Hey ! En ce 23 avril 1971 paraît le dixième album de nos chers ROLLING STONES. Quelques temps auparavant, le groupe avait défrayé la chronique avec le film documentaire "Gimme Shelter" qui relatait la tragédie du fameux concert d'Altamont deux ans plus tôt. Par la suite, les Pierres Qui Roulent ont sorti un très bon live, "Get Yer Ya-Ya's Out!". Mais rien ne laissait présager que leur prochain disque, celui dont on va parler, allait devenir leur meilleur produit, et l'un des plus grands albums de rock 'n' roll de tous les temps !
1971 fut un très grand cru musical : "L.A. Woman" des DOORS, "Aqualung" de JETHRO TULL, "Who's Next" des WHO, "IV" de LED ZEPPELIN... Autant d'albums d'exception qui sortent cette année-là, et ce serait un sacrilège que d'oublier "Sticky Fingers" des STONES. Parce qu'il y a TOUT, sur ce disque ! Et que dire la pochette d'Andy Warhol, mythique !
Des hymnes fédérateurs tels que "Brown Sugar" donnent vraiment envie de remuer et de chanter en choeur, malgré les textes ultra-controversés de Mick Jagger (came, viol...). L'album bénéficie surtout du jeu unique de Mick Taylor, qui brille sur "Sway". Là, le grand moment... "Wild Horses" est une ballade hors du temps, avec guitares et piano qui se mêlent à la voix suave et profonde de Jagger... Rah je chiale, nom de Dieu ! Allez, on se remet sur "Can't You Hear Me Knocking", longue session riche en percussions et cuivres où Keith Richards et Mick Taylor sont à leur meilleur. Diantre, que c'est bon ! On passe des grosses guitares au vieux blues gras de "You Gotta Move", jouissif, reprise de Fred McDowell.
La face B s'ouvre sur l'agité "Bitch", autre hymne où Jagger jure comme jamais. Un titre idéal pour se venger de son ex-copine... Bon, on va se calmer un peu avec "I Got The Blues", slow langoureux où les cuivres et l'orgue de Ian Stewart se démarquent vraiment. Le maître de la slide-guitar Ry Cooder vient prêter main forte au groupe sur "Sister Morphine", morceau dédié à l'ex de Jagger, Marianne Faithfull. Cette chanson, qui débute calmement par quelques notes acoustiques pour exploser ensuite, est absolument fascinante. La country est présente sur "Dead Flowers", qui contient un refrain efficace et une session instrumentale excellente. Le disque se termine sur le somptueux "Moonlight Mile", avec son orchestre qui fait la part belle à de vraies envolées de claviers et de cordes... bref, un morceau idéal pour clôturer un chef d'oeuvre tel que "Sticky Fingers".
Un album comme ça, on n'en ressort pas indemne... "Sticky Fingers" des ROLLING STONES a redéfini le rock 'n' roll pour toujours. Jamais les membres du groupe n'ont été aussi performants que sur ce disque (mention spéciale à Mick Taylor). Pour la petite histoire, Charlie Watts affirma que ce fut la première fois que le groupe ajouta des cuivres à leur palette sonore. Le résultat tient du travail d'orfèvre, car rien est à jeter. Avec "Sticky Fingers", les ROLLING STONES s'imposeront enfin comme le groupe de rock 'n' roll le plus représentatif. Ce sera aussi leur dernier grand album, car "Exile On Main Street", le prochain, ne retrouvera pas la magie de celui-là. Mais comme je le dis souvent, ceci est une autre histoire...
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