Rick Derringer

Ringo STARR - Goodnight Vienna (1974)
Par MARCO STIVELL le 22 Mai 2025          Consultée 322 fois

Non non, il ne s'agit pas d'une version préparatoire de DAFT PUNK, mais bien du quatrième album de Ringo STARR, paru en 1974 avec tout ce qu'il faut pour attirer le regard, comme déjà le précédent s'était chargé de le faire un an plus tôt. Après son succès faramineux d'ailleurs, notre batteur-chanteur, qui peut déjà être fier d'avoir réuni les BEATLES à sa façon, se trouve sur un petit nuage pour un an ou deux car la chance est toujours de son côté, avant de tourner méchamment.

Goodnight Vienna marque la fin de cette période brève et dorée pour mister Starkey. Enfin du moins, on sent déjà, du côté journalistique, que la recette demeure et se répète de façon visible, mais le public répond présent avec un enthousiasme certain. D'abord, il y a le single de la reprise du tube numéro 1 des PLATTERS, à savoir "Only You (And You Alone)", qui décroche la 6ème place aux U.S.A., et ensuite, l'album lui-même grimpe à la 8ème, alors qu'au Royaume-Uni, c'est une timide mais honnête 30ème place. Beaucoup mieux que ce qui suivra.

L'album est enregistré à Los Angeles de nouveau car STARR semble s'y complaire, d'autant plus en ayant Vini Poncia comme co-auteur/compositeur dans ses petits papiers, et aussi Richard Perry, producteur de l'ami Harry NILSSON et de Carly SIMON (sans oublier le girl-band rock FANNY), qui s'était déjà chargé de Ringo et prend du galon ici au niveau instrumental. On retrouve quelques similitudes entre les deux albums, ne serait-ce que pour l'envie de rameuter la bande de copains la plus large/prestigieuse possible, certains récidivant auprès de Ringo. Klaus Voormann ne joue pas de la basse sur tous les titres cette fois, Perry la supplante de temps en temps.

De plus, John LENNON vient encore une fois donner un coup de pouce à son comparse, avec une chanson du genre 'killer' placée en proue de l'album. "(It's All Down to) Goodnight Vienna" n'a pas de rapport direct avec les Autrichiens ni même les Allobroges ; l'expression qui donne son titre à l'album est, en anglais, une manière de dire 'tout est fini'. Ce cher John s'en donne à coeur joie durant un week-end bien fêtard à L.A. en compagnie de May Pang. Yoko, avec qui il s'est alors brouillé, l'a poussé dans les bras d'une amie secrétaire qui lui ressemblait beaucoup, afin de mieux le voir revenir et à genoux.

Une période donc à part pour lui et il le chante haut et fort, du moins il laisse Ringo faire, se contentant de jouer d'un piano énergique, de regarder sa chérie May Pang faire les choeurs. Des saxos jouent leur rengaine blues habituelle, un accordéon sort d'on-ne-sait-où, Billy Preston offre un solo de clavinette, il y a aussi Jesse Ed Davis (TAJ MAHAL, PLASTIC ONO BAND) l'Amérindien guitariste sorcier, bref c'est l'éclate ! La preuve aussi que Ringo gagne en assurance au chant (parfois pas si éloigné d'un certain feu Jim Morrison), et que les chœurs féminins sont l'un des trésors du nouveau disque. La reprise de "Goodnight Vienna" à la fin du disque incorpore des éléments live en folie, comme "I'm the Greatest" sur l'album précédent.

Comme celui-ci et entre les deux fragments, il y a à boire et à manger. Ringo pourrait avoir une personnalité musicale plus convaincante s'il agissait moins en interprète qui s'en remet à d'autres pour tout, et pas forcément les bonnes personnes. Chaque fois qu'il collabore avec Vini Poncia, on a l'impression que c'est à la fois creux et surfait, tel ce "All By Myself" que l'esprit de la coolitude ne parvient point à sauver, ou ce "Oo-Wee" voulu comme sexy (avec l'idée du 'oh oui !' bien de chez nous et depuis nos alcôves françaises). Le meilleur de ce morceau reste sa pulsation tribale et son jeu de piano qui passe presque pour l'instrument-roi du disque, sans parler du pont avec d'un côté les hommes-choristes et de l'autre, les femmes (délicieuses).

"Occapella" restitue l'esprit exotique propre à la Nouvelle-Orléans selon Allen TOUSSAINT, son auteur et Lee DORSEY, son interprète à qui d'ailleurs John LENNON rend hommage au même moment que Ringo, sur son album Walls and Bridges (1974). En plus des effets caribéens, STARR parvient à y faire s'enchaîner un pont d'abord 'space' puis scat, l'ensemble ne dépassant pas le cadre du sympa, sans plus. Alors que "Easy for Me", donnée par l'ami Harry NILSSON, se révèle jolie avec son trois temps élégant et un rien film noir sur tapis de cordes, alors qu'on déplore un peu ce "Only You (And You Alone)" boiteux des PLATTERS, bien que suggéré par John Lennon et où celui-ci joue de la guitare acoustique.

Ringo fait son crooner, et pas trop mal en plus cela dit, de quoi faire oublier la trop grande légèreté du titre qui précède, à savoir la "No No Song" tellement proche de "O-Bla-Di, O-Bla-Da" que c'en est indécent. Keith Moon des WHO et grand ami de STARR apporte un peu son délire naturel avec un texte narré, mais est-ce vraiment à retenir ? On ressent bien la classe british sur "Call Me", choisie comme face B du single de "Only You" avec quelques touches country attrayantes. En matière de finesse dans ce style, toutefois, et depuis le second album de STARR (Beaucoups of Blues, 1970), difficile d'égaler la reprise du hit "Husband and Wives" en 1966 de Roger MILLER avec un arrangement brumeux du tandem guitare acoustique/Fender Rhodes, absolument merveilleux. Comme si un slow country se perdait dans le fog londonien !

Reste, dans un autre ton, "Snookeroo" comme OVNI modeste au milieu de tout cela, dont l'énergie avec piano porteur n'est pas sans rappeler un certain Elton JOHN, et pour cause. C'est lui-même qui compose la musique sur des paroles de son cher acolyte Bernie Taupin et qui concernent Ringo en personne, dans une démarche biographique et avec une allégorie du 'snooker', autrement dit le jeu du billard. James Newton-Howard, soutien d'Elton aux synthétiseurs à l'époque, est de la partie aux côtés de Jim Keltner, Klaus Voormann. Si l'ensemble saxos-cordes aurait une fois de plus gagné à être davantage discret, les choeurs féminins demeurent clairement l'un des points forts de ce disque. Le titre fonctionne bien en tout cas, mais nage un peu dans ce Goodnight Vienna très travaillé mais sans grand relief. On pouvait en attendre mieux.

Note réelle : 2,5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Ringo Starr (chant, batterie, percussions)
- John Lennon (piano, guitare acoustique, choeurs)
- Jim Keltner (batterie)
- Carl Fortina (accordéon)
- Steve Cropper, Richard Bennett (guitare électrique)
- Robbie Robertson, Dennis Coffey (guitares)
- Jesse Ed Davis (guitare électrique)
- Vini Poncia (guitare acoustique, choeurs)
- Alvin Robinson, Lon Van Eaton (guitares)
- Klaus Voormann (basse)
- Richard Perry (basse, choeurs)
- Dr. John (piano, choeurs)
- Elton John, David Foster (piano)
- Tom Hensley, Nicky Hopkins (piano électrique)
- Lincoln Mayorga (piano)
- Billy Preston (piano électrique, clavinette)
- James Newton Howard (synthétiseur)
- Gary Wright (claviers)
- Bobby Keys (saxophone ténor)
- Chuck Findley, Trevor Lawrence (cuivres)
- Lew Mccreary, Steve Madaio (trompette)
- Madeline Bell, Lesley Duncan (choeurs)
- Jean Gilbert, Jimmy Gilstrap (choeurs)
- Joe Greene, Ira Hawkins (choeurs)
- Clydie King, Lynda Laurence (choeurs)
- Masst Alberts, Cynthia Webb (choeurs)
- Derrek Van Eaton (choeurs)
- May Pang, Harry Nilsson (choeurs)


1. (it's All Down To) Goodnight Vienna
2. Occapella
3. Oo-wee
4. Husbands And Wives
5. Snookeroo
6. All By Myself
7. Call Me
8. No No Song
9. Only You (and You Alone)
10. Easy For Me
11. (it's All Down To) Goodnight Vienna (reprise)



             



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