CURVE est un groupe plein de ressources, tellement qu'un an à peine après Döppelganger et la compilation Pubic Fruit, il prend un virage différent, et ça reste tout à son honneur. Il est très bon ce Cuckoo, son titre lui confère presque une aura champêtre, ce qui n'est pas malvenu pour l'ambiance recherchée, plus planante.

Des boucles lentes et lourdes, répétitives, sortes de plaques métalliques infernales font bouillonner un amas de guitares, de claviers et d'effets sur lesquels vient se poser la voix de la fabuleuse Toni Halliday, élément mélodique et ensorceleur de choix. Il suffit d'écouter "Men Are From Mars, Women Are From Venus" et tout de suite après, "All of One" pour se convaincre de la réussite de cette seconde véritable expérience, co-produite avec Steve Osborne. "All for One", c'est un peu le "Ashes to Ashes" de CURVE, pour le tempo rumba et une dimension qui la rend épique, Halliday sonne comme Kate BUSH.

Plus loin, on trouve d'autres tubes tels que "Superblaster" et "Sweetest Pie", qui démontrent la prise de pas des claviers sur la guitare, tandis que "Turkey Crossing" nous propose un voyage oriental inédit, à la sauce "industrielle". Excellent, tout comme "Unreadable Communication" où Toni Halliday susurre en appelant, mieux que jamais, le désir de l'auditeur masculin (féminin ?). Sans oublier bien sûr "Missing Link", le premier morceau si différent du reste de l'album avec son entrain rock rapide.