Le félin imbibé Gilles SNOWCAT nous revient en ce mois de février avec un nouveau single conceptuel comme on s'en doute, consacré à la célébration de Mardi Gras. Ce sont le carnaval et les filles "juicy" (pulpeuses) qui influencent la nouvelle fournée du Belge qui s'est encore perdu dans une gare, mais pas celle de Kyushu cette fois ! Le "station", ce doit être pour l'hommage à BOWIE, station to station...

Néanmoins, le titre-phare de presque dix minutes est... un blues ! Un blues psychédélique avec paroles torrides pour ne pas dire salaces, raccord avec la voix... Le tempo est lent, lourd, avec quelques claviers funky, la présence de quelques guitares et d'une vraie batterie qui claque ! La progression est linéaire, les parties chantées sont au début, séparées par des boucles évanescentes et, à la fin, le synthétiseur improvise longuement. Des breaks et des rappels forment le reste de la ponctuation.

S'il existe des hommages à la musique des ROLLING STONES qui ne reposent pas sur des copier-coller basiques, "Love Spells from Mardi Gras Station" fait partie des meilleurs. On retrouve les couleurs particulières du SNOWCAT, les bidouillages rajoutés sur une musique répétitive et très roots au final, qui sert mieux que jamais le chant.

Les choeurs (Seb de SOUSBOCK et CINNAMON LILLY) sont également fort à-propos et contribuent à la touche râpeuse qu'on a longuement appréciée sur les meilleurs albums du groupe de Keith Richards et Mick Jagger. Seul Brian Jones n'a pas été invité, car selon le SNOWCAT -qui ne l'aime pas beaucoup-, ce jour-là, il avait piscine... En bref, un beau moment, une des plus belles créations de l'artiste et qui pourrait faire l'unanimité, mieux que d'habitude !

La face B est de facture plus classique, un rythme lent et groovy sous une atmosphère gorgée de claviers, batterie et basse programmées, mais ça fonctionne aussi très bien, peut-être parce que l'arrangement minimaliste, piano en croches avec une intention faussement reggae, permet à SNOWCAT de mieux développer ses improvisations. Le synthé-flûte en fond rappelle le Mike OLDFIELD des années 1979-80...

C'est donc un quart d'heure qu'on ne voit pas passer, dans la lignée d'un Yanagigaura mais en plus original grâce à la longue piste blues. Espérons qu'avec un tel déploiement d'idées, le meneur du carnaval nous laisse des copines...

https://gillessnowcat.com/2017/02/09/mardi-gras-day/