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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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2011 The Narcotic Daffodils
2014 Cellex
2017 Summer Love

The NARCOTIC DAFFODILS - Summer Love (2017)
Par MARCO STIVELL le 3 Juillet 2017          Consultée 2412 fois

En trois ans, les NARCOTIC DAFFODILS ont connu pas mal de turpitudes. Avec le départ de trois membres sur cinq en quelques mois - les plus jeunes : Merlin Fourmois, Hakim Rahmouni et Irène Csordas, cette dernière essentielle pour la création -, on pensait que l'histoire aurait pu s'arrêter, mais c'était sans compter sur la patience des deux "anciens", Simon Rigot et Philippe "Flupke" De Clercq. Après des tâtonnements et divers essais en compagnie d'autres musiciens et même musiciennes, puisque l'une des principales idées (judicieuses !) est de garder un chant féminin, le groupe belge devient véritablement mixte.

Tandis que l'instinct mâle de la batterie est sauvegardé par Arne Schollaerts (des JENKINSES), la guitare se trouve bien tenue par la seule présence nouvelle et inchangée du groupe depuis le triple départ de 2014, Maria Van Assche. La chanteuse définitive n'est autre que Luna Doppée, jeune personne qui jouait de l'accordéon sur "Weathered", morceau étrange de l'album Cellex, le précédent des NARCOTIC DAFFODILS. Album controversé – doublement hélas ! - car jugé pas assez vendable, trop exigeant pour le public rock psychédélique que le groupe s'était constitué à ses débuts.

L'assistance de la première heure peut donc être heureuse de retrouver, avec Summer Love, les trips musicaux sous acides, même à rallonge, plutôt que la verve progressive. De même, conjointement au plaisir de ces retrouvailles artistiques, la nouvelle formation du groupe de Flupke et Simon Rigot est pleine d'une fraîcheur hautement appréciable, en partie grâce à la présence de deux demoiselles fort avenantes. Elles sont totalement au service de la musique et en considérant l'apport du nouveau batteur, la cohésion du groupe semble n'avoir jamais été mise à mal.

Summer Love est un album au ton très direct, d'autant plus que l'album a été enregistré en une semaine, hors retouches finales. On est loin du perfectionnisme de Cellex ! La réalisation garde un côté spontané et presque maquette, tout en bénéficiant d'une touche professionnelle due à l'expérience, forcément, et au mastering de Remy Lebbos, habitué au son des groupes bruxellois.

Qu'elles fassent trois minutes ou neuf, les chansons de ce dernier album sont remarquables par leur unité. Les rythmes martelés, typiques des années 60, font souvent monter la sauce, les guitares proposent des riffs bien balancés, tandis que le sitar grésille et l'orgue ronronne, ce même orgue dont Simon Rigot nous abreuve mieux que jamais. Son solo sur "You Can't Get" est particulièrement captivant, il précède un interlude à l'esprit très Jeff BECK.

"Naturally High" alterne couplets secs, résolument blues-rock, avec des refrains planants de toute beauté. "Hypnotized" propose des chants-réponses entre les voix féminines et masculines ; jamais ces dernières n'ont été aussi bien marquées. On se rend compte de l'importance des voix sur ce nouvel opus, pas celle d'une chanteuse seule. C'est pourtant avec malice et entrain que Luna Doppée nous fait balader dans "Bruxelles", chère à son coeur et à celui de tout le groupe, cette ville emblématique si ébranlée au printemps 2016. Paroles simplistes, mais assez rigolotes et entrecoupées par les annonces de stations de métro. "Guardians", morceau à l'esprit film d'horreur, fait pleuvoir des guitares cauchemardesques : Maria Van Assche est un point fort pour la création.

Quand ce ne sont pas l'orgue, la batterie ou le sitar, ses guitares se baladent avec force échos d'une enceinte à l'autre, et surtout ses voix ! Si Luna Doppée apporte le caractère pimenté et se déchaîne, Maria Van Assche est l'autre sorcière qui prépare et jette les sorts, avec des voix haut perchées fabuleuses, présentes tout le long, du début de "Summer Love", la chanson, jusqu'à "Atomic 53". La demoiselle aurait pu moins cacher le fait qu'elle sait jouer du violon, et cela aurait donné, sur les morceaux calmes une couleur proche de John CALE ou de Starless and Bible Black, album de KING CRIMSON plus psyché que prog par moments. On ne peut s'empêcher de rapprocher la fin de "You Can't Get", orgue et vocalises angéliques, avec l'album Trespass de GENESIS. Belle ambiance, superbe !

C'est un régal, jusqu'à la conclusion de "Atomic 53", un moment de bravoure pour Flupke et le batteur Arne Schollaerts qui joue au fond des temps, de façon telle qu'on dirait un rythme swing alors que la basse et le reste sont sur un tempo binaire, donc décalé. Plus abouti que le premier album, Summer Love est, à partir de matériaux de composition limités, une expérience pleine de trouvailles dans lesquelles il fait bon se perdre, en attendant que la formation prenne – on l'espère – encore de l'expérience et de la maturité.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Luna Doppée (chant)
- Philippe De Clercq (basse, choeurs)
- Maria Van Assche (guitares, choeurs, effets)
- Simon Rigot (orgue hammond, sitar, choeurs)
- Arne Schollaerts (batterie)


1. Summer Love
2. Naturally High
3. Guardians
4. Hypnotized
5. You Can't Get
6. Bruxelles
7. Atomic 53



             



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