Quand Justin TIMBERLAKE quitte son boysband pop *NSYNC pour lancer sa carrière solo, difficile de s’imaginer qu’il va devenir pour quelques années l’un des chefs de file du R&B mainstream. Pour y parvenir, il s’entoure de The NEPTUNES qui produiront 80% de Justified, mais aussi de TIMBALAND qui pleure encore la disparition de sa protégée AALIYAH.

Pour parvenir à séduire un public qui sort de l’adolescence comme lui, JT jette définitivement ses oreilles de Mickey à la poubelle (Britney y compris) et s’offre un petit relooking : il quitte enfin cette affreuse coupe de cheveux inspirée par un bloc de ramen pas cuit et commence à se fringuer edgy (entendez par là qu’il s’est simplement payé une veste en cuir bien coupée).

Justin veut nous convaincre de son sex-appeal sur plusieurs titres, que ce soit l’ambiance lascive du single "Señorita" ou accompagné d’un xylophone léger dans "Last Night", deux productions assez pompeuses - dans le bon sens du terme - de The NEPTUNES. Au niveau des ballades ("Take It From Here", "Still On My Brain", "Never Again"), on s’emmerde comme des rats morts avec ces morceaux qui n’ont rien de très original. "Nothin’ Else" et "Let’s Take A Ride" sont plus rythmés mais tout aussi génériques que le reste…

De cet album, je retiens principalement les prémices qu’aura l’influence de TIMBALAND sur la carrière de JT : un groove sensuel et des percussions saccadées sur "(Oh No) What You Got", beaucoup de beatbox ("Right For Me" ou le single emblématique "Cry Me A River"), tout en conservant finalement un esprit très pop dans "(And She Said) Take Me Now" en featuring avec Janet JACKSON.

Les prod’ atypiques de Timbo sont assez percutantes pour nous donner envie d’écouter l’album suivant sur lequel sa collaboration avec TIMBERLAKE promet d’être encore plus poussée. Au final, avec sa note réelle de 3,5, Justified est un disque qui s’écoute encore volontiers même si certaines chansons vieillissent moins bien que d’autres.