Meds succède au très critiqué Sleeping With Ghosts, autant dire que PLACEBO est attendu de pied ferme, chacun s'apprétant à lyncher le succèsseur de leur plus gros succès commercial (qui dit gros succès dit grosse daube, c'est bien connu, hein !).

Et bien les mauvais langues ont du la retourner bien plus de 7 fois dans leur bouche, car le trio nous offre là un album exceptionnel. La recette est la même, mais on retrouve une noirceur et un désespoir qu'on n'avait pas ressenti depuis Black Market Music, voire Without You (...). Meds est un album très sombre, toujours ancré entre des chansons courtes et testostéronées comme les implacables "Drag" et "One of a Kind", et des morceaux plus lents qui vous prennent à la gorge tels "Blind", "Follow the Cops Back Home" ou "In the Cold Light of Morning".

Les compositions sont superbes et Brian Molko chante mieux que jamais, que ce soit sur le chaotique "Meds", le tubesque "Infra-Red" ou sur "Broken Promise" en duo avec Michael Stipe, le chanteur de REM (rien que ça !). Ce morceau est l'un des plus originaux et réussis du disque, avec son intro au piano et ce déchainement de guitare si brutal que soudain. Et puis il y a "Pierrot the Clown"... rarement j'ai entendu un morceau aussi triste et douloureux de la part de PLACEBO, qui n'est pourtant pas un groupe de gais-lurons. Une pure merveille.

Meds (= médocs), ce n'est pas un simple comprimé pour faire baisser la fièvre, c'est LA Fièvre à l'état pur, une douleur palpable à chaque instant. PLACEBO réussi un coup de maître, malgré "Because I Want You" et "Song to Say Goodbye" que je trouve un peu faiblards par rapport au reste.
- "Baby, did you forget to take your meds ?"
- En effet, je vais d'ailleur en reprendre un sur le champ !

Morceaux favoris: "Drag", "Follow the Cops Back Home", "Blind", "Pierrot the Clown", "Broken Promise", "One of a Kind".