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- Membre : The Beatles , Harry Nilsson , Rick Derringer

Ringo STARR - Ringo's Rotogravure (1976)
Par MARCO STIVELL le 28 Mai 2025          Consultée 229 fois

Au milieu des années 70, Ringo n'est plus que l'ombre d'une star ; néanmoins, il reste STARR. Son épouse Maureen Cox l'a quitté, son contrat avec EMI prend fin mais il n'est pas orphelin longtemps et se voit distribué désormais (mais à raison de sept albums à publier dans un délai de cinq années !) par Polydor pour l'Europe, Atlantic pour les U.S.A. D'ailleurs, de cette dernière maison au patronyme océanique émane l'aura d'importance vers qui notre batteur-chanteur tente de trouver un nouveau souffle. Il s'agit d'Arif Mardin, orchestrateur et producteur de renom dans le milieu de la soul notamment, au pédigrée incroyable, en lieu et place de Richard Perry qui a donc été remercié.

Ringo's Rotogravure devient le cinquième album du bonhomme, enregistré une fois de plus avec une kyrielle de noms de marque, quand ceux-ci n'écrivent pas eux-mêmes les chansons. Là dessus, STARR est toujours aidé par son collègue Vini Poncia, et le résultat grâce à Mardin ou non est meilleur que sur les albums qui ont précédé. Pour preuve, leurs compositions communes, "Cryin", ballade country d'une qualité de niveau que celles entendues sur Beaucoups of Blues - deuxième album solo de Ringo -, ainsi que "Lady Gaye". Inspirée du chanteur Clifford T. WARD, d'ailleurs co-crédité, il s'agit d'une très bonne soft-pop en vogue, avec saxos et guitares léchées, effet latinos qui offrent une belle suite logique à "Las Brisas".

Pour ce dernier, alors que Ringo STARR et ses amis enregistrent sur les hauteurs d'Hollywood, il faut puiser dans les vacances au Mexique qu'il passe avec sa compagne d'alors, Nancy Andrews, co-autrice du titre. En furetant d'un restaurant de Mexico à l'autre, il tombe sur Les Galleros de Pedro Rey, ensemble mariachi qu'il tient à avoir sur "Las Brisas", et à raison car ce style lui va comme un gant, à l'image des quelques mots en espagnol ('yo te amo'), des cordes classiques aux côtés des guitares, tout pour plaire donc ! Et en termes d'exotisme, juste avant, il y a "This Be Called a Song", de et avec Eric CLAPTON, vieil ami, country sautillante au refrain lumineux et parcourue de steel drums caribéens élégants.

Le début de l'album est un tantinet différent, avec "A Dose of Rock 'n' Roll" et son faux départ furieux avant une retombée rapide chant et piano. La guitare d'un certain Peter FRAMPTON, gorgée de wah-wah/talk-box, y est aisément reconnaissable ; la basse est goulue (Klaus Voormann génial sur tout le disque), les choeurs sonnent très teenage/bubblegum, mention spéciale aux femmes. Autant le dire d'ailleurs, sur cet album comme le suivant, Arif Mardin est très franchement à la hauteur de son talent, en particulier pour ces chorales du beau sexe ! Et le morceau, reprise de l'Australien Carl GROSZMAN, que STARR vient de signer sur son propre label Ring O'Records, devient un hit pour Ringo, le premier d'une période Atlantic qui ne sera pas si dorée.

On retrouve la même dose d'éléments sucrés mais avec justesse sur la reprise de "Hey! Baby", le fameux hit sexy de Bruce CHANNEL en 1962, plus lente ici avec un chant de Ringo doublé et des guitares en avant. Plus loin, sur "You Don't Know Me At All", notre intéressé joue la carte country léchée et nostalgique à la Burt BACHARACH. On note des synthés-flûtes sympathiques sur le pont rêveur, des choeurs 'shoobedoodamdam' toujours frais. Et encore, sur le même modèle, il y a "Pure Gold", sensuelle et pas plus que sympathique, mais qui a pour avantage d'avoir été écrit par un certain Paul McCARTNEY, qui vient y faire les choeurs avec sa chère et tendre Linda.

Le vif du sujet est là et, Ringo en solo n'attirant pas grand-monde, ne nous y trompons pas, si certains fans des BEATLES se penchent dessus, c'est quand ils voient le nom de ses anciens comparses apparaître d'une façon ou l'autre. Tout comme l'album de 1973, Ringo's Rotogravure permet de réunir les quatre anciens Fab Four, au moins dans les crédits et il reste le dernier enregistrement à accomplir cette prouesse avant l'assassinat de John LENNON. Celui-ci fournit à STARR un "Cookin' (in the Kitchen of Love)" tout en pop exotique, pas formidable, le chant de Ringo y apparaissant trop lointain, mais qui garde le mérite de lui avoir été écrit spécifiquement, avec une petite partition pianistique jouée par le garçon dans le vent à lunettes.

Quant à George HARRISON, trop occupé par son propre travail de l'époque, il se contente de refiler un 'titre à tiroir', écrit à la fin des sixties et qui a changé plusieurs fois de nom avant de devenir "I'll Still Love You", sachant que plusieurs interprètes féminines (Shirley BASSEY, Ronnie SPECTOR, Mary HOPKIN alias Mme Tony Visconti, etc.) ont failli en hériter entretemps. Ironie du sort, c'est un homme à voix grave et lancinante, qui se charge de porter ce slow étoilé, aux tapis de cordes, piano et guitare lyriques.

Il s'avère que c'est le meilleur titre de l'ensemble, d'autant mieux marqué par la détresse amoureuse dans laquelle Ringo est plongé avec le divorce de sa première femme, qui va le conduire à certains excès. Rien ne va plus ou presque, la mère patrie Angleterre le lâche totalement elle aussi, et malgré son tube aux U.S.A., les ventes s'effondrent rapidement. Reste que cet album est légèrement meilleur que les deux qui le précèdent et bien qu'un peu hétéroclite, se terminant avec ce drôlatique et horrifiant "Spooky Weirdness", narration halloweenesque bruitiste où Ringo se pose en vampire et assez réussie, illuminée par le piano électrique de la jazzwoman américaine Jane GETZ.

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   MARCO STIVELL

 
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- Ringo Starr (chant, batterie, percussions)
- Peter Frampton, Jesse Ed Davis (guitares)
- Eric Clapton (guitare solo)
- Danny Kortchmar, Lon Van Eaton (guitares)
- John Lennon (piano)
- Dr. John, Jane Getz (claviers)
- Jim Keltner (batterie)
- Klaus Voormann (basse)
- Harry Nilsson (choeurs)
- Paul Mccartney, Linda Mccartney (choeurs)
- Melissa Manchester, David Lasley (choeurs)
- Mariachi Los Galleros De Pedro Rey


1. A Dose Of Rock 'n' Roll
2. Hey! Baby
3. Pure Gold
4. Cryin
5. You Don't Know Me At All
6. Cookin' (in The Kitchen Of Love)
7. I'll Still Love You
8. This Be Called A Song
9. Las Brisas
10. Lady Gaye
11. Spooky Weirdness



             



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