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The NARCOTIC DAFFODILS - Cellex (2014)
Par MARCO STIVELL le 19 Mai 2014          Consultée 1805 fois

Malgré un premier album remarquable dans le milieu rock psychédélique actuel -publié en 2011-, les NARCOTIC DAFFODILS laissent déjà entendre qu'ils tiennent à ne pas se répéter. Selon les Bruxellois, leur univers nécessite quelques ouvertures, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas failli à leur tâche.

Le premier album, majoritairement enregistré dans la spontanéité du local de répétition, sonnait live et proposait des morceaux taillés pour la scène, bien que parfois longs. Les paroles et le chant d'Irène Csordas, pleins de sauvagerie, étaient soutenus par un ensemble instrumental polyvalent, une musique rock psyché accessible et brute. Par opposition, Cellex est une oeuvre de studio complète. Les chansons sont directement prises en studio, UpTown à Bruxelles et Le Noise Factory de Namur. Les membres du groupe disent être fiers du son concocté par Nicolas Debois et du mastering de Pieter De Wagter. Il y a de quoi... Le chant reste suffisamment dosé dans le mix afin que l'ensemble du groupe soit équilibré. Pour le reste, on dira tout simplement : ça décoiffe !

Car Cellex, dont le titre emprunté à un mot arabe signifie "fragmenter", et contrairement à son prédécesseur, diversifie grandement les qualités de composition et d'arrangement des NARCOTIC DAFFODILS. Là où le "debut album" favorisait une certaine linéarité qui le rendait aisément abordable, Cellex est porteur d'une musique hypersensible. De nombreux genres musicaux se côtoient, les ruptures et codas sont légions ; l'exigence est de mise, nécessitant plusieurs écoutes de la part de l'auditeur afin de mieux comprendre l'ensemble. Toutefois, les trois premiers morceaux se rapprochent volontiers de ce que les NARCOTIC DAFFODILS proposaient sur leur premier album, rajoutant dans le cas du premier titre un soupçon de grandiloquence. Incisifs autant que directs, "Million Dollar Baby" bénéficie d'une production avantageuse, et "Surfer Boy", chanson sur nos vies informatisées nappée de sitar, a tout d'un hit pop sixties.

D'autres morceaux font ressortir les influences garage-rock du groupe, batterie à l'avenant et basse métallique. Au rayon des surprises, on rencontre "Shout", ses couplets swing, ses refrains garage et sa courte partie centrale façon slow épique donnant l'impression d'écouter un bon vieux Moody Blues. "The Barber", introduite par une long jam fiévreuse et baignant dans une ambiance film d'horreur pour le moins magistrale, se démarque de "Weathered" et sa petite valse imprégnée de belgitude -soutenue par l'accordéon de la toute jeune et prometteuse Luna Doppée-, contrastée elle-même par un final surréaliste. "Sun for the Rest" offre une respiration très Flower Power californien idéale au milieu d'un ensemble ô combien envoûtant. À ce titre et encore à mille lieues du reste, comment ne pas fondre pour "Jolyne", enregistrée dans la basilique Saint-Hubert, le choeur et la voix d'Irène Csordas étant enveloppés d'effets ainsi que d'un doux arpège de guitare Stratocaster. Une beauté épurée, irréelle, à en donner des frissons...

On peut également noter ça et là quelques touches lorgnant vers le rock progressif (KING CRIMSON et GONG en particulier). Cette identité musicale, un peu trop souvent snobée par les défenseurs de la simplicité et de l'humilité (savoureuse contradiction), demeure aussi naturelle pour l'ensemble du groupe que l'étiquette psychédélique. Les divers claviers (MicroKorg, pianos Rhodes et Wurlitzer, orgue Hammond, sample de Mellotron...), les voix, la guitare virtuose de Hakim Rahmouni ici garnie d'effets abondants, les bourdonnements, les zozotements, les scintillements, les exaltations d'instruments nous font admirer Cellex comme un véritable travail de timbres, dans lequel les NARCOTIC DAFFODILS, en parfaite osmose, expérimentent autant qu'ils se font plaisir.

De manière très accessoire, la splendide pochette dessinée par Valérie Lenders, couvrant un CD digipack à l'artwork moderne classique, nous fait quelque peu regretter une éventuelle édition vinyle et pourquoi pas un design Gatefold qui aurait apporté un bonus indéniable, à l'ancienne... Après tout, Cellex est un effort prodigieux, digne d'un groupe décidément plein de ressources et que l'on espère voir plus souvent en France.

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   MARCO STIVELL

 
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- Irène Csordas (chant, claviers)
- Merlin Fourmois (batterie, percussions)
- Hakim Rahmouni (guitares)
- Philippe De Clercq (basse)
- Simon Rigot (pianos, orgues, synthétiseurs, sitar)
- + Luna Doppée (accordéon)


1. Light Dry Gordon
2. Surfer Boy
3. Million Dollar Baby
4. Weathered
5. The Barber
6. Sun For The Rest
7. Go Love
8. Shout
9. The Sewer
10. Jolyne



             



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