Monsieur Justin Timberlake est encore très jeune alors qu'il décide de sortir son premier album, Justified. Ses quelques collaborations avec le groupe Black Eyed Peas sur le titre « Where Is the Love ? » ou encore le groupe N.E.R.D dans lequel il rencontrera Pharell Williams, qui va co-écrire quasiment tous les titres de l'album. Nous voilà donc partis pour une heure de son pop et très rythmé, aux diverses sonorités que l'on découvrira tout au long de l'album.

Ouverture du bal avec un « Senorita » aux mélodies jazzy, où Timberlake nous montre sa voix, aiguë et juste, avec classe il arrive à nous faire penser à des artistes tels que Michael Jackson dès le premier titre, de par la justesse de sa voix. Et le constat n'est pas démenti avec « Like I Love You », second titre de l'album mais le premier à voir le jour en tant que single pré-sortie de l'album. Ici, les riffs de guitare pendant le couplet encore une fois très rythmés nous poussent jusqu'au refrain, dans lequel Timberlake montre les possibilités de sa voix. La deuxième partie de la chanson où le rappeur CLIPSE s'exécute n'est pas excellente cependant, elle ne rentre pas dans le rythme très poussé de cette musique.
Plusieurs titres de l'album innoveront au niveau des sonorités, à l'image de « (Oh No) What you Got », ou encore « Right For Me ». D'autres musiques, principalement les singles, seront les plus intéressantes. On peut ainsi citer « Cry Me A River », plutôt doux, écrit après sa rupture avec la médiatique Britney Spears, ou encore « Rock Your Body », pure bombe explosive qui sait encore aujourd'hui enflammer les platines. Un des meilleurs titres de l'album, très certainement.

Mais voilà, après avoir listé toutes les bonnes choses que l'on peut trouver dans cet album, on a parlé que d'1/3 de ce qu'il comporte. Le reste de l'album est bien fade, sans vraiment de surprises, et j'irais même jusqu'à dire qu'on a l'impression d'entendre un énième boys-band de l'époque, à la plastique et la voix (retouchée) parfaite, mais à l'originalité a longévité bien moindre... Le titre qui illustre le mieux cet état d'esprit est probablement « Nothin' Else ». Ohlala, on ne reconnaît même plus le Timberlake de « Senorita », rien a voir. Une pâle copie bien mal réussie. Et on enchaîne les titres de mauvaise facture, d'un « Still On My Brain » qui rappelle des mélodies de M.Jackson mais en aucun cas le feeling est le même, à un « Never Again » poussé à l'extrême du cliché boys-band.

Alors oui, il est indéniable que notre Timberlake a du talent, et s'il ne choisissait pas la solution de facilité à faire des morceaux crémeux et sans feeling, il aurait beaucoup plus de crédibilité. Mais aux yeux du monde, l'artiste est excellent. L'album se vend bien, très bien, et cela se confirme après l'incident du SuperBowl avec Janet Jackson, les ventes ont en effet fait un bond suite à cela.

Timberlake, effet de mode ou réel talent ? Justified n'est en tout cas pas en mesure de nous répondre, l'album regroupant aussi bien des titres excellents (« Cry Me A River », « Rock Your Body », « Senorita ») que des musiques se rapprochant plus d'un enjeu commercial qu'autre chose. En tout cas, une chose est sûre, le personnage médiatique a réussi à se faire une place dans le monde des journaux people grâce à sa vie, fort aimée par les lecteurs américains. Il faut maintenant être plus crédible au niveau musical. Justified est un album qui a quelques bons titres, mais il demeure impossible à écouter d'une traite pour ma part, l'ennui prenant le dessus très rapidement.