LES RAMONEURS DE MENHIRS : le nom amuse plus qu'il n'impressionne. Le line-up nous fait également le même effet de prime abord : Loran, ancien des Bérus, Momo, prof de breton reconverti en "voix sans maître", les deux punks sonneurs Bévillon et Gorce et une participation inattendue de l'increvable Louise Ebrel nous font l'effet d'un joyeux bordel, à voir en live peut-être, mais sans aucun intérêt sur sillon.

Et puis on se mange Dañs An Diaoul - la danse du diable - on sursaute soudain, on s'agite, on se jette contre les murs, on lève son majeur en l'air ... bordel qu'est-ce que c'est bon ! Les Ramoneurs de Menhirs ramonent c'est ça sûr, et nos oreilles avant les mégalithes. L'association entre instruments et chants traditionnels et la guitare de Loran est parfaitement maîtrisé et réussie, et d'autant plus que le pas breton est respecté (trois temps et non quatre).

Très efficace, l'album varie les couleurs : entre morceaux punks à la sauce bretonne ("Nomade", "Captain Kirk", "Vive le Feu"), kan ha diskan et plinn électrifiés ("Dañs Gwadek" 1&2, hymne héroïque repris à Glenmor ("BellARB", en hommage à l'Armée Révolutionnaire Bretonne), an dro entêtant ("Yaw Ha Yaw Ha Yaw") et autres pogo-gavottes, le régal est total.

Malgré quelques faiblesses pardonnables, le chant de Momo en tête, LES RAMONEURS DE MENHIRS nous sorte un premier disque excellent, à la fois humble et énergique, qui ne manquera pas de secouer tant les crêtes que les bigoudenn !