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1962 Don't Play That Song!
1967 What Is Soul?

Ben E. KING - What Is Soul? (1967)
Par LE KINGBEE le 22 Juin 2017          Consultée 1086 fois

Dans le monde de la Soul, certains artistes parviennent à se maintenir en haut de l’affiche pendant des décennies, d’autres connaissent un parcours éphémère à l’instar des météorites ou des papillons. D’autres encore vivent une carrière faite de hauts et de bas, Benjamin Earl Nelson alias Ben E KING s’inscrit dans cette catégorie. Après avoir cartonné avec « Spanish Harlem » et « Don’t Play That Song », fracassé la planète avec « Stand By Me », chanson qui lui avait alors valu le statut de star mondiale, Ben E King va se perdre en chemin, rester dans le creux de la vague à partir du milieu des sixties et rentrer dans le rang.

« What Is Soul » sort péniblement dans les bacs en 1967. En deux années, le chanteur a beaucoup enregistré mais en fin de compte rien de bien folichon depuis 1964 et la sortie de l’album « Seven Letters » qui marquait déjà un profond déclin. Atco a bien sorti dix singles mais aucun n’a révolutionné l’Industrie du Disque et encore moins les auditeurs. Mais comment jeter la pierre au chanteur ? Ressortir une chanson de la valeur de « Stand By Me » tenait du miracle. « What Is Soul ? » fait office d’album de recyclage, le disque comportant 12 titres issus de 5 sessions s’étalant entre le 18 février 65 et le 21 janvier 1967. En examinant bien la sessiongraphie du label Atlantic, on ne peut s’empêcher de penser qu’on a parfois expédié le chanteur en studio quand il y avait des trous d’air dans l’agenda. La session du 18 février parle d’elle-même : Ben E King participe à une première séance de 4 titres le matin et une seconde de 3 titres l’après midi avec seulement une partie des accompagnateurs présents le matin. Il en va de même pour la partie arrangement et direction artistique, pas moins de 4 arrangeurs, producteurs ou chef d’orchestre se succèdent. Au niveau de la publication, sur les 12 titres de l’album, 10 seront édités en singles mais la chronologie et les lignes directrices semblent des plus floues. On a l’impression qu’Atco, filiale d’Atlantic, a publié ces 45 T à l’instar d’une table de poker où le joueur paie pour voir. Il en va de même pour le registre composition, alors que certains chanteurs ou groupes sont confiés à des équipes de songwriters bien définies, les chansons du disque proviennent d’auteurs-compositeurs pris un peu au petit bonheur la chance.

Lors de ces multiples séances, Ben E King n’est pas venu les mains vides, il a écrit quatre chansons (« She’s Gone Again », « Katherine », « Teeny Weeny Little Bit ») mais seule « What Is Soul ? » mérite un arrêt. Le titre sera repris par Simon Dupree & The Big Sound (futur Gentle Giant), The Ferris Wheel et The Senate (trois obscurs groupes britanniques), et par l’Average White Band, célèbre groupe écossais qui collaborera avec Ben E King sur l’album « Benny And Us ». Johnny Hallyday adaptera de son côté la chanson sous l’intitulé « Je Suis Seul ». Vous l’aurez compris, hormis « What Is Soul ? », aucun des originaux ne mérite de grands éloges. La ballade « She’s Gone Again », « Katherine » oscillant entre Soul et Pop et « Teeny Weeny Little Bit » dans lequel le chant est forcé ne parviennent pas à retenir l’attention.
En ouverture, Ben E King s’attaque à « The Record (Baby I Love You) » une modeste compo bourrée de chœurs à la Motown de Kenny Young et Artie Resnick, un duo auteur d’un tube pour les Drifters, l’ancien groupe du chanteur. Mais la mayonnaise ne prend pas. « They Don’t Give Medals To Yesterday’s Heroes » œuvre du duo Bacharach/David s’annonce comme larmoyante et datée. La version de Rick Nelson n’était déjà pas terrible, mais là Ben E King tombe à fond dans le mélo. « Cry No More », une compo du tandem Jerry Ragovoy/Bert Berns, ne connaîtra pas la même réussite que le « Cry Baby » de Garnet Mimms écrit pourtant par la même équipe. On peut se demander quel est l’intérêt de reprendre « Goodnight My Love, Pleasant Dreams » après les versions de Jessie Belvin ou de Dee Dee Sharp ? Sans mélodie accrocheuse et sans passage radio capable de fidéliser les auditeurs, cet album vaut essentiellement par ses titres les plus simples, des ballades n’allant pas chercher midi à 14 Heures, dans lesquelles le chant peut se placer sans l’apport d’une orchestration polluante. C’est ainsi que « Can’t Break The News To Myself » (future reprise de Paul Jones et de Tom Jones) s’avère satisfaisant. Même impression avec « There’s No Place To Hide » bien que les versions des Motions ou de Betty Everett se situent un cran au-dessus. En fait, s’il fallait décerner des mentions, seuls « I Swear By Stars Above » un titre fifties de la formation doo-wop The Griffins, « Get In A Hurry », une ballade de Joe Simon délivrée ici sous une forme épurée et bluesy, figureraient au tableau d’honneur.

Au total, un quart de l’album reste aujourd’hui écoutable et acceptable, ce qui fait trop peu pour récolter la moyenne. Mais ne jetons pas la pierre au créateur de « Stand By Me », il n’a jamais été trop aidé par Atlantic et Atco, sans doute trop préoccupé de se baisser pour ramasser les dividendes des précédents succès du chanteur.

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- Ben E. King (chant)
- Eric Gale (guitare 2-3-4-5-7-8-9-11)
- Everett Banks (guitare 2-3-4)
- Al Gorgoni (guitare 5-7)
- Charles Macey (guitare 5-7)
- Wally Richardson (guitare 8-9-11)
- Napoleon Allen (guitare 10-12)
- Billy Buttle (guitare 6-10-12)
- Carl Lynch (guitare 1)
- Bill Suyker (guitare 1)
- Leonard Gaskin (basse 1-2-3-4)
- Dick Romoff (basse 5-7)
- Jimmy Tyrell (basse 8-9-10-11-12)
- Chuck Rainay (basse 1)
- Herbie Lovelle (batterie 1-2-3-4-5-7-8-9-11)
- Bernard Purdie (batterie 6-10-12)
- Phil Krauss (percussions 1-2-3-4)
- George Devens (percussions 5-7-8-9-11)
- Alvin Rogers (percussions 5-7)
- Pat Brown (piano 1-2-3-4)
- Leroy Glover (piano 5-7)
- Paul Griffin (piano 8-9-11)
- Jimmy Johnson (piano 10-12)
- Robert Banks (piano 6)
- Ernie Hayes (orgue 8-9-11)
- Joe Newman (trompette 1)
- Bill Beray (trompette 2-3-4)
- Jimmy Nottingham (trompette 5-7)
- Ernie Royal (trompette 8-9-11)
- Dave Burns (trompette 6-10-12)
- Eddie Williams (trompette 10-12)
- Benny Powell (trombone 5-7)
- George Jeffers (trombone 6-10-12)
- Art Kaplan (saxophone 1-5-7)
- Joe Grimaldi (saxophone, clarinette 5-7)
- Haywood Henry (saxophone 6-8-9-11)
- Buddy Lucas (saxophone 8-9-11)
- Seldon Powell (saxophone 8-9-11)
- Harold Keinz (saxophone 10-12)
- Melvin Tax (saxophone 10-12)
- Bill Bivens (saxophone 6)


1. The Record (baby I Love You).
2. She's Gone Again.
3. There's No Place To Hide.
4. Cry No More.
5. Goodnight My Love, Pleasant Dreams.
6. Katherine.
7. Can't Break The News To Myself.
8. I Swear By Stars Above.
9. Get In A Hurry.
10. They Don't Give Medals To Yesterday's Heroes.
11. Teeny Weeny Little Bit.
12. What Is Soul?



             



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