On n'aura jamais entendu musique plus sombre que celle de JOY DIVISION.
Déboulant à la fin d'un mouvement punk stagnant, Unknown Pleasures donne ses lettres de noblesse à la cold-wave grâce à une musique distante, dérangeante de laquelle émane le mal-être obsessionnel de son chanteur Ian Curtis.
Un spleen qui se ressent dans les textes (abandon, désordre, détérioration, oubli, ombre) et dans la voix du chanteur. Grave et dépressive, elle entraîne l'auditeur dans une transe mélancolique interminable.

Basse et batterie sont au premier plan (chose peu commune à cette époque), tuant toute mélodie possible au profit d'une atmosphère glaciale.
Les derniers vestiges d'une musique à la base punk dévoilent une agressivité mesurée ("She's Lost Control", "Interzone") au milieu des lamentations fantomatiques et inquiétantes ("I Remember Nothing"). Le groupe n'hésite pas à se mettre à nu sous des mélodies déchirantes comme celle de "New Dawn Fade".

Et malgré son chant d'une noirceur indélébile, Ian Curtis se montre d'un charisme étonnant, presque inquiétant, trônant sur un fond sonore qu'il domine d'une énergie nonchalante.

On pourra seulement reprocher à Unknwown Pleasures quelques élans de facilités comme sur "Candidate", ou des longueurs indésirables...