Le plus connu d'Oasis, peut-être le plus méritant aussi (difficile de rester dans la même catégorie de DEFINITELY MAYBE et l'attente était phénoménale), mais pas le meilleur.
Lisse, formaté et respectueux de l'audience, MORNING GLORY est une machine à hit ("Wonderwall", "Hello", "Some Might Say", "She's Electric") mais n'a pas la prestance et la furie noise-rock de son aîné et surtout ne correspond pas à l'état d'esprit du groupe. L'arrogance de Liam, cachée derrière la Beatles-attitude de Noel et la platitude chronique des compos ("Cast No Shadow" sans décollage rythmique, "Hey Now!" et ses couplets médiocres) empêche le front-man de s'exprimer correctement. En prime, l'ambition n'est naturellement plus la même, les Gallaghers cherchent à confirmer : ils bénéficient à l'époque d'une côte de popularité extrêmement élevée et ne veulent pas risquer de la perdre, ni même de laisser qui que ce soit leur emboîter le pas, MORNING GLORY a donc (malheureusement) pour unique but de conforter la première place du groupe dans les têtes, les coeurs et les charts britanniques. Il y parvient magistralement mais cause une stagnation annonciatrice de l'innommable régression qui aura lieu quelques années plus tard.
Dès le deuxième album, le grand Oasis se reposait déjà sur ses lauriers, et la suite leur donnera tort.