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2000 Black Market Music
2003 2 Sleeping With Ghosts
2006 1 Meds
2010 1 Battle For The Sun
2013 Loud Like Love
2022 Never Let Me Go

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2021 Beautiful James

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PLACEBO - Never Let Me Go (2022)
Par RICHARD le 4 Avril 2022          Consultée 1943 fois

Brian Molko l'indéboulonnable leader de PLACEBO aurait sans doute aimé être dans une autre vie Marc Bolan, Frank Black, David Bowie ou Robert Smith. Il le fut un peu, juste un peu, le temps d'une brillante décennie qui s'étala de 1996 à 2006. Après, ce fut une toute autre histoire. En ce début d'année, le chanteur aux yeux de panda a des velléités évidentes de reconquête des cœurs. Il se présente maintenant à nous tel un d'Artagnan moustache fine et sobrement rock. Est-ce à dire qu'à la pointe de sa guitare, il a décidé avec Stefan Olsdal son compère de toujours de toucher de nouveau les petits êtres sensibles que nous sommes ? Il faut bien admettre avec beaucoup de regret que PLACEBO appartient sûrement au passé. Les années 2010 pauvres en intérêt artistique décousu ont quasiment été fatales au projet. C'est bien pour cela qu'un agréable et tenace parfum de nostalgie imprègne désormais à l'évidence son histoire.

Never Let Me Go aurait déjà du sortir en 2020. La pandémie en a décidé autrement. Le combo a donc eu du temps pour le peaufiner encore plus.Il fait suite au très insipide Loud Like Blood paru en 2013. Neuf ans à l'heure du prêt à goûter-écouter express, c'est tout simplement une éternité. Les plus jeunes n'écoutent quasiment plus de rock et sans doute encore moins PLACEBO. Ce huitième album se destinera assurément à celles et ceux qui ont été réceptifs aux notes émouvantes et aux mots crus et ambiguës de Molko et de sa bande. Comme pas mal d'artistes, le petit Brian précise à qui veut l'entendre que la COVID a été un moteur créatif et que les thèmes abordés s'en ressentent car sensiblement différents de ceux du passé. Si le sexe sera naturellement présent, rassurez-vous, il devra laisser un peu d'espace à la paranoïa, l'isolement, l'écologie ou la réincarnation. PETER PAN a décidé de grandir à près de cinquante ans. Vaste programme mais tient-il tout simplement la route?

Never Let Me Go sera pour l'auditeur une simple question de curseur. Tout dépendra où vous placerez l'aiguille. Nouveauté bancale ou surplace efficace? Les premières impressions plutôt tenaces sont celles qui se sont dégagées à l'écoute du premier single "Beautiful James" paru en septembre dernier. C'est majoritairement du PLACEBO pur jus. Logique vous allez me rétorquer ! Sans doute mais avec treize titres et près d'une heure de musique, on espère bêtement ne pas retrouver sur la plupart des morceaux des couleurs sonores maintes fois entendues sur les sept albums précédents. C'est dans les vieux pots...En parlant de recettes justement, PLACEBO les connaît bien. La voix de Molko demeure un marqueur évident . Dès l'introductif "Forever Chemicals" et malgré des guitares lourdes, limite indus, et une électronique prégnante plutôt réussie, elle conquiert tout l'espace. A l'image de celle de CORGAN, elle peut tout autant fasciner que légitimement crisper.Le groupe à l'instar du correct "Beautiful James" semble avoir opté pour une approche synthétique qui rappellera naturellement par certains aspects Sleeping With Ghost l'album de l'apothéose grand public de 2003.

On sent bien que Molko après cette quasi décennie de silence essaye globalement de se renouveler. Ce n'est pourtant pas si facile comme on dirait dans le 9.3 et les tics ont la vie dure. Si le speed "Hugz" toutes guitares en avant nous secoue un court laps de temps, le soufflet retombe aussi vite qu'il est monté. L'urgence juvénile n'a plus lieu d'être. Et pourtant 2000-2022 , même combat ? Sans conteste lorsque PLACEBO est capable de nous proposer l'éreintant "Happy Birthday In The Sky" qui aurait été sans conteste potable en ce début de siècle. Mais là, de nouveau nous sortir le sempiternel petit coup de clavier mélancolique qui alterne avec une électricité rageusement datée, le PLACEBO entrée de gamme, on connaît. Et ce, même s'il s'agit d'un émouvant message d'amour adressée à une personne décédée. L'ambiance par bien des côtés demeure fossilisée. Par moment, le groupe semble en effet coincé dans une faille spatio-temporelle. Le classiquement pop "Try Better Next Time" et le faussement énervé "Sad White Reggae" qui est calqué sur le hit "The Bitter End" pour ses dernières secondes sont totalement formatés pour la radio et les douces oreilles qui désirent se faire un peu peur. Les ménagères de près de cinquante ans qui portaient les mitaines d'Avril LAVIGNE et les anciens garçons particulièrement émotifs avec la mèche SIRKIS y trouveront assurément leur compte, mais les autres ?

Ils apprécieront forcément un peu plus la saveur de morceaux moins directs. PLACEBO ne fait pas dans l'expérimental mais simplement dans la tentative de casser ses propres automatismes. Et Molko y arrive quand même. L'atmosphérique et anxiogène "Surrounded By Spies" avec son beau travail rythmique prend rapidement aux tripes.On pourra trouver aussi les cordes de "The Prodigal" semblables à celle d'André RIEU mais l'émotion est à nouveau présente. Ce morceau sous des atours classiquement simples fait son effet Kleenex. C'est encore une fois à travers cette forme d'épure que le groupe se montre performant. La guitare discrètement CURE des très bons "Fix Yourself" et "Chemtrails" rappelle opportunément qu'un tempo pas nécessairement rapide est aussi gage de chair de poule. Certains moments ne manquent donc pas de souffle. L'émouvant "This Is What You Wanted" avec son doux clavier entêtant fait ainsi sans conteste partie des morceaux les plus réussis depuis au moins...2006. Mais malheureusement, ce n'est pas la majorité.

Never Let Me Go retrouve parfois la superbe flamme émotionnelle des plus belles années du groupe. Il n'en demeure pas moins que sous des aspects hétérogènes, cet album reste trop prisonnier paradoxalement de l'identité PLACEBO pour réellement enthousiasmer, et ce malgré ces trop nombreuses années d'absence.

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   RICHARD

 
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1. Forever Chemicals
2. Beautiful James
3. Hugz
4. Happy Birthday In The Sky
5. The Prodigal
6. Surrounded By Spies
7. Try Better Next Time
8. Sad White Reggae
9. Twin Demons
10. Chemtrails
11. This Is What You Wanted
12. Went Missing
13. Fix Yourself



             



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