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- Membre : The Beatles , Harry Nilsson , Rick Derringer

Ringo STARR - Ringo (1973)
Par MARCO STIVELL le 20 Mai 2025          Consultée 422 fois

'Hey grand, t'as pas vu la meilleure nouvelle de cette année (1973) ? Les BEATLES se reforment !!' 'Minute papillon ! J'attends de le voir pour le croire'. Il est vrai qu'à l'époque, certains ont dû en faire leur choux gras dans la presse mais non, le 'plus grand groupe de tous les temps' pour la plupart des gens ne s'est pas reformé. C'est simplement qu'à la suite de Paul McCartney qui a toujours été le plus intelligent, avec quelques coups d'avance, John Lennon, George Harrison et Ringo STARR ont fini par s'apercevoir du mal fondé de leur agent artistique Allen Klein, avec lequel ils rompent à leur tour, juridiquement parlant.

Comme la brouille est restée forte depuis presque cinq ans et afin de ne pas laisser trop longtemps la gêne s'installer, le moment est bien choisi pour renouer quelques liens d'amitié, grâce à Ringo qui enregistre alors son troisième album et souhaite marquer le coup en usant des talents de ses trois anciens comparses simultanément 'ou presque'. Au début, ce n'est pas sans heurts, notamment en ce qui concerne Paul dont l'arrivée avec Linda son épouse en studio cause quelques craintes nerveuses au batteur-chanteur – après tout, Macca l'avait limite jeté hors de sa maison durant la période Let It Be (1970) ! Le titre "It Don't Come Easy" date d'ailleurs de ce moment troublé, signé STARR seulement mais écrit et réalisé avec George et devenu un single/hit en 71.

Néanmoins, tout se passe bien et John, George ainsi que Paul contribuent à ce disque en apportant au minimum un morceau de sa besace, jouant sur celui-ci et éventuellement sur d'autres, mais jamais tous ensemble. Tout se fait donc presque à distance (les deux premiers se croisent tout de même sur "I'm the Greatest"), les vraies retrouvailles s'échelonneront ensuite – même si plus rien ne sera jamais comme... -, notamment pour John et Paul durant une soirée de type 'nostalgie adolescente', drogue à l'appui, durant une soirée en 1974 à Los Angeles, où Ringo a enregistré son album.

Il a aussi fait venir des copains des Fab Four et de longue date : Klaus Voormann (déjà employé sur son premier album solo en 70), Mal Evans (leur ancien manager de tournées qui co-écrit une chanson avec George), Billy Preston et Harry NILSSON. De là avec ce dernier, d'autres célébrités américaines, notamment du milieu jazz-soul, font leurs apparitions diverses : les chanteuses Martha Reeves (sans ses VANDELLAS) et Merry Clayton, Jim Keltner, Bobby Keys le saxophoniste des ROLLING STONES (qui joue beaucoup pour George) sachant que l'on croise également leur ami pianiste Nicky Hopkins, des membres de The BAND (Levon Helm, Rick Danko et Robbie Robertson), Steve Cropper (le guitariste de Stax Records)... Il y a également Vini Poncia, auteur-compositeur que Ringo rappellera souvent désormais, avant donc de devenir le producteur de renommée internationale en s'occupant du groupe KISS.

Ce disque, sobrement appelé Ringo mais dont la pochette fourmillante et bariolée n'est pas sans rappeler (très involontairement, on s'en doute !) celle de Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band (1967) avec tous les musiciens concernés directement cette fois, est donc un 'all-star' plusieurs années avant que l'intéressé principal ne reprenne pareil concept autrement. Et quand on se prend d'emblée dans la figure le grandiose "I'm the Greatest", contribution écrite de John Lennon, on se figure le chef d'oeuvre alors que l'album vient juste de commencer ! Ce ne sera pas le cas, loin s'en faut, mais au moins oui, bon sang, quelle intro !

Une soul-blues électrique au piano bien balancé (d'abord acoustique puis changé en Wurlitzer à la fin) par John précisément, Billy Preston jouant de l'orgue, Klaus la basse et George se chargeant des guitares avec maestria. Ringo mène le tout dignement à la batterie et au chant soutenu par ses anciens amis aux choeurs, comme au bon vieux temps certes mais avec de quoi le rappeler, et pas seulement parce que la foule et l'ambiance endiablée des concerts s'insèrent au milieu, avec fièvre ! John a fait exprès d'écrire un texte mégalo en rappel de l'époque où il avait dit que les BEATLES étaient plus populaires que Jésus. C'est à la fois frais et dantesque, Ringo beuglant comme jamais.

La suite est donc plus discutable et loin du grand moment symbolisé par le côté bling-bling de la pochette, malgré la réunion de talents. Les chansons que Ringo co-écrit avec son nouveau pote Vini Poncia sont assez maigrichonnes en qualité, que ce soit "Devil Woman", blues-rock au très bon jeu rythmique mais au chant bien trop distant, pour ne pas dire noyé, ou alors "Oh My My" avec sa pop riche en cuivres, pailletée et préfigurant le disco – difficile d'en attendre moins de celui qui commettra avec KISS le futur méga-hit "I Was Made for Lovin' You" en 79. De même pour la reprise de Randy NEWMAN, "Have You Seen My Baby?", même si le chant de Ringo passe mieux d'un point de vue personnel et que Marc Bolan de T-REX est de la partie, le tout sonne creux et un brin répétitif.

Quant au standard rockabilly "You're Sixteen" immortalisé par Johnny BURNETTE, il passe mieux avec son rythme shuffle bien marqué, ses choeurs doo-wops bien adaptés à l'ambiance délirante (merci Harry NILSSON) mais également un duo de kazoos pour solo, géré par Paul Macca ! Un autre tube de l'album, en 74, contrairement à "Step Lightly" et son ambiance country morose de bar monotone en dépit des claquettes entendues, a un on-ne-sait-quoi de prophétique quant à la future direction de vie de Ringo, son combat de longue haleine avec l'alcool. Ce n'est certes déjà plus la fraîcheur de Beaucoups of Blues, son deuxième album (1970) !

Heureusement, la présence des autres ex-BEATLES aide beaucoup à redorer l'ensemble. Après John, c'est George qui s'illustre et pas toujours crédité à la hauteur de ses efforts. Trois morceaux, dont le sympathique "You and Me (Babe)" de fermeture, co-écrit avec le roadie Mal Evans, ballade aux éléments folk avec guitare western et trop chargée en cuivres, comme cet album de toute manière (et, désolé de le dire, celles des BEATLES). "Sunshine Life for Me (Sail Away Raymond)" est déjà d'une country plus égayante que "Step Lightly", avec fiddle/violon folk et accordéon rajoutés.

Le plus beau reste "Photograph", une grande ballade pop/hippie californienne comprenant bien l'empreinte de George, au son philspectorien : choeurs massifs, cordes, timbales, cloches tubulaires, batterie de Jim Keltner et solo de saxophone ténor par Bobby Keys. Sans oublier ces superbes trompettes simulées par le synthétiseur Moog. L'ambiance post-rupture et nostalgie atteint ici des sommets épiques, pour un des meilleurs titres de Ringo STARR. Il en va d'ailleurs de même ou presque de "It Don't Come Easy" (toujours ces fautes d'expression volontaires, comme le 'she don't care!' de "A Hard Day's Night"), le tube de 1971 ajouté sur l'édition CD avec sa touche similaire.

Quant à Macca et son épouse Linda, qui est de plus en plus adorable vocalement (bien que George Martin soit absent également, merci de l'avoir invitée elle et pas Yoko !), on les retrouve sur le splendide "Six O'Clock", cadeau-réconciliation de Paul à Ringo et tout à fait digne des deux, de la pop efficace au toucher doré, sentimentale mais pas trop. Sans surprise, et dans la lignée du single de 71 (4ème places outre-Manche et Atlantique !), l'album est un carton, 7ème dans la mère patrie et carrément numéro 2 aux Etats-Unis, celui que l'on retient le mieux de la carrière solo de Richard Starkey pour de bonnes raisons de fond, à défaut de la forme.

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   MARCO STIVELL

 
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- Ringo Starr (chant, batterie, percussions)
- John Lennon (piano, choeurs)
- George Harrison (guitares, choeurs)
- Paul Mccartney (piano, synthétiseur, choeurs, kazoo, arran)
- Linda Mccartney (choeurs)
- Vini Poncia (guitares, choeurs, percussions)
- Klaus Voormann (basse)
- Billy Preston (orgue, piano)
- Jim Keltner (batterie)
- Jimmy Calvert, Robbie Robertson (guitares)
- Marc Bolan, Steve Cropper (guitares)
- Tom Scott (saxophone, arrangements des cuivres)
- Chuck Findley (cuivres)
- Bobby Keys (saxophone ténor)
- Nicky Hopkins (piano)
- James Booker, Tom Hensley (piano)
- Lon & Derrek Van Eaton (percussions)
- Milt Holland (percussions, marimba)
- Garth Hudson (accordéon)
- Levon Helm (mandoline)
- Rick Danko (violon)
- David Bromberg (banjo, violon)
- Harry Nilsson, Richard Perry (choeurs)
- Martha Reeves, Merry Clayton (choeurs)


1. I'm The Greatest
2. Have You Seen My Baby
3. Photograph
4. Sunshine Life For Me (sail Away Raymond)
5. You're Sixteen (you're Beautiful And You're Mine)
6. Oh My My
7. Step Lightly
8. Six O'clock
9. Devil Woman
10. You And Me (babe)
- titres Bonus
11. It Don't Come Easy
12. Early 1970
13. Down And Out



             



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