Didier Super, au début des années 2000, c'était un peu l'Antéchrist de la chanson française qui débarquait dans nos foyers (et sur nos ordinateurs, surtout). Après quelques années passées avec le groupe ZE DISCOMOBILE à reprendre façon punk portnawak des standards du rock'n'roll et de la variété française, Didier se lance "en solo" et sort plusieurs démos sur Internet. Le succès est fulgurant : propos volontairement odieux, textes immondes et scandaleux ... Didier Super est alors le chouchou d'un public francophone essentiellement lycéen, et se place en logique héritier des LUDWIG VON 88 et autres BERURIER NOIR de par son attitude.

Vaut Mieux En Rire Que S'en Foutre est donc le premier "album" de Didier, mais il s'agit en réalité d'une compilation de ses meilleures démos, remixées et remastérisées comme il se doit. Encore aujourd'hui, ce disque jouit d'un statut culte. Bien évidemment, je ne serais pas hypocrite : Didier Super, musicalement, c'est de la pure merde. Didier fait exprès de chanter faux, limite ses pistes instrumentales au strict minimum, et fait ce qu'il peut pour rendre le tout insupportable au possible. Mais au fond, ce genre d'attitude ne le contribue-t-il pas à le situer dans la droite lignée des précurseurs de la scène punk française, je pense en particulier à METAL URBAIN ? Pour moi c'est une évidence ...

Ce premier album du trublion ultime de la chanson française des années 2000 est à n'en pas douter l'un des albums français majeurs de la décennie, et l'une des pierres angulaires de l'histoire du punk français.