Peut être moins connu que son illustre prédécesseur (bien qu'il se soit très bien vendu), détenteur du titre ingrat d'album de rupture et s'éloignant de façon surprenante de la new wave, The Seeds Of Love aura mis quatre longues années à voir le jour, mais on peut dire que le peaufinage a du bon : on tient là l'un de mes albums préférés, tous styles confondus !

Les compositions sont étirées à 6, 7, 8 minutes, considérablement enrichies, et surtout sont d'une beauté sans égal. On sent l'impact de la rencontre avec Oleta Adams dans la multitude d'éléments jazz/soul qui parcourent le disque. L'exemple le plus frappant reste le gigantesque "Badman's Song", véritable démonstration artistique à couper le souffle. Du jamais vu pour le groupe.

On retrouve également la chanteuse Soul sur "Woman In Chains", qui est tout simplement l'un des titres les plus merveilleux qui m'ait été donné d'écouter. Tout y est parfait.

Mais l'ensemble de la galette n'est qu'une explosion de talent. la légèreté nuageuse et romantique du groupe, tranchée par l'éclair du génie donne naissance aux somptueux "Sowing The Seeds Of Love" et "Advice For A Young At Heart", mais on retrouve également dans une veine plus subtile des titres calme à la beauté simple et pure ("Standing On The Corner Of The Third World", "Swords And Knife", "Famous Last Words"). "Year Of The Knife" et son rythme incroyable dynamise l'ensemble. Encore un titre fort, mais vous l'auront compris, chacun développe son univers et s'avère délicieux.

TEARS FOR FEARS ne fera jamais aussi bien mais ça aura été suffisant pour faire reconnaitre Roland Orzabal comme une compositeur de génie, et un chanteur époustouflant (écoutez la fin de "Famous Last Word", c'est à en pleurer).

6/5.