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Ringo STARR - Bad Boy (1978)
Par MARCO STIVELL le 30 Mai 2025          Consultée 240 fois

Et encore un album maudit, soi-disant raté, inintéressant, précédé par sa réputation et celle de l'artiste en question ! Sauf que là, il n'y a plus de soutien de la part d'Atlantic Records, même si Polydor se charge toujours de la distribution, globale cette fois et en sachant que là aussi, c'est la dernière. Ringo STARR termine bien mal la décennie 70, on n'aurait pas pensé que l'interprète de "Yellow Submarine" et "Octopus's Garden" tomberait si bas, à peine dix-douze ans plus tard. Cependant, si l'on pense que musicalement cela va dans le même sens, c'est aller un peu vite en besogne, et puis Bad Boy reste le dernier album synonyme de marasme total quant au contexte, avant au moins une grande amélioration progressive dans la vie de Ringo dès 1980, à défaut d'une autre d'un point de vue succès.

Il s'agit également d'une ultime tentative de collaboration avec Vini Poncia, présent auprès du batteur-chanteur dès 1973. Outre une poignée de titres co-écrits ensemble ici ("Old Time Relovin" et "Who Needs a Heart", encore des titres de mal-être d'après divorce et au parfum alcoolisé), il y a une recrudescence très nette de reprises, ce qui pourrait déjà constituer un point négatif par rapport à l'album précédent, mais au final, cela fonctionne quand même. Poncia est promu temporairement à la production en solo, avant de disparaître de l'entourage de Ringo ; c'est qu'au même moment et sur le même modèle d'oeuvre, il se charge de l'album solo d'un autre batteur-chanteur, celui de KISS, à savoir Peter Criss. De fil en aiguille, l'année 1979 se révèle beaucoup plus lucrative à elle seule pour Poncia que ne l'ont été ses efforts auprès de Ringo étalés sur six ans.

Au début, sur "Who Needs a Heart", on a un peu peur de la voix fragile de Ringo sur cet ensemble massif pop-soul-soft, cuivres très en avant, choeurs masculins comme pour trancher avec les 'girls' de l'opus précédent, mais très vite, on se laisse gagner. Il y a certes un brin d'écho superflu dans la voix et la guitare, mais celle-ci, lyrique à souhait, est un régal – les deux musiciens préposés, à savoir Lon Van Eaton, dernier habitué des albums récents quand tous les autres ont été remplacés, ainsi que Jimmy Webb, ont droit à des credits sous des pseudonymes farfelus.

Hamisch Bissonnette, claviériste qui aide énormément à la qualité globale, n'est autre que ce cher Dr. JOHN. Quant à cette basse, miam ! Si l'intro de "Hard Times", emprunt au chanteur pop britannique Peter SKELLERN, vous semble très proche de ce que fait Elton JOHN, dites-vous que le parrain de la 4 cordes ici, surnommé 'Diesel', est en réalité l'excellent Dee Murray, musicien favori du rockeur pianiste excentrique à renommée mondiale. Il y a d'ailleurs aussi, pour les cordes et cuivres, son co-claviériste et arrangeur James Newton-Howard.

Déjà bien charpentés rythmiquement, les guitaristes conservant à merveille la touche 'clean' de Ringo the 4th, et relevés à la bonne sauce vaudoue du piano et de l'orgue de Dr. John, plusieurs titres s'enchaînent sans baisse qualitative, comme "Bad Boy", reprise de Lil ARMSTRONG, chanteuse-pianiste de Memphis et seconde épouse d'un certain Louis trompettiste, "Where Did Our Love Go" des SUPREMES en shuffle modernisé (synthétiseurs de la partie), "Old Time Relovin" ainsi que le félin et goûteux "Monkey See-Monkey Do". Si certaines sont légèrement trop répétées/entêtantes ("Where Did Our Love Go") ou alors jouent sur certains effets faciles (les 'boyoyoyoyoy' du morceau-titre qui occupent tout un couplet chaque fois), ce sont de rares défauts contrebalancés ne serait-ce que par le plaisir de retrouver les choeurs féminins, contrairement à ce que l'on pensait.

De plus, quel que soit son état, Ringo mène fort bien la barque, au chant et à la batterie (de nouveau tout seul en la matière), il se débrouille sans mal. "Lipstick Traces (on a Cigarette)", nouveau clin d'oeil à Allen TOUSSAINT alias 'Naomi Neville', se révèle efficace et sexy, entre le solo de piano sur les trombones, les réponses féminines... "A Man Like Me", d'abord utilisée un an plus tôt sur album-conte pour enfants (Scouse the Mouse) avec le concours de l'acteur Donald Pleasance, est une ballade-slow classique et très léchée par rapport au reste, mais qui se pose en fin réussie. "Tonight", reprise de SMALL FACES, se partage entre la force rythmique du disque et des sons plus cristallins.

Enfin, "Heart on My Sleeve" du célèbre duo folk-rock GALLAGHER & LYLE est transposé en soft-rock des plus doucereux et pépères, typique de cette fin d'années 70 et illustrant mieux que le reste la pochette choisie (qui fait oublier sans mal les trois-quatre précédentes), fruit d'une séance photo de Nancy Andrews, fiancée de Ringo mais plus pour longtemps. La bonne détente est de mise, tout comme le bleu azur de la côte en vacances, le verre d'alcool pour ceux qui en ont besoin, et cela se retrouve dans la mélodie, la batterie augmentée de sa cowbell, les résonances aquatiques de guitares et claviers. L'album tient certes une grande partie de son enregistrement - sur dix jours à peine ! - au Canada (Toronto, Vancouver) mais il en garde une des Bahamas, CQFD.

Sans surprise, il fait un flop autant critique qu'auprès du public. Le Royaume-Uni boude totalement son vilain petit canard, même au prix de singles avortés comme le premier choisi, "Who Needs a Heart", mais les autres, "Heart on My Sleeve" et "Tonight" ne feront pas mieux, y compris aux U.S.A. où Hollywood octroie pourtant un programme-feuilleton spécial à mister STARR et en partie aux nouvelles chansons. Allez, accroche-toi Ringo ! Le bout du tunnel est encore loin, mais au moins, tu vas pouvoir y mettre le pied.

Note réelle : 3,75

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   MARCO STIVELL

 
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- Ringo Starr (chant, batterie)
- Push-a-lone, Git-tar (guitares)
- Diesel (basse)
- Hamisch Bissonnette (claviers, synthétiseurs)
- Tom Scott (arrangements des cuivres)
- Doug Riley (arrangements des cordes)
- James Newton Howard (direction orchestrale)


1. Who Needs A Heart
2. Bad Boy
3. Lipstick Traces (on A Cigarette)
4. Heart On My Sleeve
5. Where Did Our Love Go
6. Hard Times
7. Tonight
8. Monkey See-monkey Do
9. Old Time Relovin'
10. A Man Like Me



             



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