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The ROLLING STONES - Sticky Fingers (1971)
Par A.T.N. le 5 Janvier 2010          Consultée 33264 fois

Pas un temps faible ou presque. Le meilleur de chacun (sauf Wyman, mais cet homme est une vue de l’esprit, personne ne sait s’il a vraiment existé). Les têtes de gondole du blues blanc ont sans doute livré ici la plus belle pièce de leur collection.

Sticky Fingers est donc l'oeuvre des STONES qu’il vous faut emporter sur une île déserte si votre choix est limité. Non non non, pas le droit à un disque dur de 480Go avec tout compressé en mp3, ce serait trop facile.

Vous me direz qu’il a intérêt à être vachement bien, cet album. Non seulement Let it Bleed ou Beggar's Banquet pourraient rivaliser, mais sur l’île déserte, après votre sept centième noix de coco et après avoir écouté cet album mille fois (en alternance avec le 0
White Album, OK Computer et Wish You Were Here), il vous faudra avoir envie de l’écouter une mille et unième fois sans que cela vous rende complètement sénile ni annihile toutes vos chances d’être repéré par le prochain méthanier venu effectuer un dégazage sauvage pas loin de votre atoll paumé.

Voilà donc 5 raisons de ne pas hésiter et de mettre cette mythique pochette warholienne dans votre petite valise, en compagnie de vos Penthouse période 87-92 et de l’intégrale des San Antonio.

1. C’est la période Mick Taylor.

Banalité, mais il faut le rappeler ici : jamais ce groupe n’a sonné aussi bien qu’avec ce guitariste aérien et mélodique en second couteau. Richards se charge des riffs en patron, et les soli du beau blond viennent enrober les titres d’une grande couche de classe. Taylor revendiquera même la paternité de "Sway", "Can’t You Hear Me Knocking" (pas les plus mauvais, mon cochon) ou "Moonlight Mile", mais les STONES ne sont pas une démocratie, il l’apprendra à ses dépens. C’est une dictature bicéphale, et les chansons sont signées Jagger/Richards, point à la ligne. Ce manque de reconnaissance est un des éléments qui provoquera le départ du styliste de la six-cordes en 1974. Entretemps, il nous gratifie de moments de grâce comme sa partition sur "Sway" ou son envolée raffinée, très blues/jazz, de "Can’t You Hear Me Knocking", un des meilleurs moments de toute l’œuvre du groupe. Sublime. Pendant ces quelques minutes qui terminent le morceau, ces musiciens sont au-dessus du commun des mortels. Inoubliable. Et que dire des notes de Taylor sur "Wild Horses", couchées sur le manche comme un Pierrot lunaire dessinant des arabesques ?

2. L’album visite le rock sous tous ses angles et ne bavarde pas.

10 pistes et basta. Du rock parfait ("Bitch" est nerveux, agressif, une bonne claque), du rock fédérateur ("Brown Sugar"), du blues du Mississipi emprunté à Fred McDOWELL ("You Gotta Move"), une touche de country sur "Dead Flowers", un "Moonlight Mile" symphonique et grandiose, une ballade somptueuse ("Wild Horses"), un beau morceau puissant et lourd comme un fleuve majestueux ("Sway"), un slow pas immortel mais décent ("I Got the Blues"). Rien à dire. La patte STONES s’imprime sur chaque morceau et les rend uniques.

3. Y a de la guitare, messieurs dames, de la bonne, de la vraie.

Nous parlions de Taylor l’esthète, mais Richards reste le grand manitou des envois de riffs (divines attaques de "Bitch" ou "Can’t You…"). Son style énergique sur les passages folk ("Wild Horses") participe à l’élaboration de sa légende, et il y a la cerise sur la galette : la slide de Ry COODER dans "Sister Morphine". Une apparition. Un archange envoyé par le diable. Un vicaire vaudou venu envoûter ce vinyle, sur un titre dont Marianne FAITHFULL finira par obtenir la qualité de co-auteur. Que seraient ces voyous sans leur muse ?

4. Une écriture toujours au sommet.

Jagger/Richards, c’est du très haut niveau. Couplets, refrains, équilibre, breaks, tout se mémorise comme un rien, chaque air se fredonne automatiquement. Un mot sur les mots : Jagger est un parolier sous-estimé, à ranger parmi les grands. Son charisme et son jeu de scène l’ont divinisé, mais on oublie ses textes remarquables tout au long de sa carrière, bien construits, riches et piquants. La liste des titres serait trop longue. Juste un exemple ici avec "Dead Flowers" : And you can send me dead flowers every morning / (...) / And I won’t forget to put roses on your grave. Autre grand plaisir de l’album, dont la pochette est un avatar (un entrejambe masculin qui illustre Des doigts collants. Le ton est donné !), c’est bien sûr de la provoc’, le second degré et ces pavés dans la mare des bonnes mœurs : "Brown Sugar" traite à mots couverts de différents tabous comme les relations interraciales, le cunnilingus ou l’héroïne. "Dead Flowers" décrit un homme dans sa cave avec une seringue et une cuiller, "Sister Morphine" parle d’elle-même.

5. Ca fout la patate.

Sur "Brown Sugar" ou "Dead Flowers", on chante à tue-tête I say hey hey hey whooooooo ! ou take me down, little Susie, take me down !, du pur bonheur rock ou country, issus de cette capacité à pondre des chansons qui sont des classiques dès la première écoute. La deuxième voix de Richards fait merveille sur absolument tous les couplets ou refrains. Elle multiplie la pêche de Jagger (qui en a à revendre, pourtant), et donne la touche ultime de leur complicité totale. C’est revigorant d’entendre l’énergie du studio, dans les quelques secondes qui précèdent le démarrage de "Sway" ou dès les premières salves de "Can’t You…". Comme souvent chez les STONES, ça sent la prise directe, sans fard, sans artifice.

Alors, faites une petite place dans vos bagages pour le meilleur cocktail de blues-rock réalisé par les tauliers du genre, et bon voyage !

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   (2 chroniques)



- Mick Jagger (chant, guitare & harmonica)
- Keith Richard (guitare)
- Mick Taylor (guitare)
- Bill Wyman (basse)
- Charlie Watts (batterie)


1. Brown Sugar
2. Sway
3. Wild Horses
4. Can’t You Hear Me Knocking
5. You Gotta Move
6. Bitch
7. I Got The Blues
8. Sister Morphine
9. Dead Flowers
10. Moonlight Mile



             



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