L'argument de la pochette n'est pas toujours un gage de crédibilité lorsqu'on parle de belles demoiselles, reconnaissons-le en toute humilité. Néanmoins, cela peut donner lieu à des découvertes sympathiques, des vraies !

THE ACES est un girl-band pop, comme on commence à en revoir depuis que les soeurs HAIM connaissent le succès. Il serait malvenu de les rapprocher de façon excessive et hautaine, certains auditeurs ne se privent pas pour le faire, déjà trop. Il y a le côté bubblegum/adolescent, léger toutefois, mais les HAIM puisent dans le r'n'b et préfèrent les tempos lents.

THE ACES propose un son funk et une énergie qui n'est pas sans rappeler les CORRS, le côté folk et les relations familiales en moins - à demi ! -. Et puis, on est plus proche de Los Angeles que des quais de Dublin ; en vrai, nous sommes aux abords du Grand Lac Salé, dans l'Utah !

Le premier single et clip, "Physical", nous présente en grande pompe la dynamique et le calibre des chansons pop et fraîches des quatre demoiselles. Deux latines (soeurs) et deux typées européennes, toutes sexy à leur manière chacune et sans vouloir être aguichantes, pas même la chanteuse Cristal Ramirez au timbre vocal modéré.

La blonde Katie Henderson se charge des riffs et des "cocottes" funky sur sa guitare Les Paul. Les deux grandes, la batteuse Alisa Ramirez, soeur de Cristal et (surtout !) la bassiste McKenna Petty sont les favorites de votre serviteur, musicalement y compris. C'est l'Irlandaise qui met le plus de piquant avec ses petites subtilités sur "Physical", tandis que la batterie, arrosée de compression, ponctue le groove comme il se doit.

Deuxième extrait et deuxième clip, "Stuck" est du même acabit, frais, efficace, donne envie de danser. Peut-être que le calibrage restreint trop les instruments et notamment la guitare de Katie qui reprend souvent les mêmes plans, mais on sent que les jeunes femmes peuvent faire davantage ; le niveau est là, le plaisir aussi. La mélodie fait mouche, Cristal emploie aussi de jolis petits phrasés et détails qui chatouillent l'oreille.

Plus lent et orienté soul, "Baby Who" n'est pas mal du tout, le groupe semble un peu moins à l'aise dans ce registre pour le moment ; juste un peu moins. Les prestations vocales demeurent fort réussies, les effets de studio ne prennent pas le pas et apportent une ambiance tout à fait adaptée. Reste "Touch", dernier tempo rapide et véritable surprise de l'EP, avec son orientation pop-punk. Le son de McKenna et sa Fender Mustang bien claquante est un régal.

Pour une première sortie sérieuse, le résultat est plus qu'honnête. Espérons qu'un premier album suive, en plus abouti encore !